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☞ L’Image d’un objet vu par le moyen d’un miroir, paroît toujours dans quelqu’un des points de la cathete d’incidence.

☞ L’Image d’un objet vû par le moyen d’un miroir, paroît toujours au point de concours de la cathete d’incidence & du rayon réfléchi.

☞ C’est pour cela que l’image d’un objet paroît toujours aussi enfoncée en de-là du miroir plan, que l’objet est lui-même éloigné du miroir. Ainsi lorsque nous avançons vers un miroir plan, notre image s’avance vers nous, & lors que nous nous en écartons, notre image s’enfonce.

☞ C’est pour cela aussi qu’un homme qui se trouve debout, & qui se regarde dans un miroir placé horizontalement à ses pieds, se voit dans une situation renversée ; parce que sa tête étant plus éloignée du miroir que ses pieds, l’image de sa tête doit être plus enfoncée en de-là du miroir, que celle de ses pieds. Aussi voyons-nous renversée l’image des arbres plantés au bord des rivières.

☞ Ce qui distingue les miroirs convexes des miroirs plans, c’est que deux rayons de lumière, après avoir été réfléchis par une surface convexe, sont plus divergens, c’est-à-dire, plus écartés l’un de l’autre, qu’après avoir été réfléchis par une surface plane.

☞ Cette propriété des miroirs convexes bien constatée, on comprend qu’ils doivent nous représenter l’image plus petite que son objet ; parce que les rayons partis des extrémités de l’objet, & devenus, après la réflexion, plus divergens qu’ils ne l’auroient été, s’ils avoient été réfléchis par un miroir plan, se réunissent plus tard, & nous représentent l’objet sous un angle plus petit.

Dans les miroirs concaves, non seulement les images des objets paroissent hors du miroir, mais encore elles paroissent renversées, parce que les rayons réfléchis ne concourent avec les cathetes d’incidence, qu’après s’être croisés au foyer. Si cependant l’on plaçoit l’objet plus bas que le foyer, l’image ne seroit pas renversée, & elle paroîtroit en dehors du miroir, parce que les rayons réfléchis n’ayant pu se croiser au foyer, concourroient avec les cathetes d’incidence en-delà du miroir. Voyez au mot Miroir, les autres propriétés de ces trois sortes de miroirs.

CATHÉTÈR. s. m. Terme de Chirurgie. C’est une sonde creuse & courbe, dont on se sert, tant pour tirer l’urine de la vessie, que pour reconnoître ses maladies, & celle de son canal. Cathéter.

Voyez-en la description dans le Dictionnaire de M. Col de Villars. Ce mot est grec, καθετὴρ, immistor, instrument avec lequel on introduit quelque chose, du verbe καθίεσται, immitto, infunio, j’introduis, j’injecte. L’accent grave sur la dernière est nécessaire, pour faire sentir la prononciation de la dernière syllabe qui n’a pas le même son que la terminaison des infinitifs. C’est pourquoi on doit écrire cathétèr.

CATHÉTÉRISME. s. m. Opération de Chirurgie, par le moyen de laquelle on tire l’urine qui est retenue ☞ dans la vessie, ou par laquelle on y fait des injections en y introduisant le cathétèr, Catheterismus. Elle est ainsi appelée à cause de l’instrument dont on se sert, qu’on nomme cathétèr, algalie ou sonde creuse. Cette opération n’a lieu que lorsque la suppression est à la vessie.

CATHIMIE s. f. Cathimia. Ce mot signifie en langage spagirique, 1°. une veine minérale souterraine, d’où l’on tire de l’or & de l’argent ; 2°. des concrétions qui se forment dans les fourneaux où l’on fond l’or & l’argent ; 3°. l’or ; 4°. les scories d’argent ; 5°. la suie qui s’attache aux murs des endroits où l’on prépare le cuivre. Ruland cité par James. Cathimie est aussi synonyme à Cadmie.

CATHIN. Voyez CATIN.

CATHOLICISME. s. m. Catholicismus. Mot nouvellement employé pour distinguer la Religion Catholique. On entend par le mot catholicisme, la Religion Catholique-Romaine, ses articles de foi, ses dogmes, ses maximes. Le Catholicisme est la plus raisonnable de toutes les Religions, la plus favorable aux Puissances souveraines & aux peuples. Toutes les Sectes d’Angleterre sont toujours réunies contre le Catholicisme leur ennemi commun. Voltaire.

CATHOLICISSIME. adj. Très-Catholique. Nicolas Rapin, Auteur de la Harangue du Recteur Rose, le fait ainsi argumenter contre le Duc de Mayenne : « Quiconque fait pendre les Catholiques zélés, est tyran & fauteur d’Hérétiques : atqui Monsieur le Lieutenant a fait pendre Louchard & consors catholicissimes & zélatissimes ; ergo Monsieur le Lieutenant est tyran & fauteur d’Hérétiques, pire que Henri de Valois qui avoit pardonné à Louchard, d’Haste, & la Morlière, dignes du gibet plus de trois ans devant les barricades… » Sat. Menip. in 8°. pag. 83. Ce mot ne doit être employé que dans le style badin.

CATHOLICITÉ. s. f. La véritable Eglise. L’Eglise Catholique : Les pays, l’assemblée des Fidèles Catholiques. Ecclesia Catholica. Dans la Catholicité on ne voit point ce libertinage étonnant de sentimens, ces opinions extravagantes, si fréquentes dans les pays hérétiques, ces changemens perpétuels, ces doutes, ces irrésolutions, qui aboutissent si souvent à l’irréligion & à l’athéisme, ou pour le moins au Déisme. On y est au contraire constant & tranquille, parce qu’on a une règle sûre de sa croyance.

Catholicité de l’Eglise, c’est-à-dire, son universalité à tous les temps, à tous les lieux, & à toutes sortes de personnes. Ce caractère de la vraie Eglise ne convient qu’à l’Eglise Romaine.

Catholicité se prend aussi quelquefois pour tous les Pays Catholiques. C’est un usage reçu dans toute la Catholicité.

Catholicité se dit encore de la doctrine Catholique & de l’attachement d’une personne à cette doctrine. Catholicité d’une proposition. Donner des preuves de Catholicité.

CATHOLICON. s. m. Terme de Pharmacie. C’est un électuaire mou, ainsi appelé comme qui diroit universel, où purgeant toutes les humeurs. Catholicum medicamentum. On en trouve chez les Auteurs différentes descriptions. Le catholicon qu’on appelle ordinairement de Nicolas est le plus en usage : il est composé de seize ingrédiens dont les principaux sont les tamarins, la casse, le sené & la rhubarbe. Ce catholicon est appelé double, lorsqu’on y met double poids de sené & de rhubarbe. On lui donne aussi le nom de catholicon fin, parce qu’on y met du sucre blanc & de la meilleure rhubarbe. Le catholicon pour les clystères ne diffère du précédent qu’en ce qu’il n’y entre point de rhubarbe, & qu’au lieu de sucre on y met du miel.

Catholicon : est aussi le nom d’une Satyre ingénieuse faite du temps de la Ligue ; intitulée Satyre Menippée de la vertu du Catholicon d’Espagne, & de la tenue des Etats de Paris. On y montre que les intérêts des Chefs de la Ligue étoient tout autres que ceux de la Religion. Le Catholicon d’Espagne n’est pas l’ouvrage d’un seul homme. M. Le Roi, Aumônier du jeune Cardinal de Bourbon, & depuis Chanoine de l’Eglise de Rouen, composa & mit au jour en 1593 la vertu du Catholicon d’Espagne. Cet écrit étoit fort court, & fut distribué cette année-là en feuilles brochées. Dès qu’il parut chacun en fut charmé, & les beaux-esprits de ce temps-là se piquèrent d’y mettre la main & de l’augmenter, ou plutôt d’y joindre une féconde pièce, sous le titre d’Abrégé des Etats de la Ligue convoquée au dixième février. Passérat & Rapin, deux Poètes fameux en composèrent les vers. M. Gillot Conseiller-Clerc au Parlement de Paris, & Chanoine de la Sainte Chapelle, fit la harangue du Cardinal Légat. Florent Chrétien composa celle du Cardinal Pellevé. On est redevable au savant Pierre Pithou, de la harangue de M. d’Aubray, qui est la meilleure de toutes. L’on doit encore à Rapin la harangue de l’Archevêque de Lyon, & celle du Docteur Rose. C’est ce même Nicolas