Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/85

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Une des plus remarquables de ces circonstances est sans contredit le solde des transactions privées avec les peuples.

En réglant leurs comptes, comment les peuples soldent-ils ? Reportent-ils à compte nouveau l’arriéré de l’ancien ? En ce cas, nul moyen, de savoir lequel est resté créancier ou débiteur.

Se libérent-ils par des délégations respectives ? En ce cas, nul moyen de suivre ces circuiteuses opérations.

Sans doute le change répand quelques lueurs dans ces ténébreuses obscurités. On peut présumer, avec quelque fondement, que le pays qui a le change en sa faveur dans tous les pays avec lesquels il fait des affaires, a plus exporté qu’il n’a importé, et, par conséquent qu’il a plus vendu l’étranger qu’il n’a acheté de lui.

Mais les peuples ne trafiquent pas seulement de leurs produits ; ils s’intéressent aussi dans leurs emprunts, ils portent temporairement leurs capitaux où ils prévoient qu’ils en pourront tirer un bon parti ; et dès lors quelle conséquence tirer du change qui n’atteste que l’état des affaires dans un moment donné, comme le baromètre n’indique l’état de l’atmosphère que momentanément, et qui, par conséquent, sont l’un et l’autre également impuissans pour établir le résultat moyen d’une certaine durée de temps, telle que celle d’une année.

Le change n’offre donc pas plus de certitude