mésintelligence et la guerre avec les autres puissances l’exposent à un péril imminent et compromettent son existence politique et sociale.
Mais ce n’est là qu’une vaine illusion.
Si le peuple, qui tire ses subsistances de l’étranger, a besoin des produits des peuples agricoles, ceux-ci ont un besoin égal des équivalens qui doivent en payer le prix ; en d’autres termes, le besoin de vendre est égal au besoin d’acheter, et l’interruption du marché est également funeste au vendeur et à l’acheteur.
Ce qui fait paraître plus fâcheuse la condition du peuple qui achète ses subsistances à l’étranger que celle des peuples qui les lui vendent, c’est qu’on suppose que si l’approvisionnement des produits de l’étranger ne s’effectuait pas, le peuple qui en a besoin serait réduit à la famine et exposé à une ruine certaine ; mais rien de semblable ne peut arriver.
Aucun peuple ne peut devenir nombreux et puissant en tillant ses subsistances de l’étranger. Où prendrait-il dans son enfance les équivalens qui doivent en payer le prix, les moyens de transports pour les faire arriver et les faite circuler dans son intérieur ? Tous ces moyens, toutes ces ressources n’existent que chez un peuple riche, puissant et avancé en civilisation. Tout peuple commence par subsister de son propre fonds, et c’est à cela qu’il consacre d’abord son travail et ses capitaux. Tant qu’il reste dans cet état, il est