Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
BRE

douze au premier, & trois à chacun des deux autres. Les autres jours de la semaine, qu’on appelle féries, & aux fêtes simples, on en récite douze en un seul nocturne. Pour les fêtes, excepté celles qui sont simples, on en récite neuf ; mais aux fêtes de Pâque & de la Pentecôte, on n’en récite que trois. Apres les Pseaumes de chaque nocturne, on lit trois leçons, qui sont précédées de quelques versets, d’un Pater noster & d’une prière pour demander la bénédiction, & terminées par des répons, hors la dernière, après laquelle on dit le Te Deum les jours de fêtes & les Dimanches, qui ne tombent pas dans l’Avent ou dans le Carême. A Laudes, on dit toujours sept Pseaumes & un Cantique sous cinq antiennes, ou trois antiennes seulement dans le temps Pascal : dans ce même temps-là, on ne dit qu’une antienne pour chaque nocturne, quelque nombre de Pseaumes qu’il renferme. A Prime, les jours de fête & le Samedi, on ne récite que trois Pseaumes ; les Dimanches & les féries on en récite quatre, hormis dans le temps Pascal, où l’on n’en récite que trois. A Prime, on récite les Dimanches le symbole de S. Athanase après les Pseaumes. A Tierce, Sexte & Nons, on récite toujours trois Pseaumes, qui sont des parties du grand Pseaume 118, Beati immaculati. A Vêpres, on récite tous les jours cinq Pseaumes, & quatre à Complies. De plus, on récite un Pater, un Ave, un Credo, au commencement de Matines & de Prime & à la fin des Complies ; au commencement des autres heures, on récite seulement un Pater & un Ave, excepté au commencement de Complies que l’on dit une courte leçon, un Pater, le Confiteor, les versets Converte nos, &c. & Deus, in adjutorium, &c. A la fin des Laudes, des petites heures & des Vêpres, on dit toujours l’oraison propre de l’office que l’on fait ; on en ajoute quelques autres aux jours moins solennels, comme lorsque l’office n’est pas double. &c, A la fin des Laudes, on dit après les Pseaumes une leçon brève, une hymne, un verset, une antienne & le Cantique Benedictus ; on fait la même chose à Vêpres après les Pseaumes, excepté qu’au lieu du Cantique Benedictus, on dit le Cantique Magnificat. Après les Pseaumes de Complies, on dit une leçon brève, une hymne, quelques versets, une antienne, le Cantique Nunc dimittis & une oraison, devant laquelle on récite quelques prières les jours moins solennels, puis l’antienne de la Sainte Vierge avec son oraison. Au commencement des Matines après le Pater, l’Ave, le Credo & l’Invocation ordinaire, on dit le Pseaume Venite, exultemus alternativement par versets avec des antiennes. Enfin, l’on dit toujours à la fin des Pseaumes, le verset Gloria Patri, &c. excepté les trois derniers jours de la Semaine-Sainte, où l’office est un peu différent. On ne dit en ce temps-là que le Pater & l’Ave au commencement des heures, & de plus le Credo à Matines & à Prime, puis les Pseaumes sans antiennes, & sans le verset Gloria Patri, &c. on lit les leçons à Matines à l’ordinaire, sans demander la bénédiction : à la fin des heures, on dit un verset, une fois le Pater, le Pseaume 50e Miserere, & une oraison conforme aux mystères que l’Eglise célèbre. Le Samedi-Saint à Vêpres, on ne dit qu’un Pseaume, qui fait la communion de la Messe, puis l’oraison qui en fait la postcommunion. Ceux qui disent en particulier l’office, commencent les Vêpres par un Pater & un Ave à l’ordinaire. Le jour de l’Epiphanie, on ne dit point au commencement de Matines le. Pseaume Venite, exultemus, ni l’hymne, le Pseaume est rejeté au commencement du troisième nocturne. Le jour de la Toussaints, outre les Vèpres de la fête, on dit les Vêpres des Morts ; & le lendemain, outre les Matines & les Laudes du jour, on dit Matines & les Laudes de l’office des Morts. Telle est la disposition générale du Bréviaire Romain, qui servira à connoître la disposition des autres Bréviaires.

Ceux qui cherchent des raisons allégoriques de la disposition du bréviaire les trouveront dans Amaiarus Fortunatus, Honorius, Durand, &c. Ceux qui veulent savoir quels pseaumes l’on dit à chaque partie du bréviaire les trouveront marqués à la fin de la version en François, que le P. Lallemant a faite des pseaumes. Voyez le bréviaire Romain, & les rubriques qui le concernent. Voyez aussi le Cardinal Bona.

Le bréviaire des Bénédictins a été formé d’abord par S. Benoît : on y a ajouté dans la suite l’office de quelques Saints, ce qui ne change pas la disposition & la forme de ce bréviaire. S. Benoît avoir tellement divisé le pseautier, que ses Religieux le récitoient tout en une semaine, & afin que la distribution fût plus égale, il avoit divisé par parties les plus grands pseaumes. Dans le bréviaire de S. Benoît il y a toujours douze pseaumes à Matines, & douze leçons les Dimanches, & les Fêtes ; il y a de plus trois cantiques tirés de l’ancien Testament. A Laudes on dit huit pseaumes, ou cantiques, dont le premier se dit sans antienne : les jours de Fêtes les pseaumes sont les mêmes que dans le bréviaire Romain : les Dimanches & les jours de férie quelques-uns sont différens. A Prime, à Tierce, à Sexte & à None, on récite trois pseaumes : à Vêpres quatre, & trois à Complies. Au commencement de toutes les heures on dit le Pater, l’Ave, & le Credo, la prière Deus, in adjutorium, &c. & à la fin de l’office l’antienne de la sainte Vierge, comme dans le Romain. Les Dimanches & les Fêtes à Matines après les prières ordinaires du commencement on dit une fois Deus, in adjutorium, &c. trois fois Domine, labla mea, &c. puis le troisième pseaume Domine, quid multiplicati, &c. sans antienne, ensuite l’invitatoire & l’hymne, six pseaumes avec antiennes, & quatre leçons avec leurs répons, & cela forme le premier nocturne : le second est composé de même de six pseaumes & de quatre leçons ; & le troisième de trois cantiques, qui se disent sous une seule antienne, & de quatre leçons, après on dit le Te Deum & quelques prières qui terminent les Matines. Les jours de ferie à Matines on dit les mêmes choses que les Dimanches jusqu’à l’hymne, puis six pseaumes & trois leçons, avec les bénédictions qui les précédent, & les répons qui les suivent, excepté que depuis Pâque jusqu’à la Toussaints, à cause que les nuits sont plus courtes, on ne lit qu’une leçon fort courte avec un répons, & c’est ce qui fait le premier nocturne. Le second est composé de six pseaumes, après lesquels on dit quelques prières, qui changent selon les temps ; ainsi finissent les Matines de la férie qui n’a pas trois leçons. Les Laudes du bréviaire Bénédictin, sont presque en tout semblables à celles du bréviaire Romain ; elles diffèrent en ce que dans l’office simple, & dans l’office de la férie, au commencement, après un Pater & un Ave, on dit le pseaume Deus misereatur, & à la fin, après le cantique Bénédictus, on récite à haute voix un Pater, qui est suivi de l’oraison, & des commémorations ordinaires. On dit à Prime, à Tierce, à Sexte & à None, les mêmes pseaumes que dans le Romain, après le chapitre il n’y a point de répons ; le reste comme à Laudes, excepté les commémorations que l’on ne fait point. Les Vêpres n’ont que quatre pseaumes, elles finissent comme les Laudes excepté qu’au lieu du cantique Benédictus on dit le cantique Magnificat. A Complies il n’y a point de répons après le chapitre. Du reste on dit après les trois pseaumes un chapitre, un verset, quelques prières, comme aux autres heures & l’oraison, puis la bénédiction. Ces prières qu’on ’dit à la fin des heures sont appelées litanies dans la règle de S. Benoît. Les déclarations de la Congrégation d.t Mont-Cassin nous apprennent que par ce mot de litanies on entend les prières suivantes, savoir, Kyrie eleison, Christe, eleison. Kyrie, eleison, une fois le Pater, Dominus vobiscum, &c. & l’oraison du jour. Les mêmes déclarations remarquent que lesquels