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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, III.djvu/341

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DIE

dans le quartier de Louvain. Diesta, Diesternium. Elle a titre de Baronie. Diest est située sur le Demer, aux confins du pays de Liège. Long. 22. d. 35′. lat. 50. d. 59′.

DIETHMANING, Prononcez DITHMANING. Bourg & citadelle du Cercle de Bavière. Dithmaninga. Diethmaning est situé sur la rivière de Saltz dans l’Archevêché de Saltzbourg, entre Saltzbourg & Burckausen.

DIETHMARSEN, Prononcez DITHMARSE. Contrée du Cercle de la Basse-Saxe. Dithmarsia. Elle est dans le Duché d’Holstein entre l’Eyder, qui la sépare au nord du Duché de Sleswick, & l’Elbe, qui la sépare du Duché de Brême. Elle a le Holstein propre au levant, & la mer d’Allemagne au couchant. La Dithmarse, après avoir long-tems résisté aux Rois de Danemarck, fut soumise en 1559, par Fridéric II, aidé de ses oncles Jean le vieux & Adolphe, Duc de Holstein. La Dithmarse septentrionale, où l’on trouve Lunder & Heyde, est aux Ducs de Holstein Gottorp, & la méridionale, où sont Meldorp & Brunsburtel, est au Roi de Danemarck.

☞ DIÈTE. s. f. Terme de Médecine. Diæta. Ce mot, pris dans le sens général qu’il présente, signifie manière de vivre réglée. Dans cette acception, le mot de diète se rapporte à l’usage de toutes les choses qui sont nécessaires pour la vie animale, soit en santé, soit en maladie. On use de la diète pour conserver la santé dont on jouit, pour préserver des maladies qu’on peut avoir, & pour se guérir de celle que l’on a.

Diète. Dans l’usage ordinaire, signifie le régime prescrit par le Médecin, par rapport au boire & au manger, qui règle la qualité & la quantité de l’un & de l’autre. Le Médecin a ordonné une diète exacte à son malade. La diète est très utile & très-nécessaire dans les maladies, parce qu’on doit éviter, autant que l’on peut, de distraire par la coction des alimens, la nature qui est toute entière occupée à digérer, & à chasser en-dehors l’humeur morbifique. L’Emery.

☞ Et, comme les Médecins prescrivent ordinairement aux malades de prendre peu de nourriture, d’en prendre moins qu’à l’ordinaire, on appelle communément diète ce retranchement, cette diminution de la nourriture qu’on a coutume de prendre. Ainsi faire diète, se mettre à la diète, c’est prendre peu de nourriture, se borner à une petite quantité d’alimens, ordinairement liquides. La diète est un souverain remède à tous les maux qui viennent de la réplétion. Une diète exacte ne convient nullement à ceux qui se portent bien. L’Emery.

☞ Ce mot vient du Grec διαιτα, qui signifie régime.

Diète de l’Empire, c’est une Assemblée générale des Etats ou Cercles de l’Empire, pour délibérer des affaires publiques. Imperii comitia, principum ac civitatum, aut legatorum conventus. La Diète a été convoquée à un tel jour, & en un tel lieu. Les diètes de l’Empire se tiennent ordinairement à Ratisbonne. En Suisse on appelle aussi diètes, les Assemblées des Cantons pour leurs affaires communes. On dit diète d’Ausbourg, diète de Nuremberg, diète de Ratisbonne, diète de Spire, diète de Wormes, pour marquer les endroits où ces Assemblées se sont tenues. L’Envoyé du Roi à la diète de l’Empire. On a proposé une telle affaire à la diète.

Les Diètes de l’Empire dans la Bulle d’or de l’Empereur Charles IV. & dans les décrets de l’Empire, sont appelées Curiæ regni, Curiæ solemnes, Curiæ regales. C’est à l’Empereur à les indiquer : il doit demander auparavant le consentement des Electeurs, & même des autres Etats de l’Empire ; mais celui-ci n’est pas nécessaire : celui des Electeurs l’est. L’Empereur ne doit indiquer la diète que pour la nécessité ou l’utilité & salut de l’Empire. Il ne le doit jamais faire que pour une grande raison. Les Electeurs en sont Juges, & ne doivent point permettre la convocation sans cela. Quand l’Empereur a obtenu le consentement des Electeurs, il indique la diète non pas par un décret général, mais par un décret spécial & particulier, qu’il envoie à chacun des Etats de l’Empire. Le tems de la convocation n’est point aujourd’hui déterminé par les lois : il dépend de l’Empereur de le fixer.

Quant au lieu où les diètes se doivent tenir, Constantin III. avoit réglé qu’elles se tiendroient toujours à Arles : ensuite elles se sont tenues à Mayence, puis à Francfort, quelquefois dans une campagne fort agréable appelée Romalie, & située près du Pô & de Plaisance en Italie. Elle s’est tenue à Nuremberg. Depuis Charles V, il est défendu à l’Empereur de les tenir hors de l’Allemagne. Le choix du lieu dépend de l’Empereur. Un mineur n’est point appelé aux diètes ; son tuteur ou son curateur l’est à sa place. Un majeur y est appelé, quand même il n’auroit point encore reçu l’investiture de ses Etats : de même un Prince Ecclésiastique y a place, avant même que d’avoir été consacré. Le siège vacant, on y invite le Chapitre. Autrefois on y a même invité des Princes alliés de l’Empire. Les Abbesses ne peuvent y assister : elles le pourroient par d’autres personnes qu’elles délégueroient. Les villes y assistent aussi par leurs Députés. Ceux qui ont droit d’y assister, doivent s’y trouver en personne, & ne peuvent s’en dispenser sans grande raison, & leur excuse doit être approuvée : mais aujourd’hui on n’y assiste guère que par Députés, au moins les Electeurs, & autres grands Etats.

Le Président de la diète est l’Empereur : s’il ne peut y venir, il nomme un ou plusieurs Commissaires pour présider à sa place. Charles V y a souvent présidé par Ferdinand son Frère, & par d’autres Commissaires. Personne n’a droit d’y rien proposer que l’Empereur ou son Commissaire.

L’Empereur ou son Commissaire occupe la place la plus éminente, les Electeurs sont un peu plus bas. Bertaunus dans son Traité de Comitiis, place à la droite l’Electeur de Mayence, le Roi de Bohême, & l’Electeur Palatin : mais, généralement parlant, il se trompe au regard du Roi de Bohême ; car on n’invite point ce Prince communément aux diètes ni aux assemblées particulières de l’Empire ; & il n’y a point séance ; mais cela est vrai des diètes où il a droit d’assister, & des autres même, quand il y est invité & qu’il y vient. D’autres mettent à droite l’Electeur de Mayence, celui de Cologne ; & le Roi de Bohême avec le Palatin à la gauche. Mais l’ordre établi par la constitution de Charles IV, insérée dans sa Bulle d’or, est que l’Electeur de Mayence, celui de Cologne, & le Prince Palatin soient à la droite de l’Empereur. L’Electeur de Trêves siège vis-à-vis de l’Empereur : à gauche sont le Duc de Saxe, le Marquis de Brandebourg : il n’y avoit que ces six Electeurs au temps de la Bulle d’or. Le Comte Palatin ayant été dépossédé vers 1622 le Duc de Baviere fut mis à sa place. En 1648. le Comte Palatin ayant été rétabli, on créa pour lui un VIIIe Electorat, & en 1692 on en créa un IXe pour le Duc d’Hanovre. D’autres disent que l’Empereur a à sa droite les Electeurs de Mayence, de Bavière & de Brandebourg, & à sa gauche ceux de Cologne, de Saxe & le Palatin. S’il y a un Roi des Romains, Cœlestinus dans son Histoire des dietes prétend qu’il est vis-à-vis de l’Empereur ; mais Limnius dit qu’il ne sait rien de certain sur cela. Le banc des Princes & celui des Villes est un degré plus bas que celui des Electeurs, & de deux degrés plus bas que le siége de l’Empereur. Tous les autres Etats de l’Empire sont au même étage. Tout le reste qui regarde les dietes de l’Empire se peut voir dans Limnæus, De Jure imperii, L. IX. qu’il emploie tout entier à expliquer ce qui concerne ces assemblées. On peut voir aussi Bertaunus de Comitiis, Cœlestinus, Hist. mitiorum