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BYS — BYS

Buze, Terme de Marine, flibot, petit bâtiment. Voyez Buche

Buze, terme de mineur. Voyez Buse

☞ BUZET. Petite vile de France, dans le Languedoc, sur le Tarn, Diocèse de Toulouse.

☞ Il y a encore un bourg de ce nom dans le Bazadois, auprès de l’embouchure de la Blaise, dans la Garonne.

BYA.

BYARIS. s. m. Espèce de baleine, ainsi nommée par les Basques, & Cachelot par ceux de S. Jean de Luz. Quelques-uns croient que c’est le mâle de la baleine. Cetus, cetus mas. C’est de la cervelle de byaris, que se fait le blanc de baleine.

☞ BYCHOW. Petite ville de Lithuanie, au Palatinat de Mscislaw, sur le Nieper, entre Mohilow & Rohaczow.

☞ BYDGOST. Petite ville de Pologne, dans la Prusse Royale, la même que Bromsberg.

BYG.

BYGOIS. s. f. Nymphe d’Etrurie, qui avoit écrit des foudres, & dont les livres Etruriens des Aruspices, les livres fulgureux & leurs Rituels parloient. Servius & Cireron en font aussi mention.

BYS.

BYSANTIN. Voyez Byzantin.

BYSSE. Terme de blâson. Voyez Bisse.

BYSSE. s. m. C’est le nom de la soie dont les Anciens s’habilloient, Byssus. Elle étoit si différente de celle dont on se sert aujourd’hui, qu’on ne doit pas confondre deux choses si différentes sous un même nom. En Egypte & en Syrie on portoit du fin lin, & du bysse. Fleuri.

Le mot de bysse n’est guère en usage. Les Interprètes de l’Ecriture expliquent communément le mot byssus, qui vient du grec βύσσος, par fin lin, tant dans l’ancien que dans le nouveau Testament au ch. 16 de S. Luc 19, où il est dit dans notre édition latine au texte grec, du mauvrais riche induebatur purpurà & bysso : Mrs de Port-Royal ont traduit, qui étoit vêtu de pourpre & de lin ; ce qui n’exprime pas assez la propriété du mot byssus qui signifie quelque chose qui est plus que de simple lin. Les Pères Jésuites ont traduit, qui s’habilloit d’écarlate & de toile fine. Le P. Amelote, qui a voulu s’accommoder à nos usages, a mis dans sa version, qu’il étoit vêtu de pourpre & de soie. On lit de la même manière dans la traduction de Calvin, & dans l’espagnole imprimée à Venise en 1556 : mais byssus étoit autre chose que notre soie, comme on le peut prouver évidemment par un grand nombre d’anciens Ecrivains, & entre autres par Pollus, Liv. VII de son Onomast. ch. 17. M. Simon a traduit plus à la lettre, qui se vêtoit de pourpre & de fin lin, avec cette note : Il y avoit une espèce de fin lin qui étoit fort cher, & dont les plus grands Seigneurs se vêtoient en ce pays là & dans Egypte. ce Riche en avoit un habit de couleur de pourpre. Cela s’accorde parfaitement avec le Lexicon de Hésychius. Bochat a aussi remarqué dans son Plaleg, Liv. III, ch. 4 que ce qu’on appelle byssus étoit un lin fort délié, qui étoit souvent teint en pourpre. Pline assure que le bysse étoit une espèce de lin très-fin. Pausanias dit la même chose ; il remarque que dans toute la Grèce il ne croissoit de bysse qu’en Elide. Il faut qu’il y eût deux sortes de bysses, l’un beaucoup plus fin que l’autre ; car Bonfrétius remarque que de deux mots hébreux qui signifient bysse, il y en a un qui est toujours employé dans l’Ecriture quand il est parlé des vêtemens des Prêtres, & l’autre quand il est parlé des vêtemens des Lévites : cette conjecture paroît fort vraisemblable. Leidekker croit que le bysse étoit un lin fort fin & fort blanc.

☞ M. de Fleuri prétend que le bysse, ou byssus, étoit une soie d’un jaune doré qui provenoit de certains coquillages de mer.

☞ Aristore parle d’un byssus, tiré des pines-marines, & nomme ainsi la soie de ces coquilles.

☞ Le byssus des anciens, n’étoit peut-être qu’un terme générique, qui s’appliquoit à toutes les matières qui se filoient, & qui étoient plus précieuses que la laine.

BYZ.

BYZACÈNE, que quelques-uns écrivent BISACÈNE, ou BIZACÈNE. s. f. Byzacium, Byzacenus ager, Byzacena Provincia. Ancienne province de l’Afrique propre, dont la capitale étoit Adruméte. C’est maintenant la partie méridionale du Royaume de Tunis. La Byzacène étoit un pays très-fertile, comme on le peut voir dans Pline, Liv. XVII, ch. 5, Liv. XVIII, ch. 10 ; dans Varron, De Re Rustica, Lib. I, C. 44 & dans Silius Italic. L. IX, v. 204, où on lit communément Buxencia, au lieu de Byzacia. Cette fertilité peu commune a fait croire à Bochart dans son Phaleg, L. I, C. 25 que ce mot venoit du Phénicien ביזא, mammelle. Il confirme la conjecture par l’usage des autres langues, qui se servent du terme qui signifie mammell, pour marquer la fertilité ; témoin Homère, Iliad. I, 141, 1 Virgile 2 Gerog. v. 185, Procope parle d’une ville de la Byzacène nommée Mamma. La Byzacène fut aussi dans la suite une province Ecclésiastique.

BYZANCE. Ville très-ancienne, capitale de la Thrace. Byzantium. On ne sait pas au juste quel est le fondateur, ou l’origine & le commencement de cette ville. Plusieurs Historiens disent que ce sont les Lacédémoniens qui l’ont bâtie. Justin, Liv. IX, ch. 1 en fait honneur à Pausanias, Roi de Sparte. Isidore a copié Justin ; mais le P. Cantel, dans ses notes sur Justin, prétend que c’est là une erreur grossière de cet Historien, & que le fondateur de Byzance est Byzes ou Byzas, Général des Mégariens. C’est aussi le sentiment d’Eustathius dans ses notes sur le Géographe Denys, v. 800 & 801, où l’on pourra remarquer qu’en corrigeant Justin, le P. Cantel, s’est aussi trompé ; car il ne fait qu’un seul homme de Byzes ou Byzas, Général des Mégariens, au lieu qu’Eustathius distingue Byzes de Byzas ; & selon lui Byzas étoit fils de Céroësse, fille d’Io, & Byses étoit un Mégarien, qui conduisit-là une Colonie de ses Compatriotes, qui y bâtirent une ville, qu’ils nommerent Byzance, du nom de leur Chef. Au reste, il semble qu’il faut plutôt appeler ce fondateur Byzas que Byzes ; car les médailles de Byzance ont quelquefois d’un côté une tête d’homme avec ce mot pour légende, ΒΥΣΑΣ. Au revers une proue de vaisseau ΒΥΣΑΝΤΙΩΝ. Cette inscription du revers montre que ceux-là se trompent, qui, au rapport d’Eustathius au même endroit, disent que le nom grec de cette ville doit s’écrire par un ει, ΒΥΣΑΝΤΕΙΩΝ, & que Denys contre l’usage, & pour faire son vers avoit retranché l’ε en disant βυζάντιων. Au temps de Pline c’étoit une ville libre, & cet Auteur ajoute, Liv. IV, ch. 11, qu’avant de s’appeler Byzance, son nom étoit Lygos. eustathius dit que Sévère la nomma Antonia. Ensuite Constantin y ayant transporté le siège de l’Empire au commencement du IVe siècle, il lui donna son nom, & ce fut désormais Constantinople, ou la nouvelle Rome. Enfin, les Turcs qui la prirent l’an 1453, ont fait de Constantinople Stamboul. Elle est située sur le bosphore de Thrace, ou canal de la mer noire, sur une langue de terre qui s’avance vers l’Anatolie, dont elle n’est séparée que par un canal large d’un mille. Ce promontoire s’appeloit autrefois Chrysoceras, corne d’or. Dion dans Sévère, & Zonaras dans son histoire, ont donné la description de Byzance. Voyez encore les deux