Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/92

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ne faut pas se méprendre sur ses bornes et son étendue.

Les banques de prêt concentrent des capitaux ou économies privées, leur assurent un bon profit, et, par conséquent, en provoquent et en effectuent l’accroissement successif. Que d’économies seraient perdues, si ceux qui les font étaient obligés de leur chercher un emploi, de le suivre, de le surveiller et de le préserver de toutes les atteintes qu’on peut y porter. Quand ces soins, ces sollicitudes, ces risques sont évités, et c’est là ce que font les banques de prêt, alors les dispositions à l’économie, si naturelles et si nécessaires à l’homme civilisé, se développent partout ; les capitaux abondent, leur abondance fait baisser le taux de l’intérêt, le bas intérêt encourage toutes les industries, stimule tous les genres de commerce, les productions et les consommations ; l’aisance règne partout et la richesse du pays est progressive.

Si donc les banques de prêt se renfermaient dans le cercle de leurs opérations en quelque sorte naturelles, on ne pourrait méconnaître leur influence sur la prospérité publique ; mais elles ne se bornent pas à prêter leurs capitaux, elles essaient d’introduire leurs effets dans la circulation, et de prêteurs qu’elles sont, elles deviennent emprunteurs ; changement de route qui leur fait presque toujours éprouver de cruels revers. La raison en est simple et facile à saisir.