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En termes de Fauconnerie la bourse de l’oiseau, c’est sa gorge.

Bourse noire. C’est une partie qui se trouve dans les yeux des oiseaux, & ne se rencontre point dans les yeux des autres animaux. C’est M. Perrault qui lui a donné ce nom. Elle est placée en dedans de l’humeur vitrée, & tient par sa base au fond de l’œil, à l’endroit où le nerf optique entre dans l’œil. Elle est fort noire. M. Perrault dit dans la première partie de la Méchanique des animaux, que les oiseaux ayant besoin d’une meilleure vue que les autres animaux, à cause que leur vol les éloigne ordinairement des objets qu’ils ont intérêt de connoître, ont dans l’œil cette partie qui semble leur avoir été donnée pour rendre plus parfaite la fonction de la membrane uvée, en ce qui regarde la séparation & la réception des parties opaques du sang. M. de la Hire trouve cette raison mauvaise. Car, dit-il, les poules, les oies, qui sont toujours proche de la terre, ont la bourse noire comme les autres oiseaux ; il trouve encore que le nom de bourse ne convient point à cette partie ; selon lui c’est un muscle composé de plusieurs feuillets triangulaires, dont le plus petit côté est attaché sur une membrane ronde é fort dure, qui occupe toute la base du nerf optique à l’endroit où il entre dans l’œil ; & ces feuillets sont attachés comme sur des rayons, qui partent du centre de cette membrane. Ils tiennent aussi par un autre côté à un cordon, ou tendon, qui sortant du centre de la base, va s’attacher au cristallin par le côté vers le grand angle de l’œil. Le troisieme côte de ces feuillets, qui est le plus grand, est flottant dans l’humeur vitrée. Ce muscle est donné aux oiseaux pour tirer le cristallin vers le fond de l’œil par le côté qui répond au grand angle avec le cordon ou tendon commun des feuillets de ce muscle, & par là donner à l’œil une position plus perpendiculaire aux rayons des objets qui sont au devant de la tête, sans quoi les oiseaux, de la manière que leur yeux sont placés, ne pourroient distinguer les alimens qu’ils doivent prendre par le bec, ainsi que l’expérience d’une lentille de verre opposée obliquement à la lumière d’une chandelle, & les régles de l’optique le démontrent.

Bourse, ou Bouton, en termes de Botanique, est un bouquet de feuilles, ou une fleur qui n’est pas encore épanouie. Folliculus. Voyez Bouton. On appelle aussi bourse généralement tout ce qui sert à renfermer les graines des plantes, lorsqu’elles sont encore sur pied.

Bourse, volva, se dit particulièrement en Botanique d’une espèce de calyce ou enveloppe épaisse qui d’abord renferme certaines plantes de la famille des champignons, suivant Liundus. Elle s’ouvre ensuite pour laisser sortir le corps de la plante.

On appelle aussi bourses, de longues poches de rézeaux, qu’on met à l’entrée d’un terrier, pour prendre les lapins qu’on chasse au furet. Prendre les lapins dans les bourses.

On appelle encore bourses, deux sacs de cuir, qui se mettent des deux côtes au-devant de la selle du cheval. Ac. Fr.

Bouse, se dit aussi d’un petit sac de taffetas noir, où les hommes renferment leurs cheveux par derrière, qui se serre & se ferme par des rubans, comme une bourse, & s’attache par devant avec un ruban. Les bourses sont fort à la mode depuis quelques années. On en met aussi au derrière de certaines perruques. Perruque à bourse.

Bourse, veut dire aussi en termes d’Anatomine, petite vessie. Vesicula. La bourse du fiel.

Bourses, s. f. pl. Enveloppe extérieure des testicules. Scrotum. Les hernies ou descentes se font dans les bourses.

Bourse à Pasteur, ou Tabouret. Ce dernier mot est masculin. Bursa Pastoris. Plante très-commune ; sa racine est un pivot menu, blanc, fibreux, douceâtre d’abord, mais peu de tems après désagréable. Elle jete plusieurs feuilles disposées en rond, couchées sur la terre, oblongues, quelquefois entières, le plus souvent découpées sur les bords plus ou moins profondément comme celles de la dent de lion. La tige qui s’éléve d’entre ces feuilles, est haute plus ou moins : assez souvent elle n’excéde pas la hauteur d’un pied. Elle est branchue, garnie de quelques feuilles beaucoup plus petites que celles du bas. Cette tige & ses branches se terminent par des épis de fleurs blanches, composées chacune de quatre pétales, soûtenues par un calice à quatre petites feuilles verdâtres. Les fruits qui succédent aux fleurs sont des capsules divisées perpendiculairement en deux loges en manière de gousset, & renferment dans chacune de leurs loges quelques semences menues, arrondies & roussâtres. Ce fruit a quelque rapport à la bourse que portent à la campagne les bergers ; & c’est d’où vient le nom de toute la plante. Le tabouret est astringent ; on se sert de son eau distillée dans les potions astringentes pour arrêter des pertes, calmer des hémorrhagies, & guérir des dissenteries. Sa décoction a à-peu-près les mêmes usages, aussi bien que son suc.

BOURSEAU, ou BOURSAUT, s. m. est un enfaîtement de maisons couvertes d’ardoise, qui est de plomb, & qui regne le long du haut du toit. On n’en met plus guère sur les faîtes. Ainsi Bourseau est une moulure ronde sur la panne de brisis d’un comble d’ardoise coupé, qui est recouverte de plomb blanchi.

On appelle bourseau rond, un outil dont les Plombiers se servent pour battre les tables de plomb dont ils font des tuyaux.

BOURSET. s. m. Terme de Marine. Voyez Bourcet.

BOURSETTE. s. f. Petite bourse. Locellus, marsupiolum.

Ce mot n’est pas fort en usage.

Recevez en gré la boursette
Ouvrée de mainte couleur. Marot.

Boursettes. s. f. pl. Corgue. Ce sont de petites parties du sommier fort ingénieusement imaginées, pour pouvoir faire entrer un fil de fer dans la loge, sans que le vent dont elle est remplie, puisse sortir par le trou par où le fil de fer passe. Encyc.

BOURSIER, ière, s. m. & f. Ouvrier qui fait des bourses. Loculorum opifex. On donne aussi le nom à celui qui les vend.

Boursier dans les Colléges, est un écolier qui jouit d’une bourse. Jus nactus statæ attributionis. Les actions qui s’intentent pour les biens d’un Collége, se font au nom du Principale & des Boursiers. Voyez les réglemens pour les Boursiers, & leur réception dans les Mémoires du Clergé, tom. II.

On appelle aussi boursiers, les Notaires & Secrétaires du Roi qui sont à la suite de la grande Chancellerie, & qui ont part à la distribution des bourses ordinaires, qui sont distinguées des gages.

Boursier, se dit quelquefois pour Trésorier. Quæstor. Il y a dans Berne quatre Banderets, qui sont les chefs de la milice de tout le Canton, & deux boursiers, qui sont les Trésoriers généraux, l’un pour le pays Allemand, & l’autre pour le Roman, ou François. Maty. Corn. On trouve dans les états de la Maison des Ducs de Bretagne, un Officier qu’ils appeloient Boursier d’épargne. Voy. les Preuves de l’Hist. de Bret. p. 1111. 1186. 1191. 1196. 1207. Le Boursier & haut Commandeur du pays de Vaux. Gaz. 1723, p. 201.

C’est aussi dans ce sens qu’on le dit en France dans plusieurs Communautés où l’on fait bourse commune, comme les Boursiers des Mesureurs de sel, Mouleurs de bois, &c.

BOURSILLER. v. n. Fournir sa quote part d’une somme nécessaire pour faire quelque chose qu’on a entrepris, & qui coûte plus qu’on ne s’étoit imaginé. Pecunias in commune conferre. On croyoit qu’il ne falloit que tant d’avance pour cette ferme, mais il a fallu encore que chacun boursillât. Les