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niers ; celui d’argent un sou quatre deniers de France.

COPEGHI. Dinar Copéghi. Voyez Dinar.

COPEIZ. s. m. terme de Coutume, bois nouvellement coupés.

COPENHAGUE, ville capitale du Royaume de Dannemark, située dans l’Île de Zéelande ou Séelande, sur le détroit du Sund, vis-à-vis de l’Île d’Amagh, à laquelle elle est jointe par un pont de bois. Hafia, Codania. Copenhague n’est pas ancien. Un Evêque de Rochild fit bâtir dans le XIIe siècle un fort en ce lieu pour arrêter les Pirates ; plusieurs pêcheurs bâtirent leurs cabanes auprès de ce fort ; on le nomma d’abord Stagelbourg, ensuite on lui donna le nom d’Axel-huys, à cause d’Axil Vidon, Archevêque de Lunden, qui contribua beaucoup à l’orner vers l’an 1158. Enfin, parce qu’il y venoit plusieurs marchands pour acheter le poisson des pêcheurs, on le nomma Hiohmaus haren, ou Haffen, c’est-à-dire, Port des Marchands ; de-là s’est fait Copenhagum, & en françois Copenhague. Le Roi y introduisit la Religion Luthérienne en 1535, malgré les Evêques qu’il chassa. Il y a une Université à Copenhague, fondée en 1474, par Christiern I. Le port de Copenhague passe pour être un des plus beaux du monde.

Différence du méridien de Paris 0° 41′ 41″ orient. ou 10° 25′ 15″. Longitude 30° 16′ 35″. Latitude 55° 40′ 45″. Cassini.

COPERMUTANT. s. m. terme relatif : chacun de ceux qui permutent ensemble un bénéfice. Commutans. Il arrive souvent que les deux Copermutans se trompent l’un l’autre.

☞ COPERNIC. s. m. nom d’homme. Nicolas Copernic, célèbre Astronome, natif de Thorn, dans la Prusse Royale, & Chanoine de l’Eglise de Warmie, proposa en 1530, la fameuse hypothèse qui a été généralement adoptée, excepté en Italie. Voyant que le systême de Ptolomée étoit insoûtenable, il prit une route toute différente de la sienne. Il plaça le soleil sensiblement au milieu du monde, & il ne lui donna qu’un mouvement sur son axe, qui se fait en vingt-cinq jours & demi. Au tour du soleil, il fit tourner, d’occident en orient, dans des orbes sensiblement circulaires, & réellement elliptiques, Mercure en trois mois, Vénus en huit, la Terre en un an, Mars en deux, Jupiter en douze, & Saturne en trente.

☞ Outre ces mouvemens périodiques, il donne aux planètes principales, un mouvement d’occident en orient sur leur axe. Vénus acheve le sien en vingt-trois heures, vingt minutes ; la Terre en vingt-trois heures cinquante-six minutes ; Mars en vingt-quatre heures quarante minutes ; Jupiter en neuf heures cinquante-six minutes ; Mercure & Saturne ont, comme les autres planètes principales, leur mouvement de rotation sur leur axe ; mais le premier est trop près, & le second est trop loin du soleil, pour que les Astronomes en aient pu fixer le temps. Au dessus de l’orbe de Saturne, mais à une distance presque infinie ; Copernic place les étoiles fixes auxquelles il ne donne qu’un mouvement sur leur axe.

☞ Voici donc en deux mots tout le systême. 1o. A peu près au centre du monde, c’est-à-dire, à un des foyers des ellipses planétaires se trouve le soleil ; 2o. l’ellipse parcourue par Mercure ; 3o. l’ellipse parcourue par Vénus ; 4o. l’ellipse parcourue par la Terre ; 5o. l’ellipse de Mars ; 6o. l’ellipse de Jupiter : enfin l’ellipse de Saturne, Le reste du Ciel est occupé par les étoiles fixes.

☞ On trouvera, sous différens articles, l’explication des phénomènes qui doivent résulter de cet arrangement des corps célestes. Voyez Système, Cartésianisme & les articles relatifs.

COPERNIC. s. m. terme d’Astronomie, c’est le nom que les Astronomes donnent à la tache de la lune, qui est la onzième dans le catalogue du P. Riccioli. On lui a donné ce nom en l’honneur du fameux Nicolas Copernic, l’un des plus grands Astronomes de l’Univers. On trouve dans le Dictionnaire les noms de quelques taches de la lune, comme Erasthenes, Eudoxus, &c.

Copernic est aussi le nom d’un instrument astronomique inventé par M. Whiston pour calculer & représenter les mouvemens des planètes premières & secondaires. Encyc.

☞ Cet instrument est peu en usage.

COPERNICIENS. s. m. pl. partisans de Copernic, ceux qui soûtiennent son hypothèse astronomique.

COPHTE ou COPTE, ancienne ville d’Egypte, que les Arabes appellent Gobt, les Cophtes, Keft. Les Arabes disent qu’elle a tiré ce nom de Cobt, fils de Mesra ou Mirsraïm, qui la lui donna. Quelques Auteurs ont prétendu que c’est de-là que s’est formé le nom d’Egypte. Le P. Kirker est de cet avis. Voyez son Œdip. Æg. T. I, p. 41 & 42, & son Prodromus Copt. c. 1.

Cophte ou Copte. s. m. & f. Cophtus, Coptus, nom qu’on donne aux Chrétiens d’Egypte qui sont de la secte des Jacobites. Les sentimens sont fort partagés sur l’origine de ce nom ; car premièrement on l’écrit différemment ; les uns disent Gophte, Gophtus, les autres Cophtus, Cophte, d’autres Copte, Coptus ; & d’autres enfin Cophtite, ou Coptite, Cophtita ou Coptita. Scaliger, dans son Livre de emendatione, p. 705, prétend que ce nom vient de celui de Copte, Coptos, ville autrefois célèbre & fort marchande en Egypte, & métropole de la Thébaïde, dont il est fait mention dans Strabon & dans Plutarque. Le P. Kirker le réfute dans son Prodromus Coptus, c. 13 & Scaliger lui-même change de sentiment ailleurs, comme nous le verrons bientôt. D’autres le dérivent de Cabtim, second Roi des anciens Egyptiens ; Jean Léon, dans sa Description de l’Afrique, & d’autres après lui disent que les Egyptiens appellent leur pays Elehibth ou Chibth, sans l’article ; que ce nom lui a été donné par Chibih, qui est le premier Roi qui y ait régné. Vansleb, dans la Préface de son Histoire d’Alexandrie, dit que l’Egypte a été ainsi nommée de Copt fils de Mitsraïm, & petit-fils de Noé, qui après avoir vaincu trois frères qu’il avoit, régna seul dans tout ce pays. Tout cela sont autant de fables ; Scaliger a pensé plus raisonnablement, quand il a dit que les Ethiopiens appellent l’Egypte Giptu & Gibetu, que les Egyptiens Mahométans appellent leurs Compatriotes Chrétiens Elehibth ; qui n’est rien autre chose que Eleupti, & que ces noms se sont formés de ΑΙΓΥΠΤΟΣ, par le retranchement de la première syllabe. Quelque vraisemblable que soit cette étymologie, le P. du Sollier y trouve des difficultés. La première est, que le nom Grec de l’Egypte est plus ancien que son nom Egyptien. Pour obvier à cette difficulté, il croit qu’on pourroit dire que les Grecs ont fait leur Αἴγυπτος du nom Egyptien Gupti ou Gypti, en y ajoûtant le mot grec Αἰα pour Γαῖα, de sorte que Αἴγυπτος fût la même chose que Terra Gyptiorum, la terre des Gyptiens. Cela n’est point probable ni nécessaire. Il n’y a nulle preuve que les anciens aient été appelés Gypti ou Kupti, ou Copti ; & ce n’est point un inconvénient que le nom égyptien d’aujourd’hui soit plus récent que le nom grec. Que les Grecs ayant été long temps maîtres de l’Egypte, & leur langue ayant été si fort en usage, les Arabes survenant & trouvant Αἴγυπτος ; Ægyptus, établi pour le nom de ce pays, ils l’aient abrégé, & dit Elchibth, pour Elechibth, rien n’est plus faisable ; aussi ce sentiment est non-seulement de Scaliger, mais aussi du P. Morin, qui cite sur cela le Talmud de Babylone dans le Traité Megilla, fol. 18, p. 1, où les Egyptiens sont appelés Gyptes ; du P. Hardouin, cité par le P. du Sollier ; & de M. l’Abbé Renaudot. La seule raison plausible qua ce Père oppose, est que tous les Egyptiens devroient s’appeler Cophtes, qu’il n’y a cependant que les Chrétiens ; que parmi les Chrétiens mêmes, il n’y a que ce les Jacobites qui portent ce nom ; qu’on ne le donne point aux Melchites. Cela fait croire au P. du Sollier