Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/66

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ou moins long ; mais il en est de l’un pour 100 comme de l’emprunt : l’un et l’autre sont empruntés, l’un et l’autre doivent donc être éteints avec les deniers de l’État. Supposer que l’un pour 100 éteint l’emprunt et s’éteint lui-même, c’est supposer que l’emprunt peut s’éteindre avec l’argent du prêteur ; c’est le comble de l’illusion, et cependant cette illusion s’est depuis long-temps soutenue et ne s’est dissipée que depuis la mort du ministre célèbre qui l’avait accréditée.

Ce qui paraît y avoir donné lieu, c’est que quand le revenu public d’un pays ne suffit plus à ses dépenses ordinaires et extraordinaires, et qu’on supplée à son insuffisance par des emprunts, on confond l’emprunt avec le revenu public, et l’on ne sait plus si le revenu suffit ou ne suffit pas au paiement des dépenses ordinaires de l’intérêt et de l’amortissement des emprunts. Qu’arrive-t-il de cette confusion ? c’est que si le revenu ne suffit pas pour faire face à ces dépenses auxquelles il doit fournir nécessairement, si l’amortissement est emprunté, il est impuissant pour amortir, il n’est qu’une addition à l’emprunt, et s’il acquitte quelques créanciers, il les remplace par d’autres. Il n’y a dans tout cela qu’un virement de créances et de créanciers, et point de libération, tellement qu’après l’emploi de plusieurs centaines de millions d’amortissement, on n’a fait qu’augmenter la somme des emprunts. C’est ce que l’Angleterre a éprouvé dans l’époque