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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, III.djvu/447

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DOS

D’encens, qui vient de ce petit canton,
Je prise plus cent fois la moindre dose.
Que tout celui que fournit l’Hélicon

P. du Cerc.

Entre les animaux, leur Auteur, de raison,
À qui plus, à qui moins, départit une dose.

Nouv. ch. de Vers.

Ce mot vient du Grec δῦσις, qui signifie la même chose. Nicot.

DOSER. v. a. Terme de Médecine. Mettre une certaine dose, ou quantité convenable de divers ingrédiens dans un médicament. Medicamenti modum ponere, potionem medicam temperare. Il y a des Auteurs & des Dispensaires qui décrivent le même remède, mais qui le dosent diversement.

DOSIL. On dit, aussi dousil, & dusil, s. m. C’est le faucet que l’on met à un tonneau. Dans quelques Coutumes on trouve dosil : dans Rabelais, on lit dousil ; &, dans quelques Provinces, on prononce aujourd’hui dusil, sans faire sentir l’l finale. Voyez Dusil.

DOSITHÉE. s. m. Mom. d’homme. Dositus. Il est Grec, formé de θεὸς, & δόσις, Dieu, Don de Dieu.

DOSITHÉENS. Noms d’anciens Sectaires dans le parti des Samaritains. Dositheani’. Il est fait mention dans Origène, dans Saint Épiphane, & dans plusieurs autres Pères Grecs, aussi bien que dans Saint Jérôme, d’un certain Dosithée, chef d’une faction parmi les Samaritains ; mais les Savans ne conviennent pas entre eux du temps auquel a vécu ce Dosithée. Saint Jérôme, dans son dialogue contre les Lucifériens, le fait vivre avant Jesus-Crist ; & il a été suivi en cela par Drusius, qui, dans sa réponse à Sérarius, le place vers le temps de Sennacherib, Roi des Assyriens. Mais Scaliger prétend qu’il n’a vécu qu’après Jesus-Christ. Et en effet, Origène ne le fait vivre qu’au temps des Apôtres. Il voulut, selon lui, persuader aux Samaritains, qu’il étoit le Messie prédit par Moïse. Il eut des Sectateurs, & sa Secte subsistoit encore dans Alexandrie au temps du Patriarche Eulogius, comme on le voit dans un décret de ce Patriarche, que Photius a rapporté dans sa Bibliothèque. Eulogius y accuse Dosithée d’avoir traité injurieusement les Patriarches & les Prophètes, s’attribuant à lui-même l’esprit de Prophétie. Il le fait contemporain de Simon le Magicien. Il l’accuse aussi d’avoir corrompu, en une infinité d’endroits, le Pentateuque de Moïse, & d’avoir composé plusieurs livres qui étoient entiérement contraires à la Loi de Dieu. Ussérius d’Armach a cru que ce Dosithée est l’Auteur de tous les changemens qui ont été faits dans le Pentateuque Hébreu des Samaritains : ce qu’il prouve par l’autorité d’Eulogius. Mais on ne peut inférer autre chose du témoignage d’Eulogius, sinon que Dosithée a corrompu les exemplaires Samaritains qui ont été depuis à l’usage de ceux de sa secte. Cette corruption n’a pas passé dans tous les exemplaires du Pentateuque Hébreu Samaritain que nous avons encore aujourd’hui, & qui est peu différent du Pentateuque Hébreu des Juifs. Et c’est aussi en ce sens-là qu’on doit expliquer ce qu’on lit dans une Chronique Samaritaine écrite en Arabe, où il est dit que Dousis, c’est-à-dire, Dosithée, a changé plusieurs choses dans la Loi de Moïse. L’Auteur de cette Chronique, qui étoit Samaritain de Religion, ajoute que leur grand Sacrificateur envoya plusieurs Samaritains pour se saisir de Dousis, & de son exemplaire corrompu du Pentateuque. On remarquera que Dostai & Dositheos ne sont point deux noms de personnes différentes, comme Joseph Scaliger l’a assuré dans une de ses letters à Drusius. Il est vrai qu’il y a eu plusieurs personnes qui ont porté le nom de Dosithée ; mais toute la différence qu’il y a entre Dostai & Dositheos, c’est que Dositheos est un mot Grec, & Dostai est formé de la langue Chaldaïque, qui a été autrefois commune aux Juifs & aux Samaritains. Au reste, les anciens Écrivains Ecclésiastiques ne conviennent pas tout-à-fait entre eux sur ce Dosithée. Saint Épiphane a cru qu’il étoit de race Juive, & qu’il avoit abandonné le parti des Juifs pour embrasser celui des Samaritains. Selon lui, ce Dosithée est l’Auteur de la Secte des Saducéens, ce qui ne peut pas être, s’il n’a vécu qu’après J. C. Cependant le Jésuite Sérasius, dans son livre 2. des Sectes des Juifs, chapitre 19. fait Dosithée maître de Sadoc, dont sont venus les Saducéens. Tertullien a fait aussi mention de Dosithée, & il prétend qu’il a été le premier qui ait osé rejeter l’autorité des Prophètes, niant leur inspiration : Dositheus primus ausis est Prophetas quasi non Spiritu sancto locutos repudiare. Il a fait à ce Sectaire un crime d’une chose qui est commune à tous les Samaritains, lesquels n’ont jamais reçu comme divins que les cinq livres de Moïse.

DOSNOYER. v. n. Vieux mot. Passer le temps, badiner, niaiser. Gloss. des Poës. du Roi de Navarre.

DOSSAGE, s. m. Terme de Coutumes. C’est un droit & un tribut qui se levoit en argent.

DOSSAL. s. m. Manteau. C’est un ancien mott qui n’est plus d’usage il y a long temps. Pallium, Dossale. Louis, fils de Boson, se rendit le maître si absolu de l’Abbaye de Saint-André-le-bas-de-Vienne, qu’il en est appelé le Recteur, & les Moines les Clercs, en deux chartes. En effet, il en détacha le domaine de Crescentien pour le donner au Comte Hugues son cousin, &, le restituant depuis à cette Abbaye, ce fut par voie de vente, & non de simple délaissement. Le prix en fut un manteau broché d’or, dont les nom vulgaire étoit alors celui de dossal, Pallium auro contextum, quod vulgò dicunt Dossale. Chorier. Le Dossal n’étoit propre qu’aux hommes de la plus sublime condition. Id.

Ce mot vient de dos, & se donnoit à un manteau, parce qu’il se portoit sur le dos, qu’il couvroit principalement le dos. Peut-être étoit-il semblable à ces habillemens de théâtre que l’on donne aux Rois dans les Tragédies, & que nous appelons mante.

DOSSE. s. f. Grosse planche de bois qui sert à des clôtures & à d’autres usages. On le dit particulièrement des planches qui ne sont sciées que d’un côté, & qui de l’autre ont quelque aubier ou écorce, ou qui sont fort inégales. On les appelle dosse flache. Quand on a équarri un arbre, la première planche qu’on en retire de chaque côté en le sciant, est une dosse.

On appelle, en particulier, les planches d’un batteau des dosses, parce que ces sortes de planches ne sont sciées que d’un côté.

DOSSERET. s. m. Terme d’Architecture. Petit jambage, petit pilastre saillant qui sert à soutenir des voûtes & des portes, ou des fenêtres, dont il fait le piédroit. Parastata. On appelle dosseret, ou dossier de cheminée, un petit exhaussement de mur de pignon, ou face avec ailes, pour retenir une souche de cheminée. Erecta substentando camini spiraculo pila.

DOSSIER. s. m. Partie d’un banc, d’une chaise, où l’on appuie son dos ; & se dit, tant du bois que de l’étoffe qui le couvre. Pars illa sedilis cui dorsum applicatur. On dit, aussi, le dossier d’un lit, tant des planches qui soutiennent le chevet, qui joignent les deux colonnes de derrière, que de la garniture d’etoffe qui les couvre. On le dit, encore, d’un ouvrage de menuiserie, contre lequel on adosse quelque chose, comme la chaire d’un Prédicateur : c’est aussi la partie qui sert de fond à un buffet.

Ce mot se dit, aussi, par les Selliers-Carrossiers, du fond du carrosse, contre lequel on s’appuie le dos ; mais les honnêtes gens disent fond. Pars illa carrûs cui dorsum nititur.

Dossier, est aussi un terme de Vannier. Il signifie la partie de la hotte qui pose sur le dos de celui qui