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vince de Khwarezm, dont elle étoit autrefois Capitale, sur le fleuve Oxus ou Gihon.

☞ CATABAPTISTE. Opposé au Baptême. On désigne généralement par ce mot ceux qui nient la necessité du baptême. Κατὰ (Kata), contre ; βαπτειν (baptein), baigner, laver.

☞ CATABIBAZON. Terme d’Astronomie. Voyez Queue du dragon.

☞ CATACAUSTIQUE. Terme de Géométrie. C’est la caustique formée par des rayons réfléchis. Voyez Caustique.

☞ CATACHRÈSE. s. f. Terme de Grammaire. Figure de mot, espèce de Métaphore, qui consiste dans l’abus d’un mot, dans l’emploi d’un mot impropre à la place d’un mot propre. Catachrèsis, abujus vocis. Toutes les fois que, faute d’un mot propre pour exprimer une idée particulière, on est obligé de se servir d’un mot qui est le signe d’une autre idée, mais qui a du rapport avec celle qu’on veut exprimer, c’est une catachrèse. On dit par exemple ferrer un cheval d’argent, quoique ferrer ne signifie proprement que clouer un fer sous le pied d’un cheval ; mais comme nous n’avons point de mot propre pour rendre cette idée quand l’armure de la sole est d’argent, nous disons fer d’argent, ferrer d’argent, plutôt que d’inventer un mot nouveau. C’est la même chose si on appelle parricide celui qui a tué sa mère, son frère, son maître, son Prince ; parce qu’au propre il ne signifie que le meurtrier d’un père. Aller à cheval sur un bâton, cette expression contient une catachrèse. Il y a des catachrèses dans tous les styles & dans tous les genres d’écrire ; c’est un mal sans doute, mais c’est un mal nécessaire.

Ce mot vient du grec ϰαταχρώομαι (katachrôomai), qui signifie abutor.

CATACOMBES. s. m. pl. Grottes, lieux souterrains pour la sépulture des morts. Catacumbæ. On appelle ainsi en Italie les sépultures des Martyrs qu’on va visiter par dévotion, & dont on tire les reliques qu’on envoie maintenant dans tous les pays Catholiques, après que le Pape les a reconnues sous le nom de quelque Saint. Ils font à trois lieues de Rome. C’étoient des grottes où se cachoient & s’assembloient les premiers Chrétiens, où ils enterroient ceux d’entre eux qui étoient martyrisés. Ces Catacombes sont de la largeur de deux à trois pieds, & de la hauteur de huit ou dix pour l’ordinaire, en forme de rues qui se communiquent, & qui souvent s’étendent jusqu’à une lieue de Rome. Il n’y a ni maçonnerie, ni voûte, la terre se soutenant d’elle-même. De temps en temps on rencontre de petites chambres pratiquées & faites comme le reste des Catacombes, sans jour & sans ouverture par en haut. Les deux côtés de ces rues, que l’on peut regarder comme les murailles, servoient de haut en bas pour mettre les corps des morts. On faisoit un trou de la longueur, de la largeur, & à peu-près de l’épaisseur du corps mort ; l’on y mettoit le corps sans cercueil, & en ligne parallèle à la rue. Ainsi toutes ces ouvertures étoient différentes selon la longueur & l’épaisseur des corps qu’on y enterroit. Comme les Catacombes n’ont guère que huit ou dix pieds de hauteur tout au plus, il n’y a presque par-tout que trois ou quatre rangs l’un sur l’autre de ces sortes de tombeaux. On les fermoit par des tuiles fort larges & fort épaisses, & quelquefois par des morceaux de marbre, cimentés d’une manière qu’on auroit peine à imiter de nos jours. Le nom du mort se trouve rarement sur ces tuiles. P. E. Chamillart. Les Catacombes sont dans le cimetière de Calliste sur la voie Appie.

Dans l’ancien usage, les catacombes n’étoient autre chose que le tombeau de saint Pierre & saint Paul. M. Chastelain, à la fin du premier tome de son Martyrologe, dans l’explication des mots, &c. au mot Catacombes, dit qu’il n’y a que les Étrangers qui donnent abusivement ce nom aux cimetières souterrains de Rome ; que les Romains habiles ne le donnent qu’à une chapelle souterraine du fond de l’aile à gauche de S. Sébastien, l'une des des sept Eglises stationales, où le plus ancien des Calendriers Romains marque qu’a été mis le corps de saint Pierre sous le Consulat de Tuscus & de Bassus, c’est-à-dire, l’an 258.

Quelques-uns dérivent ce mot de l’abord & de la retraite des navires, que les Grecs & les Latins modernes ont appelés combes. D’autres disent qu’on disoit autrefois cata pour ad ; & que Catacumbas signifoit ad tumbas. Et Dadin de Hauteserre, dans ses notes sur les vies des Papes, par Anastase, Bibliothécaire, p 12 & 13, montre que l’on a dit autrefois catatumbas, & non pas catacumbas, & qu'il faut corriger le texte d’Anastase dans la vie du Pape Corneille, où on lit catacumbas. Et en effet, on a donné ce nom à plusieurs cimetières. Du Cange. En vieux françois on appelloit combes, une vallée environnée de tous côtes de montagnes qu’on appelle encore comb en anglois. D’autres dérivent catacumbes du grec ϰατὰ (kata), & ϰόμϐος (kombos), cavus, recessus ; c’est-à-dire, un lieu souterrain : & on l’a appliqué aux tombeaux, ou au lieu où étoient les tombeaux, comme en françois cave & caveau, où étoient les corps de S. Pierre & de S. Paul. Catacumbe. Voyez sur les Catacombes, Aringus Romœ subterranæ, L. III, cap. 12.

☞ Le nom de catacombes signifie en général toutes sortes de lieux souterrains. On l’appliquoit autrefois particulièrement à la cave où avoient été mis les corps de S Pierre & de S. Paul, comme il paroît par la 30e Lettre de S. Grég. L. III. En ce temps, la, on appeloit encore criptes ou cimetières, criptæ & cœmeteria, les lieux où l’on enterroit les morts ; mais depuis on donna le nom de catacombes aux lieux souterrains qui servoient de tombeaux & que l’on prétend avoir été particuliers aux Chrétiens. Il n’est pas néanmoins certain qu’on n’y ait pas aussi enterré des Païens ; & il est évident que tous ceux qui y sont enterrés ne sont pas des saints & des martyrs, quand même c’eût été le cimetière commun des Chrétiens seulement, puisque tous les Chrétiens ne sont pas des saints ou des martyrs. Les signes dont on se sert pour distinguer les corps de ceux-ci, sont assez équivoques : la croix, la palme le monogramme de J. C., les figures d’un bon pasteur ou d’un agneau, que l’on trouve gravées sur les pierres du tombeau, prouvent bien qu’elles ont servi à des Chrétiens, mais non pas que ces Chrétiens soient saints ou martyrs. Les palmes ne sont pas toujours un signe certain de la couronne du martyre & les phioles teintes de rouge ne prouvent pas qu’elles aient été teintes du sang plutôt que d’une autre liqueur. On trouve quelquefois sur une même pierre des inscriptions payennes, comme M. D. Diis Manibus, d’un côté, & d’un autre des signes du christianisme : ce qui fait voir qu’elles ont servi à des Païens ou à des Chrétiens. On ne doute point que dans le commencement du Christianisme il n’y ait eu quantité de martyrs enterrés dans les cimetières des Chrétiens, comme l’assurent S. Jérôme & Prudence. Cependant du temps du Pape Grégoire III, il y en avoit très-peu de connus, puisque ce Pape écrivant à Otgar, Archevêque de Mayence, qui lui demandoit un corps saint, lui fit réponse qu’il n’en avoit point à lui envoyer, parce que ses prédécesseurs & lui avoient placé les corps des saints dans les Eglises nouvellement dédiées ; & qu’il en avoit cherché, sans en pouvoir trouver, & qu’il prioit Otgar de lui donner du temps pour en faire une plus grande perquisition. D. Mabillon, Itinerar. Ital. Eusebi ; Rom. Epistola ad Théoph. Gall.

☞ CATACOUSTIQUE. s. f. ou CALAPHANINIQUE.

Science qui considère les propriétés des sons réfléchis, c’est-à-dire, qui ne viennent pas directement du corps sonore à l’oreille, mais qui la frappent après avoir été renvoyés par quelqu’autre corps. Voyez Echo & Catoptrique.