Aller au contenu

Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
ALB

couronnés & inhumés. C’est ce qui l’a fait surnommer Royale.

Albe-Grecque. C’est Belgrade.

Albe-Julie. C’est Wissembourg.

ALBE, ou ALVA DE TORMEZ. Ville du Royaume de Léon en Espagne. Alba. Elle est sur la rivière de Tormez, à quelques lieues de Salamanque.

ALBE, ou ALBETTE. Petit poisson de rivière qui ressemble à l’anchois. Sa tête est petite, ses yeux à proportion, & rouge, son dos est verdatre, son ventre blanc, avec deux lignes aux côtés ; il est apéritif. C’est le poisson qu’Auzone appelle Alburnus.

☞ ALBECK. Ville de Suabe, dans le territoire d’Ulm, sur une montagne, à un mille & demi de cette ville.

ALBEGNA. Rivière d’Italie Albiana, Amiana, Almiana. Elle prend sa source dans une montagne de même nom, au territoire de Sienne, traverse le petit Etat de gli Prefidü, & se décharge dans le golfe de Telamone & Orbitelle.

ALBEJED. Rivière du Zagathay, dans la grande Tartarie. Albejeda. Elle coule entre la rivière de Gehun & la ville de Samarkand.

ALBELDA. Bourg de la vieille Castille en Espagne, dans la contrée de Rioja sur la rivière d’Irégua.

ALBELL. Rivière du pays des Grisons. Albula. Elle coule dans la Ligue de la Maison de Dieu, & se joint au bas Rhin, entre le bourg de Tusis, & celui de Furstenaw.

ALBEMARLE. Quelques Géographes donnent ce nom à Aumale, ville du pays de Caux en Normandie. Ce n’est point l’usage : on dit toujours Aumale, & jamais Albemarle.

ALBEN. montagne de la Carniole, entre le lac de Czirnicz & le comté de Gorice. Albius, Albium, Albanum. On appelle aussi cette montagne, Monte del Corso, & elle a une mine de mercure au bourg d’Avedone. Elle prend son nom du bourg d’Alben situé sur cette montagne.

Alben, Alpis, est aussi une rivière qui sort de la montagne d’Alpen, & qui, selon quelques Auteurs, se jette dans la Save, & selon d’autres, dans le golfe de Venise, entre Laubach & Campo d’Istria.

ALBÉNAS. Nom qui se trouve dans Corneille pour Aubenas : c’est une faute. On dit toujours Aubenas.

ALBENGA, ou ALBENGUE. Albiga, ou Albinga, ou Albinganum, Alba inganum. Ville épiscopale, & port de mer de la république de Gênes. Albenga est une grande ville, mais déserte, parce qu’elle est mal saine. Elle est au 29e d. 30′ de longit. & au 43e d. de latit.

☞ ALBERGAME de mer. s. m. Malum insanum. Zoophyte, que Rondelet a ainsi nommé, à cause de sa ressemblance avec l’espèce de pommes d’amour longues, auxquelles on a donné le nom d’Albergaine à Montpellier.

ALBERGE. s. f. Espèce de pêche précoce. La chair en est jaune, & ferme. Persicum, duracinum. La Quintinie ne dit pas simplement Alberge, mais Alberge-jaune. Il y a encore une pêche qu’on appelle Pavie alberge-jaune, ou le petit Pavie alberge-jaune. Ces pêches mûrissent à la fin de Juillet, ou au commencement d’Août, & n’ont pas grand mérite.

Alberge-rouge. Autre espèce de pêche. L’Alberge-rouge est une de nos meilleures pêches, par son goût vineux & relevé, si on la laisse bien mûrir ; autrement elle a la chair dure comme les autres pêches ; mais constamment elle demande plus de maturité qu’elles. Elle n’est que de la grosseur de la pêche de Troye, & lui ressemble assez ; mais elle est un peu plus colorée. Le seul défaut de cette pêche, c’est de n’être pas grosse. Id.

Alberge-violette. s. f. Autre espèce de pêche. La pêche Alberge-violette, & le petit Pavie Alberge-violet mûrissent vers la fin du mois d’Août, & sont fort bonnes. La Quint.

ALBERGEMENT, en Dauphiné, est ce qu’on appelle Bail emphytéotique dans nos Coutumes.

ALBERGER. Verbe qui est en usage en Dauphiné, pour dire, donner en emphytéose. Il vient de celui d’alpen, ou d’alpage, qui signifie un lieu qui n’est point labouré, & qui ne sert que de paquerage.

ALBERGIER. s. m. L’arbre qui porte les alberges.

☞ ALBERINE, & non ARBARINE. Rivière de France, dans le Bugey. Voyez Alabarine.

ALBERNUS. s. m. Espèce de Camelot qui vient du Levant par la voie de Marseille.

ALBERT. s. m. Albertus. Nom d’homme, formé d’Adelbertus, Adelbert ; car la même personne s’appelle quelquefois Adelbert, ou Albert, comme Adelbert, ou Albert, Comte de Bavière, sous l’Empereur Henri III, dans le XIe siècle, à qui cet Empereur donna l’Archevêché de Hambourg & de Brême, & qui dépouillé ensuite sous Henri IV de tous ses biens, par la brigue de Hannon, Archevêque de Cologne, & des autres Seigneurs, soutint avec tant de fermeté son exil & sa disgrace. Tel encore au XIIe siècle Adelbert, ou Albert, Abbé d’Hildesheim. Ainsi l’on a dit d’abord Adelbert, puis prononçant l’e muet, Adlbert ; & enfin, Albert. Il y a de l’apparence que c’est encore la même chose que Aldebert, qui s’est fait par la transposition d’une lettre ; & en effet cet Imposteur, qui parut en France dans le VIIIe siècle, & qui, en débitant ses visions ridicules, & affectant une dévotion singulière, parvint à la prêtrise & à l’épiscopat, fut ensuite déposé, & condamné dans le Concile de Soissons, de 744, se trouve nommé Aldebert, ou Adalbert, qui est la même chose qu’Adelbert.

Albert. Terme de Jardinier Fleuriste, c’est le nom qu’on donne à une anémone. Anemone Albertina, ou ab Alberto dicta. Il y en a une sorte qu’on appelle le Passe-Albert.

ALBERTINE. adj. f. Albertina stirps. Nom de la branche puînée de la maison de Saxe ; l’aînée s’appelle Ernestine. Elles ont tiré ces noms de leurs chefs, Ernest & Albert, fils de Frédéric le Paisible, Electeur de Saxe.

Albertine. s. f. Terme de Fleuriste. Espèce d’anémone. L’Albertine est de couleur de chair & incarnat ; quelques-uns la nomment Parangon, ou Passescala. C’est aussi le nom d’une Tulipe, qui a de petits traits pourpres par menus panaches, avec du gris de lin clair & du blanc.

ALBERTUS. s. m. Monnoie d’or frappée en Flandre pendant le gouvernement d’Albert Archiduc d’Autriche. Il est du poids de quatre deniers, au titre de vingt-un carats trois quarts. Sa valeur est d’environ huit livres de France, où néanmoins il n’est reçu qu’au marc dans les Hôtels des Monnoies, pour être fondu & converti en louis d’or.

ALBERZARIN. Sorte de laine d’Espagne, la même que l’Albazarin.

☞ ALBESAN. Albensis ager. Contrée d’Italie, dans le Montferrat, dans la partie qui fut cédée au Duc de Savoie par le Traité de Querasque en 1631.

ALBI. Albia, ou Albiga. Ville de France, dans le haut Languedoc, avec Archevêché, ci-devant Evêché suffragant de Bourges. Albi est une très-ancienne ville. On la met à 23 deg. 10 min. de longitude, & à 43°, 59′, de latitude. Selon M. Cassini, elle a 19°, 39′, 43″ de longitude, & 43°, 55′, 20″ de latitude. Et la grosse Tour de la même ville a 19°, 39′, 25″ de longitude, & 43° 55′ 3″ de latitude. Il est fait mention de cette ville dans Ptolomée, dans la Notice de l’Empire, & dans Grégoire de Tours. Sabin, Evêque d’Albi, assista & souscrivit au Concile d’Adge en 506. Albi est sur le Tarn.

☞ ALBI, ou ALBIE. Petite ville dans le duché de Savoie, sur le penchant d’une montagne, sur la rive gauche du Séran.

☞ Le Mandement d’Albi est un petit pays entre les lacs d’Annecy & du Bourget, borné au nord-ouest par le Mandement de Rumilli, à l’est par le Mandement de Châteauvieux, au midi & à l’ouest par les Mandemens de Chamberry & d’Aix.

Albi. Ville d’Italie, au royaume de Naples, dans l’Abruzze ultérieure, & dans le petit quartier de Marsi, connue des Ecrivains latins sous le nom d’Alba Marsorum, parce qu’elle étoit sur les frontières des Marses,