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AUV

AUTUNOIS, OISE. s. m. & f. Qui est d’Autun, ou de l’Autunois. Augustodunensis, anciennement Heduus. Cet ancien peuple que les Latins ont appelé Hedui en leur langue, & les Interprètes François Héduois, ou d’un mot plus extensif Autunois, étoit le plus hardi, le plus courageux, le plus noble & relevé de la Celtique. Munier. L’Aristocratie des anciens Autunois a été l’une des plus illustres de l’Europe. Id. Les anciens Autunois appeloient leur souverain Magistrat Vergobret, & nous aujourd’hui par syncope Vierg. Id. Les Autunois étoient freres du peuple Romain. Cic. ad Att. Lib. I, ep. 16, ad Treb. Lib. VII, ep. 10, b. d. c. Tacite, Annal. Lib. XI, c. 25.

Autunois, oise. adj. La république Autunoise. Mun. Diviciacus, Liscus, Convictolitanes, Litavicus, & autres Princes Autunois. Id. César fit assassiner le vaillant Dumnorix, chef des troupes Autunoises. Id.

AUV.

AUVENT. s. m. Petit toit en saillie, qu’on met au-dessus des boutiques pour les garantir de la pluie, & du soleil. Umbraculum, velum, tentoriolum. Les auvents des marchands avancent sur la rue. On a dit autrefois ôtevent, & Nicot veut qu’on le prononce ainsi, parce qu’il rabat & ôte la force du vent. Ménage approuve aussi cette même étymologie. Du Cange dit qu’il vient de advanna, quòd advanni alti instar suspendatur ; & que dans les anciens titres on trouve avaut-vant. Quelques-uns veulent qu’il vienne d’avancer, avance.

AUVERGNAT, ATE. s. m. & f. Qui est d’Auvergne. Arvernus. Les Auvergnats sont laborieux & adroits. Quand on parle des anciens habitans de l’Auvergne, Arverni, il ne faut point dire Auvergnat, mais Arverne, ou Arvernien. C’est ainsi qu’en usent nos bons Auteurs récens. Bellovèze fit nombrer sa colonie qui étoit composée de Bituriges, d’Arvernes, de Sénonois, d’Eduens, d’Ambares, de Carnutes & d’Aulerques Cénomans, c’est à-dire, de gens du Berri, & de l’Auvergne, de Sens, d’Autun, de Chalons sur Saône, de Chartres, du Mans. Cordemoy. Munier, dans ses Recherches sur la ville d’Autun, dit toujours Auvergnat. César s’empara des Gaules, sous prétexte de donner du secours aux Autunois contre les Auvergnats, Séquanois & Allemands. Munier. La rivière d’Allier séparoit la seigneurie d’Autun de celle des Auvergnats. Id. Je crois qu’il est mieux de ne le point imiter. Les Arvernes, si l’on en croit Lucain, Liv. I, v. 427, se disoient originaires des Troyens, & freres du peuple Romain.

Arvernique ausi Latio se fingere fratres
Sanguine ab Iliaco populi.

De Valois, dans sa Notice des Gaules, croit que Lucain se trompe, & qu’il a mis les Arvernes pour les Héduens, ou Autunois. Il est vrai que Cicéron, dans une Lettre à Trébatius, Liv. VII, ep. 10, & dans la 16 du I Liv. à Atticus ; & Tacite, Liv. XI, Ann. c. 25, disent que les Héduens, ou Autunois, étoient frères du peuple Romain ; mais d’autres qu’eux prirent ou reçurent cette qualité ; & Juste-Lipse dans ses Notes sur Tacite, montre à l’endroit que j’ai cité, que cet Historien s’est trompé, quand il a dit que les Héduens étoient les seuls qui l’eussent eue. Une ancienne inscription la donne aux Bataves : les Arvernes ont bien pu l’avoir aussi.

AUVERGNE. Alvernia, Arvernia. Grégoire de Tours l’appelle Regio Arvernorum, Territorium Arvernum. Les Ecrivains qui ont été sous la seconde race, la nomment Pagus Arvernicus. L’ancienne Auvergne étoit un grand pays de l’Aquitaine, qui avoit au nord le Berri & le Bourbonnois au couchant le Limosin, le Périgord & le Querci ; au midi le Languedoc, & au levant le Lyonnois. Strabon dit que l’Empire d’Auvergne s’étendoit depuis la Loire jusqu’à Marseille. Aujourd’hui l’Auvergne est une province qui a un gouverneur particulier, bornée par le Bourbonnois au nord ; la Marche, le Limousin, & le Querci au couchant ; le Rouergue & le Gevaudan au midi ; le Vélay & le Foret au levant. L’Auvergne a titre de Comté, Elle a été souvent réunie à la Couronne, & pour la dernière fois en 1606 par la donation que la Reine Marguerite en fit au Dauphin de France, qui fut depuis Louis XIII.

Il y a la haute & basse Auvergne. La haute Auvergne est du côté du couchant, & s’appelle ainsi, parce qu’elle est pleine de montagnes. La basse Auvergne comprend la Combraille, vers les confins de la Marche & du Bourbonnois ; & la Limagne, le long des deux bords de l’Allier & de la Dore. Les fromages d’Auvergne sont estimés.

Le Dauphiné d’Auvergne est un petit Canton de la basse Auvergne, près de l’Allier & de la ville d’Issoire.

Ce mot Auvergne, s’est formé du latin Alvernia, en changeant à l’ordinaire al, en au, & mouillant l’n, comme en beaucoup d’autres mots.

AUVERNAS, ou plutôt AUVERNAT. s. m. Vin fort rouge & fumeux qui vient d’Orléans, qui n’est bon à boire que sur l’arrière-saison, ce qui fait qu’on l’appelle aussi Vin de cerneau. Vinum arvernum. Les Cabaretiers s’en servent pour colorer leurs vins blancs. Il est fait de raisins noirs qu’on appelle du même nom, parce que le plan est venu d’Auvergne. Leur couleur les fait appeler ailleurs Morillon, & Pineau en Auvergne. D’un Auvernat fumeux m’apporte un rouge bord. Boil. Il y a un Auvernat gris d’Orléans, qu’on appelle ailleurs Malvoisie, qui est un raisin gris fort sucré, & le plus fondant de tous les raisins.

AUVERNAT DE MEUNIER. Nom d’une forte de raisin, espèce particulière d’auvernat, qui se nomme ainsi, parce que la vigne qui le produit, a les feuilles couvertes d’une espèce de duvet, qui s’attache facilement aux habits & aux chapeaux, & les blanchit à peu près de la manière que le sont ceux des Meuniers. Arverna vitis foliis albâ lanugine coopertis. L’auvernat de meunier est fort commun dans l’Orléanois, & produit davantage que celui qu’on appelle simplement auvernat.

AUVESQUE. s. m. Espèce de cidre excellent, qui se fait dans le Bessin, en basse Normandie. Du Moulins, dans son Discours de la Norm. p. 5, au commencement de son Hist. de Normandie, dit sur le Bessin : le cidre y est si excellent, principalement le doux auvesque, & l’ameleon, que les plus délicats le préfèrent à beaucoup de vins.

☞ AUVILARS. Petite ville de France, en Gascogne, près de la Garonne, environ à douze lieues de Toulouse, connue par les bas de laine qui s’y fabriquent.

AUVRY. Voyez Audry & Aubrinx. C’est la même chose.

AVUSTE. s. m. On appelle ainsi en termes de mer, le nœud de deux cordes, dont on attache l’une au bout de l’autre. On dit aussi ajuste.

☞ AVUSTER, AJUSTER. v. a. Terme usité sur les rivières. Attacher deux cordes l’une au bout de l’autre, en formant le nœud qu’on nomme avuste ou ajuste.

AWEN-MORE. Petite rivière d’Irlande. C’est l’Oboca des Anciens. Elle coule dans le Comté de Wiclo en Lagénie, passe à Arklo, & peu après se jette dans la mer d’Irlande.

AUX.

AUXENCE. s. m. Nom d’homme. Auxentius. Auxence, Evêque Arien de Milan. Auxence se sentant pressé, & voyant le péril où il s’exposoit en niant la foi catholique, déclara qu’il croyoit Jésus-Christ vrai Dieu, de même divinité & de même substance que le Pere. Fleury. L. XVI. Auxence & ses adhérens furent excommuniés dans un concile tenu à Rome.

AUXERRE. Altissiodorum, ou Altisiodurum, Autissiodorum. Ville épiscopale de Bourgogne, située sur le penchant d’une colline, au pied de laquelle coule la rivière d’Yonne. Quelques Auteurs disent que l’éminence sur laquelle est aujourd’hui l’Evêché, s’est