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l’autre qui est beaucoup plus considérable, naît de la partie intérieure & postérieure de l’urètre, & s’inserent chacun à la partie latérale inférieure du corps caverneux, de son côté vers la racine de la verge. Lettre A. d. s. 1700 Mem. p. 310. Il se détache de la partie antérieure de chaque muscle accélérateur quelques fibres charnues, qui, après avoir rampé sur les côtes de la verge, se terminent au prépuce. Id.

M. Couper dit que les Auteurs se sont bien trompés, quand ils ont rapporté l’origine de ces muscles au sphincter, ou compresseur de l’anus, ou aux tubérosités de l’os pubis ; car ils s’élevent de la partie supérieure de l’urètre, passent sous les os du pubis, enveloppant la partie extérieure de la bulbe de leurs corps creux. Ils s’unissent tous deux sur la partie intérieure, & vont ensemble le long de la peau du périnée, d’où ils se séparent chacun de son côté.

Ce mot vient du latin accelero, j’accélere. Ces muscles sont ainsi nommés, parce qu’ils accélerent la sortie de l’urine, & l’éjaculation de la semence.

ACCÉLÉRATION. s. f. Action par laquelle on avance une affaire, prompte expédition. Acceleratio. Il a omis plusieurs demandes qu’il avoit à faire pour l’accélération du jugement de son procès. Ce terme est peu usité en ce sens.

Accélération, se dit principalement en Physique, de l’accroissement de vitesse dans le mouvement des corps, lorsqu’ils tombent librement, ou qu’ils sont poussés vers le centre de la terre. On recherche avec soin la cause de l’accélération du mouvement des corps qui tombent, & pourquoi ce mouvement, étant fort lent dans son commencement, augmente & devient très-rapide vers la fin. Bern. Galilée est le premier qui a trouvé la proportion de l’accélération du mouvement. Ce n’est point la pesanteur qui fait l’accélération du mouvement des corps dans leur chûte, car on a remarqué qu’un poids d’une livre tombe & descend avec la même vîtesse qu’un poids de cent livres. Bern. Supposant qu’à la même distance du centre de la terre la gravité agit uniformément sur tous les corps, & que le temps qu’un corps met à descendre soit divisé en parties toutes égales ; si après que le grave par son poids est tombé vers le centre de la terre pendant la première de ces parties de temps, sa gravité cesse d’agir. Ce corps tombera également, avec une vîtesse égale à la force de la première impulsion, c’est-à-dire, que pendant chacune de ces parties de temps, il ne parcourra qu’autant d’espace qu’il en a parcouru pendant la première : sa gravité donc ne cessant point, mais agissant toujours, il s’ensuit qu’au second moment ce corps recevra une nouvelle impulsion pour descendre ; sa vîtesse sera donc double de ce qu’elle étoit au premier moment, elle sera triple au troisième, quadruple au quatrième, & ainsi des autres. Par conséquent les vîtesses dans l’accélération sont comme le temps. De plus, parce que l’espace que décrit un mobile dans un temps donné avec une vîtesse donnée, est le rectangle fait du temps & de la vîtesse, un corps grave étant également & uniformément accéléré, l’espace qu’il décrit au commencement du temps de son mouvement, est justement la moitié de celui qu’il auroit décrit, si dans le même temps il s’étoit mû avec une vîtesse égale à celle qu’il a en finissant. De-là il s’ensuit, 1.o Que l’espace parcouru avec la vîtesse de la fin dans la moitié d’un certain temps, est égale à l’espace décrit par un corps accéléré dans ce temps-là tout entier. 2.o Que si un corps en descendant décrit un espace dans un certain temps, dans le double de ce temps-là il en parcourra quatre fois autant, dans le triple neuf fois autant, &c. Ou autrement si les temps sont en progression arithmétique, 1, 2, 3, 4, 5, les espaces seront 1, 4, 9, 16, 25, &c. 3.o Puisque l’espace décrit dans la première partie du temps est 1, dans la seconde 4, dans la troisième 9, &c. si vous considérez séparément l’espace parcouru dans la seconde partie, ce sera 3. Et si de 9, qui est l’espace décrit dans la 3e partie du temps, vous en ôtez 4, qui est l’espace décrit auparavant dans le second moment, il restera 5. Puis donc que les parties du temps sont toutes supposées égales, les espaces décrits par un corps grave dans sa descente, seront comme les nombre impairs dans leur ordre naturel 1, 3, 5, 7, 9, 11, 15, 17, &c. 4.o Puisque les vîtesses acquises dans la chûte sont comme les temps, les espaces parcourus doivent être comme les carrés des vîtesses ; & les temps & les vîtesses pris ensemble seront en raison sous doublée des espaces décrits par un corps qui tombe.

Accélération des étoiles fixes. Terme de l’ancienne Astronomie. Cette accélération est la différence qui se trouve entre la révolution du premier mobile, & la révolution solaire : cette différence est de trois minutes & environ cinquante-six secondes.

ACCÉLÉRATRICE, (force) adj. Terme de Physique. On appelle ainsi la force ou la cause qui accélere le mouvement d’un corps. Tous les corps pris à une égale distance de la terre, ont une égale force accélératrice.

ACCÉLÉRER. v. a. Hâter, presser une affaire, une entreprise. accelerare. La succession échue à ce jeune homme fera accélérer son mariage. Accélérer un travail. Ce terme est principalement d’usage dans les matières de physique. Les corps graves en tombant accélerent leur mouvement, selon des loix constantes qu’on expose dans la Statique.

ACCÉLÉRÉ, ÉE. part. On le dit principalement en Physique. Mouvement accéléré, est un mouvement qui reçoit continuellement de nouveaux accroissemens de vîtesse. En astronomie, une planète est accélérée dans son mouvement, lorsque son mouvement diurne réel excède son moyen mouvement. Elle est retardée dans son mouvement, lorsque son mouvement réel est moindre que son mouvement moyen.

ACCENSE. s. m. Accensus. Terme d’Histoire ancienne, qui signifie Huissier, & quelquefois soldat surnuméraire. Car il y avoit chez les Romains deux sortes de gens qu’on appeloit accensi ; les uns étoient des Officiers, des Magistrats subalternes, qui avertissoient le peuple de s’assembler, introduisoient à l’audience du Prêteur & marchoient devant le Consul, lorsqu’il n’avoit point de faisceaux. Accensi forenses. Leurs fonctions répondoient à celles de nos Huissiers. Les autres étoient à l’armée, des soldats surnuméraires, pour remplir la place des morts ou des blessés. Les premiers se nommoient Accensi, ab acciendo, dit Varron, parce que leur emploi principal étoit de convoquer le peuple. Les autres, parce qu’ils étoient ajoutés au nombre compétant ; quia adcensebantur, ou accensebantur ; c’est-à-dire, ad censum adjiciebantur, ainsi que l’explique Asconius Pedianus.

Accense. s. f. Terme de Coutume. On écrit aussi adcense. Voyez Acense.

ACCENSEMENT, ou ADCENSEMENT. Voy. Acensement.

ACCENSER. Voyez Acenser.

ACCENSEUR & ADCENSEUR. Voyez Acenseur.

ACCENT. s. m. Modulation dans le discours particuliere à chaque pays : manière différente dans l’articulation & prononciation des mots. C’est proprement la modification de la voix, la manière de prononcer certaines syllabes plus ou moins élevées, plus ou moins longues ou brèves. Sonus vocis. Il faut éviter soigneusement un certain accent populaire, qui rend les plus belles choses désagréables. M. Scud. On dit communément que pour bien parler, il ne faut point avoir d’accent, c’est-à-dire, qu’il ne faut point avoir d’accent provincial, qui s’écarte de l’accent de la Cour & de la capitale.

Presque toutes les provinces ont leurs accens particuliers. Deux des plus marqués sont l’accent Gascon & l’accent Normand. L’accent Gascon est un accent aigu, qui se fait trop sentir. L’accent Normand est un accent émoussé, grossier & pesant, qui assomme les oreilles. Les Gascons aiment leur accent jusqu’à la folie ; c’est-à-dire, jusqu’à le garder à la Cour même. L’accent Normand est trop grossier pour favoriser la vanité de l’esprit : l’accent Gascon la favorise par je ne sais quelle élévation qui ne déplaît pas. Vign. Mar. Il falloit dire plutôt, parce qu’il marque de l’esprit & de la vivacité.