Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/905

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
897
COQ

dos est presque tout rouge, & marqué de taches noires en forme de croissant, & ; traversée par le milieu de taches blanches.

Coq de bois, en général, c’est un faisan. Voyez Faisan.

Coq de bois d’Ecosse. Hector Boëtius rapporte que l’on trouve en Ecosse une espèce de Coq de bois, dont la chair est approchante de celle du faisan, & qui est de pareille grandeur. Il a le pennage noir, & les paupières extrêmement rouges ; il vit de blé. La Poule est plus petite, & son pennage est brun. Le mâle a le cou, la poitrine, les aîles & les cuisses semées de points rouges. La femelle est d’un gris cendré & diversifié de taches noires. Ils ont l’un & l’autre les paupières & les sourcils garnis d’une membrane rouge. Ces animaux se retirent dans les broussailles.

Coq de Marais d’Ecosse, c’est un oiseau que les Ecossois & les Anglois appellent Coq de Marais. Ils en font grand cas à cause de la délicatesse de sa chair. Il cherche pour l’ordinaire sa pâture dans les lieux marécageux. Son pennage est roussâtre, ou plutôt jaunâtre, semé de points noirâtres, généralement par toutes les parties du corps. Ses sourcils & les barbes qui lui tombent au dessous du bec, sont composés d’une membrane rouge, comme celle de la plupart des Coqs de Bois. Il a les jambes & les doigts robustes & faits comme ceux des Faisans, ou des Coqs, excepté qu’il n’a point d’ergot.

Coq signifie figurément, en style familier, un notable bourgeois, ou habitant d’une Paroisse, qui est distingué par son crédit, par ses richesses. Vir primarum inter suos partium. Un tel est le Coq de la Paroisse.

Coq signifie aussi une figure de Coq qui est ordinairement doré, & qui se met sur la pointe d’un clocher, ou d’une flèche d’Eglise, pour servir de girouette, & faire connoître le changement des vents. Inaurata galli figura ; gallus.

Coq en termes d’Horloger, est un petit treillis de cuivre doré & fort délicat, qui est sur la platine de dessous d’une montre, & sert de base à l’un des pivots du balancier & en même temps à le couvrir en entier, & empêcher que rien n’y puisse toucher, parce que la moindre chose, en y touchant, est capable d’arrêter la montre.

Coq, en termes de Marine, est le cuisinier d’un vaisseau. Coquus.

Coq-à-l’âne. s. m. indéclinable, terme du style familier qui signifie un discours sans suite, sans liaison ; propos rompu dont la suite n’a aucun rapport au commencement : comme si quelqu’un, au lieu de suivre un discours qu’il auroit commencé de son Coq, parloit soudain de son âne, dont il n’étoit point question. Aliquid alienum ab reproposita dicere. Ménage dit que Marot a été le parrain de cette façon de parler, & qu’il fit une Epitre qu’il nomma du coq-à-l’âne, ensuite de laquelle plusieurs Poëtes ont fait des Satyres qu’ils ont intitulées de ce nom, où ils disoient plusieurs vérités qui n’avoient ni ordre, ni suite. Je ne puis mieux comparer les Sonnets del Burchiello, qu’à nos coqs-à-l’âne, puisque chaque vers contient un sens séparé de tous les autres, sans aucune liaison aussi-bien que le Commentaire sur iceux de Fr. Maria Doni, qui a voulu enrichir par ses extravagances sur le texte, ubique enim arena sine calce est. Mascur. p. 217.

Coq, ou Coq des Jardins, terme de Botanique. Costus hortensis, costum hortense, menta græca. Plante dont les racines sent semblables à celles de la mente, rondes & chevelues. Ses tiges sont hautes d’une coudée ou d’une coudée & demie, branchues, d’un vert-pâle. Ses feuilles sont de la même couleur, découpées sur les bords, d’une odeur forte, d’un goût très-amer : elles ressemblent à celles de la bétoine. Aux extrémités des branches viennent les fleurs, qui sont jaunes & radiées. Ses semences sont petites, oblongues & aplaties. Cette plante est bonne pour les crudités de l’estomac, pour le vomissement, pour la colique, pour la cardinalgie & pour la puanteur de la bouche.

Coq, Ordre de Chevalerie. Il fus institué en 1214, par un Dauphin de Viennois, qui fut tiré par Claude Polier d’un grand danger où il se trouva en combattant contre les Anglois. Le Seigneur de Polier fut le premier Chevalier de l’Ordre du Coq, que le Dauphin nomma ainsi, parce que les Poliers portent d’argent à un Coq de sable dans leurs armes. L’Abbé Bernardo Justinani, T. I, c. 8, de son Hist. des Ordres de Chevalerie, parle encore d’un Ordre du Coq institué par un Pierre de Montmorency. Voyez L’Ordre du chien.

☞ COQUARDE. s. f. L’Académie écrit cocarde, & c’est l’usage le plus ordinaire. Nœud de rubans qu’on met au retroussis du chapeau, dont les gens de guerre font particulièrement usage. Les soldats portent des coquardes d’une couleur ou de couleurs différentes, selon les différens Corps.

Dans les habillemens de théâtre, on appelle coquarde, une espèce de bouquet de plume qui s’élève au dessus de la forme du chapeau du côté du retroussis. C’est aux chapeaux des danseurs que l’on met des coquardes.

Ce mot vient apparemment de Coq. Ces sortes d’ornemens sont des espèces de crête, & les Coqs ont des crêtes. De plus, on appeloit autrefois bonnet à la coquarde, les bonnets où les enfans mettoient des plumes de Coq.

COQUARDEAU. s. m. vieux mot. Galant, diseur de douceurs.

Il signifie aussi jeune sot, étourdi, ignorant. Stultus, ignarus.

COQUARDIE. s. f. vieux mot. Avanture.

COQUART. s. m. Sot, benêt. Gloss. sur Marot.

Coquart, vieux mot, qui veut aire, jaseur. De coquart on a formé coqueter. Coq est le mot d’où tous ceux-ci, & même celui de coquart, tirent leur origine, parce que ceux qui caquettent, ou qui patient, beaucoup, sont un bruit qui approche de celui que font les Coqs.

COQUATIER. voyez Coquetier.

COQUÂTRE, & mieux, Cocâtre. s. m. Coq à demi châtré, à qui on a laissé un des testicules. Gallus male castratus.

COQUATRIS. s. m. Quelques-uns croient que c’est le basilic. Haython l’Arménien croit que c’est le crocodile, qu’on a ainsi nommé par corruption. Huet.

COQUE. s. m. écorce dure d’une noix ; écale, peau dure d’un œuf. Ovi, nucis putamen. Cette noix est angleuse, on ne la peut tirer de sa coque. Il y a des œufs qui ont une coque dure, & les autres molle. Manger des œufs à la coque, c’est les manger après les avoir fait cuire dans leur coque, en trempant dedans des mouillettes ou apprêtes. Les meilleurs poudriers ou horloges de sable se sont avec des coques d’œufs calcinées & pulvérisées.

Coque, coquille. Conceptaculum. En parlant des semences, dit M. Duhamel, on appelle coque, les envelopes qui sont presque ovales, légères & déliées. Siliqua. On dit vulgairement coquilles de noix, de noisettes, d’amandes, pour signifier la partie ligneuse du noyau ; ce qui diffère beaucoup de la coque, conceptaculum ; & la coque differe de la capsule uniloculaire, en ce que les panneaux en sont mous & moins roides, comme à l’envelope des semences de Mouron.

Ménage dérive ce mot de concha, & de conchula, aussi bien que le mot de coquille. Et le P. Pezron prétend que coque est un mot celtique, d’où vient non-seulement coquille, mais aussi le Grec κόγχη, concha.

Coque de Perles. Ce sont de certaines élévations en demi-rond, que l’on trouve attachées à la nacre. Ce sont des perles véritables que la nature a atta-