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AME

me si tous ces noms étoient la même chose. C’est une erreur. Son nom étoit Amé. Quelques-uns l’ont pris pour le nom François qui répond à Amatus, & d’autres l’ont pris pour une abréviation d’Amédée, & l’ont appelé tout au long Amédée.

AMEDIEN, ENNE. s. m. & f. Nom de peuple. Voyez Turcoman.

AMEL. Royaume de la Nigritie en Afrique. Amelium regnum. Il est sur la côte de l’Océan atlantique, entre les embouchures du Niger.

AMÉLANCHE. s. f. Se prend en Provence pour le fruit de l’Amélanchier.

AMÉLANCHIER. s. m. Mespilus folio rotundiori, fructu nigro subdulci. Inst. R. Herb. Tournef. Arbrisseau très-commun en Provence, & aux pieds des montagnes de Savoie & de Genève : il s’en trouve aussi dans les rochers de la forêt de Fontainebleau. Il part de la racine de cet arbrisseau plusieurs jets branchus, menus ordinairement comme le petit doigt, couverts d’une écorce brune & lisse. Ses feuilles sont alternes, sèches, arrondies, d’un pouce environ de diamètre, crénelées sur leurs bords, d’un vert blanchâtre par-dessus, plus blanchâtre par-dessous, & soutenues par des queues minces, purpurines, ou brunes, longues d’un pouce environ. Ses fleurs naissent des œilletons des branches, & par bouquets composés de huit ou dix pédicules, qui soutiennent chacun une fleur blanche à cinq pétales assez grands. Le calice qui soutient la fleur, est découpé sur les bords en cinq quartiers ; il devient un fruit rond, gros comme un pois, & est couronné par les découpures du calice. Il est d’abord violet, & ensuite noir ; pour lors il est doux & agréable. Ses semences ressemblent assez, par leur couleur & leur figure, aux pepins des pommes.

AMELAND. Île des Provinces Unies. Amelandia. Elle est sur les côtes de Frise, au nord de Leuwarde.

AMÉLÉON. s. m. Espèce de cidre excellent du Bessin en basse-Normandie. Le cidre y est excellent (dans le Bessin) principalement le doux auvesque, & l’améléon, que les plus délicats préfèrent à beaucoup de vins. G. Du Moulin. Dict. de la Norm. p. 5.

AMELETTE. Voyez Omelette

AMELIA. Ville épiscopale d’Italie. Amelia, Elle est dans le duché de Spolete, au nord de la ville de ce nom.

AMELIN. s. m. AMELINE. s. f. Noms propres, l’un d’homme, & l’autre de femme. Amelinus, Amelina. Pierre Amelin, Archevêque de Narbone, soumit beaucoup de places au Roi Louis VIII, après le siège d’Avignon. Ameline, Abesse de Chelles, femme fière, hardie, entêtée de ce qu’elle appeloit les priviléges de son Abbaye, se soumit enfin en 1208, à Eudes de Sully, Evêque de Paris.

AMÉLIORATION. s. f. ☞ Augmentation de la valeur & du prix d’une chose ; ce qu’on fait pour mettre un fonds de terre, une maison en meilleur état, & en augmenter le revenu. On le dit aussi des amandemens qu’on donne aux terres. Refectio, Instauratio, Reparatio. Cette terre a grand besoin d’amélioration. Les améliorations qu’on a faites à cette terre & au château, montent à des sommes considérables. Les amendemens ne sont autres choses qu’une amélioration de terre. Cette amélioration se peut faire avec toutes sortes de fumiers. La Quint.

Il y a trois sortes d’améliorations d’héritages, celles qui sont nécessaires, & sans lesquelles le bien dépériroit ; celles qui sont utiles, qui servent à augmenter la chose, & sans lesquelles elle ne laisseroit pas de subsister, celles qui ne sont que voluptueuses, & qui ne servent point à l’augmentation du revenu. On est obligé de payer les améliorations à un acheteur de bonne foi que l’on dépossède. On n’est pas obligé de tenir compte des améliorations voluptueuses, qui n’ajoutent que des agrémens extérieurs à la chose, sans en augmenter le prix, à celui qui les a faites sans pouvoir.

AMÉLIORER. v. a. Rendre une chose meilleure. Melius reddere, reficere, instaurare, reparare. Il se dit sur-tout en termes d’Agriculture, & d’Architecture, lorsqu’il s’agit d’un champ, ou d’une terre épuisés de sels pour avoir porté trop souvent, ou d’un bâtiment qui a besoin de réparations. On a amélioré tous les bâtimens de cette ferme. Les Abbés commendataires dégradent souvent les terres ; au lieu que les communautés les améliorent. Les cendres seroient d’un grand secours pour améliorer les terres, si on en avoit beaucoup. La Quint.

AMÉLIORÉ, ÉE. part. Refectus, reparatus, restauratus.

AMÉLIORISSEMENT. s. m. Reparatio, refectio, instauratio. Ce terme est affecté à l’ordre de Malte. Ailleurs on dit, Amélioration. Les Chevaliers sont obligés de faire des améliorissemens dans leurs commanderies, & de les justifier avant qu’ils puissent en opter une meilleure qui se présente.

AMELLUS. s. m. Plante que l’on trouve en abondance le long de la rivière de Mella, qui lui a donné son nom. Virgile la met au nombre des plantes agréables aux abeilles. Georg. 4.

AMELPODI. s. m. Nom de quatre différens arbres qui croissent dans les Indes. Voyez le Dict. de James.

AMELSFELD. Contrée, qui est dans la partie orientale de la Bosnie. Merulæ campus. Amel en Allemand, signifie Merle, & Feld veut dire champ ; ainsi Amelsfeld est la même chose que le Champ du Merle, Campo Merlino. On l’appelle aussi, Cassoropolye, & Cassoro, Campus Cassobus, ou Cassovius. Il est aux confins de la Servie, autour de la rivière de Sitniza.

AMEN. s. m. Terme d’Eglise, & indéclinable, qui sert de conclusion à toutes les prières qu’on y fait, & qui signifie, Ainsi soit-il, ou fiat. Il signifie aussi, Vraiment, ou fidèlement. Parmi les Juifs le peuple répondoit amen à la fin de chaque prière. Ils distinguoient quatre sortes d’amen. Celui qu’ils appeloient l’amen juste, devoit être accompagné d’attention, & de dévotion. Cette pieuse coutume a passé dans l’Eglise chrétienne. Il n’est pas vrai que le mot amen n’est qu’un composé des lettres initiales de ces paroles, Adonaï Melech Neemam, ou Dominus Rex fidelis, qui étoit une formule usitée en Judée, pour donner du poids, & faire ajouter foi aux promesses de Dieu. Il est vrai seulement, que pour exprimer par abréviation אדוני מלך נאמן, Adonaï Melech Neemam, les Rabbins ne prennent à leur ordinaire que la première lettre de chacun de ces trois mots, & que ces trois lettres jointes ensemble, sont les lettres du mot, אמן, amen. Il est vrai que les Auteurs cabalistes, par une de leurs manières de trouver les sens cachés, & qu’ils appellent Notaricon, laquelle consiste à prendre une lettre pour un mot entier, font de אמן, amen, אדוני מלך נאמן ; & qu’un de leurs Rabbins nommé Chanina, donne cette explication dans la Gemare, ou Glose du Traité Sanédrin ; mais il n’est pas vrai que ce soit là l’étymologie du mot amen, אמן, comme quelqu’un l’a prétendu. Ce mot étoit dans la langue hébraïque, & en usage avant que la cabale fût inventée, & qu’il y eût des cabalistes au monde, comme il paroît évidemment par le Deutéronome, Chap. XXVII, v. 15 & suivans. Sa véritable origine est le verbe אמן, aman, qui au passif נאמן, signifie, être vrai, fidèle, ferme, constant. De-là le nom אמן, qui signifie proprement vérité ; ensuite on en a fait une espèce d’adverbe affirmatif, qui quand il est mis après quelque chose, à la fin d’une phrase, ou proposition, signifie, Que cela soit ainsi ; que ce soit là la vérité : je le veux, je le souhaite, j’y consens. C’est ainsi qu’à l’endroit du Deutéronome que j’ai cité, Moyse ordonne que les Lévites disent à tout le peuple, Maudit soit l’homme qui fera une idole, ce qui est une chose abominable au Seigneur, un ouvrage de la main de l’homme ; & que tout le monde réponde amen ; c’est-à-dire, oui, qu’il soit maudit, nous le voulons, nous y consentons, ainsi soit-il. Mais quand il est au commencement d’une phrase, comme en plusieurs endroits du nouveau Testament, il signifie véritablement, certainement. Matth. V, 18, 26, &c. Amen dico vobis, c’est-à-dire, en vérité, certainement, je vous dis, ou comme traduit assez bien M. Simon, je vous assure. Quand il se double, ou qu’on le repète, qu’on le dit deux fois de fuite, comme a toujours fait S. Jean, il a la