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COR

Corollula de Linnæus est la même chose que le fleuron & demi-fleuron de Tournefort.

COROMANDEL. La côte de Coromandel est une partie de la côte orientale de la Peninsule de l’Inde deçà le Gange. Coromandelis, Coromandelis ora, Coromandelis regnum. Quelques-uns disent Coromandel ou Corobander, mais ce dernier mot n’est point en usage, au moins en notre langue.

CORONAIRE. adj. terme d’Anatomie, épithète qu’on donne à deux artères qui prennent leur origine de l’aorte, & qui portent le sang dans la substance du cœur : elles l’environnent par sa base comme une couronne, d’où vient qu’on les a ainsi appelées. Coronarius. Il y a aussi une veine répandue sur la partie extérieure du cœur, qu’on appelle coronaire : elle est faite de plusieurs branches qui viennent de toutes les parties du cœur, & va se rendre à la veine cave, où elle reporte le reste du sang qui a été apporté par les artères coronaires. La coronaire stomachique est une veine qui s’insère au tronc de la veine splénique, qui, en se réunissant au mésentérique, fait la veine porte. On doit à Barthélemi Eustache, natif de San Sévérino en Italie, la découverte de la valvule qui est à l’orifice de la veine coronaire.

Coronaire. s. m. Officier de Justice en Angleterre, dont la fonction est d’examiner avec douze assissans de la part de la Couronne, si un corps que l’on a trouvé mort a été tué & assassiné, ou s’il est mort de sa belle mort. Boyer. C’est-à-dire, de mort naturelle. Spelman l’appelle en latin Coronator ; & la vie de S. Richard, Evêque de Chicester, écrite par Rodulphe Bocking, Dominicain, Confesseur du Saint, Coronarius ; en anglois Coroner.

Ce mot vient de couronne, & s’est donné à cet Officier, parce que c’est un Officier de la Couronne, qui exerce sa charge de la part de la Couronne, c’est-à-dire, de l’Etat, du Public.

CORONAL, ALE. adj. terme d’Anatomie, qui se dit de l’os du front, qu’on appelle l’os coronal ou frontal, ou l’os de la poupe. Coronarius. On appelle aussi suture coronale, la jointure de l’os du front avec les os pariétaux, parce que c’est en cet endroit, qu’on pose les couronnes.

CORONÉ. s. m. terme d’Anatomie, qui signifie une éminence pointue de l’os. Apex. Il y en a de plusieurs sortes auxquelles on a donné des noms différens suivant la différence de leurs figures. Il y en a une à l’os pétreux, appelée styloïde, parce qu’elle est faite comme un stylet ; une autre appelée mastoïde, parce qu’elle ressemble à un mammelon ; une autre qui est à l’omoplate, appelée coracoïde, parce qu’elle ressemble au bec d’un corbeau. Enfin, il y en a à l’os sphénoïde, qu’on appelle ptérigoïdes, parce qu’elles ont la figure des aîles de chauve-souris.

CORONER. s. m. nom d’un Officier de Justice en Angleterre. Voyez Coronaire.

CORONILLE. s. f. arbuste ou petit arbrisseau qui pousse des branches ligneuses & dures. Coronilla. Ses feuilles sont petites, oblongues, charnues, rangées ordinairement cinq ou sept sur une côte. Ses fleurs naissent aux sommités des rameaux, petites, légumineuses & jaunes. Il leur succède des gousses assez déliées, composées de plusieurs pièces presque cylindriques, articulées bout à bout, & renfermant chacune sa semence oblongue, noire, d’un goût désagréable. Elle croît aux lieux sablonneux, & principalement en Espagne, où on l’appelle Coronilla del Rey. Ce nom de coronille lui vient de ce que ses fleurs sont disposées en manière de petite couronne. On se sert de ces fleurs pour amollir, pour résoudre & pour chasser les vents. On en met dans les lavemens, dans les fomentations & dans les cataplasmes. Lémery.

CORONIS. s. f. terme de Mythologie. Pausanias parle d’une Déesse de ce nom honorée à Sicyone. Elle n’avoir point de Temple, mais on lui sacrifioit dans celui de Pallas.

CORONOIDE. adj. m. & f. terme d’Anatomie coronaire, semblable à une couronne. Coronoïdes. L’apophyse coronoïde. La cause de ce que la bouche ne peut se fermer, quand la mâchoire est luxée, est que l’apophyse coronoïde glisse sous la racine antérieure de l’apophyse zygomatique, & qu’elle est pressée contre cet os. Pour réduire cette luxation, il faut presser par quelque moyen, l’apophyse coronoïde contre l’os de la mâchoire supérieure. Dem. Ac. d’Ed. T. I, p. 176, 177.

Ce mot est composé du mot latin corona, couronne, & du mot grec εἶδος, forme, figure coronoïde, qui a la forme, la figure d’une couronne.

COROSOL. s. m. fruit de la grosseur d’un melon, qui se trouve dans les Antilles, & qui est un peu pointu & recourbé par le bout d’enbas. Il a l’écorce verte, lissée & assez épaisse ; & il semble qu’on ait pris plaisir à tracer de petites écailles dessus avec une plume & de l’encre. Au milieu de chacune de ses écailles, il y a une petite pointe de même matière que l’écorce. Ce fruit est attaché au tronc aussi bien qu’aux branches. Toute la chair est d’une blancheur de neige, quoiqu’elle soit un peu filasseuse. Elle se fond dans la bouche, & se résoud en une eau qui a le goût de la pêche. Il est relevé par une petite aigreur fort agréable, & qui rafraîchit extrêmement. C’est un des plus excellens fruits de toutes ces Îles. On y trouve plusieurs graines noires, lissées & marquées de petites veines d’or. L’arbrisseau qui le porte est semblable au laurier, tant pour sa grandeur que pour ses feuilles. Les François l’ont appelé corosol ou corossolier, à cause qu’il a été apporté d’une Île que les Hollandois, par qui elle est habitée, appellent curaçao ou curassaro.

COROT. s. m. vieux mot, courroux.

COROURE. s. m. espèce de monnoie de compte, dont on se sert dans plusieurs endroits de l’Orient, particulièrement dans les Etats du Mogol, pour calculer les grandes sommes, comme on fait en France de millions & de milliars.

COROZA. s. m. poisson furieux qui se trouve dans la mer qui est entre le cap de Comorin, les Basses de Chilao & l’Ile de Zéilan, & que l’on appelle La Pescaria delle Perle, à cause de la pêche des perles qui s’y fait entre les mois de Mars & Avril. Ce poisson a deux rangs de dents affilées & fort longues autour de la langue, avec lesquelles il coupe le bras & la cuisse d’un homme. Les Plongeurs se servent de Magiciens pour se mettre à couvert de ce danger, si l’on s’en rapporte à Vincent le Blanc.

COROZAÏN qu’il faut prononcer en quatre syllabes, ne faisant point un diphtongue de aï. Corozaïn. Ancienne ville de la Galilée, dans la Terre-Sainte. C’étoit une des villes de la Décapole, sur le bord du Jourdain, à l’endroit où il entre dans le lac de Tibériade, vis-à-vis de Capharnaum. Corozaïn étoit de la demi-tribu de Manassé, établi au-delà du Jourdain. J. C. prêcha & fit beaucoup de miracles à Corozaïn. Malheur à toi, Corozaïn, malheur à roi, Betsaïde : car si les miracles qui ont été faits chez vous avoient été faits dans Tyr & dans Sidon, il y a long temps qu’elles auroient fait pénitence avec le sac & la cendre. Bouh. Matth. XI, 21. Le Port-R. écrit aussi Corozaïn, & non pas Corosaïn, comme M. Corneille. Le grec de l’Evangile l’appelle Corazin.

Drusius, sur S. Matth. XI, 21, dit que, selon quelques Auteurs, ce nom signifie hoc mysterium meum, & qu’il est composé de l’adverbe de comparaison כה, Choh, qui signifie sic, & se rend quelquefois par hoc, & de רון, mysterium meum ; mais il n’approuve pas, & avec raison, qu’on néglige le ן, nun, qui est à la fin. Il blâme encore ceux qui, comme Ortelius, mettent une m à la fin, Corozaïm, au lieu d’une n.

CORPORAL. s. m. terme de Liturgie, linge sacré, fin & délié, qu’on étend sous le calice en disant la Messe, pour recevoir les fragmens de l’hostie, s’il en tomboit quelques-uns. Corporale. Le Corporal étoit autrefois une grande nappe qui couvroit tout l’Autel. Le Corporal doit être de toile de lin, ou