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CON

jours de nouvelles preuves que sa santé se rétablit de plus en plus. On nous avoit mandé telle chose de l’armée ; mais ce bruit ne se confirme pas.

Confirmer un cheval, terme de Manège. C’est achever de le dresser aux airs du manège.

Confirmer signifie aussi conférer le Sacrement de Confirmation, Sacrement qui fortifie dans la grâce reçue au Baptême. Confirmationis sacrumentum impertiri. Un tel a été confirmé par tel Evêque. Le droit de confirmer n’appartient qu’aux Evêques. Voyez Confirmation, sacrement.

☞ On dit en théologie que Dieu confirme en grace, qu’un Chrétien est confirmé en grace ; pour dire, que Dieu accorde une surabondance de grace, par le moyen de laquelle on persevère dans la justice. Les Apôtres furent confirmés en grace, quand ils eurent reçu le Saint-Esprit.

☞ CONFIRMÉ, ÉE. part. Voyez le verbe.

☞ CONFISCABLE. adj. Qui peut-être confisqué. Fisco addiscendus. Ses biens sont confiscables au Roi. Maucroix.

CONFISCANT. adj. v. terme du Palais, sur qui peut tomber la confiscation. On dit des gens de mainmorte, qu’il faut qu’ils donnent au Seigneur un homme vivant, mourant & confiscant ; pour dire, par la faute duquel le fief puisse être confisqué.

CONFISCATION. s. f. Adjudication qui se fait au profit du Roi ou des Seigneurs Haut-Justiciers, des biens d’un homme condamné à mort. On le dit aussi des biens confisqués. Bonorum alicujus fisco addictio, confiscatio. Il y a des provinces où la confiscation n’a point de lieu, si ce n’est en crime de Lèze-Majesté. Le Roi Jean a accordé ce privilège à l’Aquitaine. Ce crime emporte confiscation. Il a obtenu du Roi la confiscation d’un tel. La confiscation est au profit du Roi quand il y a félonie. S. Louis réunit à la Couronne le Comté de Dreux, ôté par arrêt de confiscation à Pierre de Dreux. La Guyenne, l’Anjou, la Touraine, le Maine, l’Auvergne, sont venus à la Couronne par confiscation. L’Hommeau.

☞ Le mot confiscation vient de celui de fisc qui signifioit autrefois les trésors du Prince & ceux de la République, exprimés par le mot orarium, d’où l’on pourroit dire que les Seigneurs Haut-Justiciers n’ayant point de fisc, la confiscation ne devroit regarder que le Prince.

☞ Cependant ils jouissent de ce droit pour les biens & effets d’un homme condamné à mort naturelle ou civile dans l’étendue de leur seigneurie, & cela en vertu d’anciennes concessions de nos Rois, renouvellées & confirmées dans la suite ; mais sur la confiscation qui appartient aux Seigneurs Haut-Justiciers, l’on adjuge une amende au Roi, pour réparation de l’injure faite au public par le crime du condamné.

☞ CONFISERIE. s. f. L’art de faire des confitures & autres ouvrages en sucre, biscuits, macarons, &c. Conditus, conditura. Cet Officier entend bien la confiserie.

CONFISEUR. s. m. Qui confit, qui prépare des fruits ou autres choses avec du sucre. Conditor. Cet Officier est un excellent Confiseur. Voyez Confiturier.

CONFISQUER, v.a. Adjuger au fisc, ou à ceux qui en ont les droits. Alicujus bona fisco addicere, confiscare. On confisque les corps & les biens des criminels & des rebelles. On confisque au profit des Traitans toutes les marchandises qu’on veut faire passer en fraude, & sans payer les droits établis. Qui confisque le corps, confisque les biens au profit du Roi ou du Seigneur de fief : c’est un axiome du Droit françois, qui veut dire que celui qui est condamné pour crime à perdre la vie, doit aussi perdre les biens ; cependant les veuves de ceux qui sont condamnés, ne perdent point leur douaire, ni leur part des biens de la communauté par le forfait de leurs maris. L’Hommeau.

On dit, en matière de fiefs, qu’un vassal confisque son fief ; lorsqu’il dénie à son Seigneur celui dont il relève, & qu’il ne lui veut pas rendre la foi & hommage ; & alors on dit que le fief tombe en commise. Voyez ce mot.

Confisqué, ée. part.

Confisqué se dit aussi d’un homme dont la fortune est ruinée, ou dont la santé est désespéree. Expression du discours familier. Perditus, eversus, labefactus, confectus. C’est un homme confisqué, qui ne relevera jamais de cette maladie. Sa fortune est confisquée, il a déplu à son maître, il est confisqué.

CONFIT. s. m. terme de chamoiseur. Sorte de cuve où l’on met confire les peaux de mouton, d’agneau & de lièvre. Locus ad moliendas præparandasque pelles idoneus, conditorium. Mettre les peaux au confit.

Confit. Les Marroquiniers appellent aussi confit, l’excrément du chien délayé dans l’eau tiède, dont ils se servent pour la fabrique de leurs maroquins.

CONFITEOR. s. m. Terme latin. Prière qu’on fait avant que de se confesser. Confessio. On la fait aussi dans l’église à la messe, à prime, & à complies en certains offices marqués dans le Bréviaire. On dit aussi à ceux qui sont en danger de mourir, ou qui y sont condamnés, dites votre confiteor.

On a dit aussi populairement d’un homme qu’on doit appliquer à la question, ou à qui l’on fait subir l’interrogatoire : on lui fera dire son confiteor, c’est-à-dire, avouer le fait, dire ce qui en est.

CONFITURE. s. m. Préparation faite avec du sucre ou du miel, qu’on donne aux fruits, aux herbes, aux fleurs, aux racines, ou à certains sucs, pour les rendre plus agréables au goût, ou pour les conserver. Il se dit presque toujours au pluriel. Condimentum, fructus saccharo conditi.

☞ On fait des confitures liquides & des confitures sèches. Les liquides sont des fruits entiers ou divisés, confis dans un sirop liquide, de la même couleur que les fruits qui y ont bouilli. Les sèches sont des fruits qui, après avoir bouilli dans un sirop, ont été égoutés & séchés au four.

☞ On fait aussi des confitures musquées, ambrées, glacées.

Les confitures à mi-sucre, sont celles où l’on met peu de sucre, afin qu’elles conservent davantage le goût du fruit. Il y a une instruction pour les confitures, les liqueurs & les fruits, ou l’on apprend à confire toutes sortes de fruits, &c. Paris 1715, & plusieurs autres depuis.

Confiture, au figuré, vieux mot synonyme à assaisonnement. Condimentum. La confiture d’amitié git en mœurs douces. Amicitiæ condimentum, suavitas morum ; condimenta omnium sermonum facetiæ.

Ce mot vient du latin confectura. Ménage. On trouve dans la basse latinité, confecta dans ce sens. De-là s’est fait confectura, & de celui-ci le nom françois. Confecta vient de conficere, faire préparer, accommoder. Les confitures sont des fruit préparés. C’est dans le même sens qu’on les a aussi appelés dans la basse latinité compositalia. Voyez les notes du P. Papebroch sur les actes des SS. Berthold & Meurie. Jan. T. IV, p. 62.

CONFITURIER. s. m. Marchand qui fait & qui vend des confitures. Conditor. Quelques-uns l’appellent Confiseur. Quelques autres distinguent ces deux mots, & appellent Confiseur, celui qui confit effectivement les fruits ; & Confiturier, celui-là seulement qui en fait commerce.

CONFITURIERE. s. f. Celle qui fait & qui vend des confitures.

CONFLAGRATION. s. f. Incendie générale d’une ville ou de toute autre place considérable. Incendium, exustio, deflagratio. Il y eut de beaux édifices ruinés dans la conflagration de Troye. Néron fit accuser les Chrétiens de la Conflagration de Rome.

☞ Ce terme est peu en usage en ce sens : il pa-