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BAR

aditus quibusvis pateat. Guilel. Brito. III. Philip. Et une Charte de Philippe-Auguste de l’an 1195, nous apprend que c’étoit l’usage d’y établir un certain nombre de Sergens pour y veiller. Du Cange au même endroit. Servientes villæ, & ii qui Barras & portas villæ servant, &c. De la Mare. Tr. de Pol. L. I. T. VI. C. 3. & T. XI C. 7.

☞ BARRIERE, chez les Metteurs-en-œuvre, c’est une bande en manière d’ansette, dans laquelle on arrête le ruban d’un bracelet.

Barrière Virginale. Virginale claustrum. Voyez Hymen. Terme d’anatomie. Membrane placée à l’orifice du vagin.

Barrière, se dit encore de ce qui sert de borne & de défense à un état. Les Alpes servent de barrière à l’Italie. L’Espagne a de grandes barrières qui la séparent de ses voisins, la mer & les monts Pyrénées.

Barrière, dans le sens figuré signifie obstacle qui arrête, & barre nos démarches. Obex obstaculum. Je prévois trois ou quatre inconvéniens & de puissantes barrières qui s’opposeront à votre course. Pasc. L’étude de la Philosophie est une bonne barrière pour opposer à l’ambition, à l’avarice, &c. La rigueur des supplices n’est pas une assez forte barrière pour arrêter la méchanceté des hommes. Les Favoris veulent que les grâces se distribuent par leurs mains, & ils s’offensent quand on force la barrière pour s’adresser directement au Prince. Cal. Les préjugés sont autant de barrières qui arrêtent d’abord les esprits paresseux & superficiels. Nicol.

La Barrière, tout court, ou les villes de la barrière. C’est ainsi qu’on nomme depuis la paix d’Utrecht, plusieurs villes des Pays-bas Autrichiens, où les Hollandois tenoient garnison, pour leur servir de boulevard & de digue contre les entreprises des François. Ces villes comme tout le monde sait, sont Tournai, Ypres, &c.

BARRIL. Voyez Baril.

BARRILAR. s. m. Voyez Barilar.

BARRIQUE. Voyez Barique.

BARROIEMENT. s. m. Vieux terme de pratique, qui veut dire un délai de procédures.

BARROIR. s. m. Terme de Tonnelier. Instrument en forme de longue tarière dont la mèche est fort étroite & amorcée par le bout. Il sert à percer au-dessous du jable les trous où entrent les chevilles qui tiennent la barre.

BARROIS. En ce mot l’a est bref, & l’on ne prononce qu’un r. Pays de France, situé entre la Champagne & la Lorraine, & divisé en deux parties, dont celle qui est au nord s’appelle Barrois François, & celle qui est au midi, Duché de Bar. Voyez ce mot. Le Barrois a titre de Duché, & est un fief dépendant de la couronne de France, à laquelle il est réuni aujourd’hui. Dans l’ordinaire on dit plus souvent le Duché de Bar que le Barrois. Bariensis Ducatus.

BARROIS, OISE, s. m. & f. Qui est du pays de Bar, du Barrois. Bariensis, e.

BARROT. Voyez Barot.

BARROTIN. Voyez Barotin.

☞ BARROW-BRIDGE. Ville d’Angleterre. Voyez Borungh-bridge.

BARROYER. v. n. L’a est long comme dans Barreau. Fréquenter le Barreau. Forum frequentare. Ce terme est vieux & inusité. Mais dans l’ancienne Pratique ce mot signifioit, faire des procédures, & instruire des procès dans certains délais ; ce qui se faisoit à la Barre de la Cour : & alors on appeloit Barres les défenses & exceptions qu’on y proposoit les unes après les autres. Voyez Ragueau.

BARRURE. s. f. L’a est long. Terme de Luthier. Barre du corps du Luth.

☞ BARRUT ou BARHUT. Petite ville des Etats de l’Electeur de Saxe, dans la Basse Lusace.

☞ BARS. Petite ville de la haute Hongrie, sur la rivière de Gran, Chef-lieu du Comté de ce nom.

BARSANIENS. Barsaniani. Nom de certains hérétiques qui soutenoient toutes les erreurs des Gaïanites & des Théodosiens. Ils faisoient leur sacrifice & leur communion en mettant une certaine pâte sur le bout de leur doigt ; puis ils en mangeoient une petite partie, & ils en ajoutoient ensuite autant qu’ils en avoient consumé. Voyez S. Jean Damascène. La division se mit parmi les hérétiques, qui rejetoient le Concile de Chalcédoine, & étoient Eutychiens. Sévère donna à ses disciples le nom de Sévériens ; Gajan aux siens celui des Gaïanites ; Théodose & Themistius celui de Théodosiens, & de Thémistiens à leurs sectateurs ; & d’eux naquirent quelque temps après les Jacobites & les Barsaniens. God.

BARSANUPHIEN, ENNE. s. m. & f. Nom de Secte hérétique. Barsanuphianus. C’est la même chose que Barsanien. Du temps de Marc Patriarche Jacobite d’Alexandrie, qui fut ordonné l’an 195 de l’hégire, c’est-à-dire, 815 de J. C. & qui tint le siége 10 ans & 70 jours selon Elmacin, 20 ans selon l’histoire des Patriarches Cophtes, imprimée par Echellensis, & au vrai 20 ans 81 jours, comme le P. Du Solier Jésuite l’a montré dans son Hist. Chronol. des Patriarches d’Alexandrie, p. 81. De son temps, dis-je, les Barsanuphiens, séparés des Jacobites dès le temps de l’Empereur Zenon, se réunirent à eux. Fleur. Au reste, on ne voit pas pourquoi M. l’Abbé Fleury dit Barsanuphiens. Je trouve par-tout Barsaniens, & jamais Barsanuphiens. Cela pourroit même causer une erreur, & faire croire que Barsanuphius, ce Moine d’Egypte si saint, dont l’histoire Ecclésiastique parle au quatrième siècle, seroit Auteur de quelque Secte hérétique, ce qui n’est pas. Il faut donc dire Barsanien, & non pas Barsanuphien.

BARSE. s. f. Grande boîte d’étain, dans laquelle on apporte le thé de la Chine.

Barse. Rivière de France, dans la Champagne méridionale, qui a sa source près de Vandeuvre, & se jette dans la Seine un peu au-delà de Troyes.

BARSES. s. m. Nom d’homme. Barsen. On honore la mémoire de saint Barses le 30 Janvier dans l’Eglise Romaine, & le 5e d’Octobre dans l’Eglise Grecque. Saint Barses étoit Evêque d’Edesse ; il fut relégué par l’Empereur Valens, Arien. On trouve Barsas, Barsen, Barses, & Barsus. Voyez Bollandus, au 3e de Janvier.

☞ BARSIKET. Ville d’Asie, dans la Transoxane, sur le Sihon.

☞ BARSIR. Ville d’Asie, dans la province de Kerman.

BAR-SUR-AUBE. s. f. Espèce de raisin appelé autrement chasselas. Voyez Chasselas.

BARTAVELLE. s. f. Espèce de perdrix rouge, plus grosse que les perdrix ordinaires. Les bartavelles viennent de Dauphiné. Voyez Perdrix.

BARTHELEMI. s. m. Bartholomæus. Nom d’homme. C’est le nom d’un des Apôtres de Jésus Christ. Quelques-uns croient que ce mot vient de bar, & de tholmaï ; & qu’ainsi il veut dire fils de Tholmaï ; ils ajoutent que Tholmaï est le même mot en hébreu & en syriac, que Πτολεμαῖος en grec, Ptolomée. Voyez Drusius & Vossius, dont Ravanelle ne croit pas qu’on doive suivre le sentiment. Hésychius l’interprète Υιὸς κρεμάσαντος ὔδατα, ce qui signifie non pas fils de celui qui tire de l’eau, filius haurientis aquas, comme a dit Hoffman, mais filius suspendentis aquas. Car outre que c’est le sens de κρεμάσαντος, c’est qu’Hésychius n’a pu tirer cette étymologie & ce sens que de בר, bar, fils, תולח, thole, suspendant, qui suspend, & מים main, les eaux. Or תלח ne signifie point Puiser, tirer de l’eau, c’est דלת ou שאב : pour דלת, il ne signifie que suspendre. Cette étymologie d’Hésychius est fausse. On pourroit peut-être absolument la tirer de דאב, en changeant le ד ou d, en ת ou t ; mais c’est à celle de Drusius, de Vossius & de Lightfoot, rapportée ci-dessus, qu’il s’en faut tenir. Depuis la conquête des Grecs, les noms grecs ou demi-grecs étoient très communs dans la Syrie & la Palestine, même parmi les Juifs, comme on le voit dans Josephe ; Tholemæus en particulier est un nom de Juif qui se trouve dans cet Auteur, Antiq. L. XX, c. I. Les uns prononcent Barthelémi, les autres Barthélemi, ou Barthelmi. Le premier est le meilleur ; l’autre est du peuple.