Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les douanes pour établir la balance du commerce extérieur.

Et cependant tous les gouvernemens basent leur balance commerciale sur ces seuls documens, ils leur accordent une foi implicite, et en tirent des règles de conduite pour les peuples qui vivent sous leurs lois.

Toutefois, quelque vicieuses que soient de telles balances, on ne peut pas leur refuser toute considération, puisqu’elles sont les seuls documens qu’on puisse consulter dans une matière qui embrasse de si grands intérêts. Ce n’est, il faut en convenir, qu’un guide peu sûr, il faut le surveiller et se tenir en garde contre lui, mais encore vaut-il mieux le consulter que marcher au hasard. Il faut nous soumettre à la faiblesse de notre nature sans renoncer à l’espoir d’échapper à ses calamités.

Tout ce qu’on peut faire, dans de telles circonstances, c’est de savoir que la balance du commerce extérieur, et celle des produits et des consommations, n’offrent aucune certitude ; qu’il importe essentiellement de les perfectionner ou de suppléer par d’autres moyens à leur impuissance, et que jusqu’à ce qu’on y soit parvenu, on ne peut pas se flatter d’avoir la moindre notion de la situation économique des peuples. Si le doute est le plus puissant moyen d’arriver à la vérité, la conscience de l’ignorance doit être le véritable mobile de la science.