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COD — COE

☞ Celui qui a part dans les dixmes d’un endroit auxquelles un ou plusieurs Décimateurs ont aussi droit, chacun pour sa part & portion. Les Codécimateurs sont tenus de fournir la portion congrue au Curé qui n’a point de grosses dixmes, ou un supplément, si le gros ne monte pas à 300 liv. & 150 liv. pour un Vicaire, si l’Evêque juge nécessaire, qu’il y en ait un. Chaque Codécimateur est tenu solidairement de payer ces sommes, sauf à lui à poursuivre le régalement contre les autres.

☞ CODEMANDEUR, terme de Jurisprudence. Celui qui, conjointement avec un autre, forme une demande.

CODÉTENTEUR, s. m. terme de Jurisprudence. Qui est détenteur de quelque chose, avec un ou plusieurs autres, par indivis ou divisément.

CODI-AVANAM, s. m. arbrisseau qui croît dans les lieux sablonneux des Indes Orientales. Son suc pris dans du vin, est un remède excellent pour le cours de ventre ; on le fait cuire avec de l’huile, & on le donne en qualité de corroborant à ceux dont les forces sont épuisées. L’huile que l’on tire de toute la plante, fournit une embrocation excellente pour dissiper le vertige. Dict. de James.

CODICILLAIRE. adj. m. & f. Qui est contenu dans un codicille. Codicillaris. Legs codicillaire. Legatum codicillare. Clause codicillaire est une clause que l’on insère d’ordinaire dans les testamens : c’est que si le testament ne peut valoir comme testament, il vaudra comme codicille, & comme un acte de dernière volonté : en sorte que le testateur prie ses héritiers ab intestat de restituer l’hérédité à celui qui est institué par le testament, lequel manque des formalités & des solemnités requises. Clausula codicillaris. Cette clause codicillaire fait valoir le testament, comme fideicommis, & répare tous les défauts de solemnité qui emportoit la nullité du testament ; en sorte que l’héritier ab intestat est obligé de restituer l’héritier institué : la loi ayant plus d’égard à la dernière volonté du testateur, qu’à des formalités superstitieuses.

☞ CODICILLANT, adj. pris substantivement en pays de droit écrit ; on désigne par ce mot, celui qui fait un codicille.

CODICILLE, s. m. est une dernière volonté moins solemnelle qu’un testament, ou un écrit par lequel on ajoute ou l’on change quelque chose à un testament, soit sous seing privé, soit devant des personnes publiques. Codicillus. Il y a cette différence entre un testament & un codicille ; c’est que le codicille ne peut contenir d’institution d’héritier, & qu’on n’est pas obligé d’y observer rigoureusement toutes les formalités que le droit romain prescrit pour les testamens solemnels. Dans les pays coutumiers, les testamens ne sont, à proprement parler, que des codicilles, parce que c’est la coutume elle-même qui nomme les héritiers, & qu’elle ne permet point d’institution d’héritiers testamentaires. Les codicilles furent mis en usage au temps d’Auguste par Lucius Lentulus. Les codicilles dans le commencement devoient suivre les testamens qui leur servoient de base. Dans la suite, les codicilles ne laissèrent pas d’avoir leur effet, quoiqu’ils eussent été faits avant le testament, pourvu qu’ils s’y trouvassent confirmés ; il fut même permis de faire des codicilles sans testament, & de les adresser aux légitimes héritiers. La présence de cinq témoins suffit pour un codicille, soit qu’ils aient été appelés, soit qu’ils se soient rencontrés fortuitement. Un codicille postérieur ne détruit pas le premier, à moins qu’on ne connoisse que la volonté du défunt a été de détruire le premier codicille par un autre postérieur. Inst. du droit, &c.

Il y a un livre de Raymond Lulle, qu’on appelle codicille, où l’on prétend qu’il a laissé le secret de la pierre philosophale à ses disciples qui le pourront entendre.

CODIGNAC. Voyez COTIGNAC. C’est ainsi qu’il faut écrire.

CODILLE, s. m. terme de jeux d’hombre & de médiateur. On appelle perdre codille, lorsqu’il ne fait pas le nombre de mains prescrites pour gagner ni pour la remise ; alors ceux qui ne font pas jouer, gagnent codille.

☞ CO-DIRECTEUR, s. m. qui est directeur avec un autre. L’Evêque de Bamberg & le Marquis de Brandebourg sont Co-directeurs du Cercle de Franconie, c’est-à-dire, sont directeurs en commun.

☞ CODOGNO, ville d’Italie, dans le Milanez, entre Plaisance & Lodi.

CODONATAIRE, adj. m. & f. terme de Jurisprudence. Associé conjoint avec un autre dans une même donation. Donationis socius, particeps, in partem donationis vocatus. La condition des codonataires est égale. G. G.

☞ Il est aussi substantif. Les co-donataires sont en procès.

☞ CODONOPHORE, s. m. terme grec & d’antiquité, qui signifie celui qui porte une clochette, une sonnette à un enterrement. Dans un enterrement il y avoit un Codonophore qui accompagnoit le cadavre. Codonophorus. Codones, sonnettes.

CODRUS, s. m. fils de Melanthus, dernier Roi d’Athènes. Les Athéniens, pour honorer la mémoire de Codrus, qui s’étoit dévoué pour eux à la mort, voulurent qu’il fût le dernier Toi d’Athènes, & changèrent après lui la forme de leur gouvernement.

COE.

COÉCALE, adj. f. épithète qu’on donne à la veine qui porte le sang de l’intestin cœcum, au rameau mésentérique. Vena coccalis. On dit de même artère coécale.

CŒCUM, s. m. le premier des gros boyaux, ainsi appelé, parce qu’il est fait comme un sac, n’ayant qu’une ouverture qui lui sert d’entrée & de sortie. Il est situé au côté droit, plus bas que le rein. LEs Anatomistes sont fort partagés sur son usage qui n’est pas fort connu. Cœcum.

COEFFE. s. f. On écrit aussi COIFFE, c’est l’orthographe de l’Académie. Couverture légère de la tête, tant pour les hommes que pour les femmes. A l’égard des hommes, on ne le dit que de la doublure, de la forme du chapeau qui est de satin, de taffetas, de treillis ; & d’une garniture de bonnet de nuit qui est de linge, & qu’on change quand elle est sale, ou de celle qu’on met sous une perruque. Capitis tegmen, tegumentum.

Coeffe. La coëffe d’une perruque est un léger réseau de soie, dont les mailles sont très-petites, & qui sert pour attacher & étager les tresses de cheveux, dont la perruque est composée.

Coeffe se dit du linge ou de l’étoffe qu’un guerrier portoit autrefois sous son casque, de peur qu’il n’offensât la tête.

Coeffe s’est dit autrefois d’un habillement de tête d’un Chevalier. L’ordonnance pour créer & faire les Chevaliers du Bain en Angleterre, dit : le Chevalier, trouvera à ses dépens, la coëffe, les gans, la ceinture & le laz.

Coeffe se dit aussi, en termes d’Anatomie, d’une petite membrane qu’on trouve à quelques enfans, qui enveloppe leur tête quand ils naissent. Drelincourt croît que ce n’est qu’un lambeau des tuniques du fœtus, qui se crève pour l’ordinaire à la naissance d’un enfant. Pellicula. Lampridius dit que les Sage-femmes vendoient bien cher cette coëffe à des Avocats, qui croyoient qu’en la portant sur eux ils auroient une force de persuader, à laquelle les Juges ne pourroient résister. Les Canons d’en défendent de s’en servir, parce que les Sorciers s’en servoient dans leurs maléfices.

Coeffe se dit encore, en termes d’Anatomie, d’une membrane graisseuse qui nage sur les boyaux. On l’appelle autrement épiploon. Voyez Épiploon.

Coeffe, en termes de Pharmacie, est une sorte de médicament fait en forme de bonnet, dont on se