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CUM — CUN

CUMEIN. s. m. Et nom propre d’homme. Cumenus. Voyez M. Chastelain, Manyrol. au 12. de janvier.

CUMES. Ancienne ville d’Italie, dans la Campanie, près de Naples & de Pouzoles. Elle fut bâtie, si l’on en croit Virgile, avant la guerre de Troye. Ce fut, dit-on, par les Cuméens, Cumæi, peuples d’Asie, & par les Chalcidiens. Ils y conduisirent une Colonie de l’Eubée, que nous appelons Négrepont. Voyez Léander Alberti, Clavier & Vigenere sur T. Liv. Tom. I. p. 1761. 1762.

Il y avoit encore une ville de ce nom dans l’Eolie sur le Golfe de Smyrne.

CUMIN. s. m. Cuminum, ou Caminum, Cyminum. Plante ombellifere. Le vrai Cumin, Fæniculum orientale, Cuminum dictum Inst. R. herb. est annuel, & on le cultive à Malte : sa tige, qui n’a guère qu’un pied de hauteur, est garnie de feuilles découpées en quelques lanières fort étroites. Ses fleurs qui sont en ombelles, sont blanches & très-petites, à ces fleurs succèdent des semences oblongues cannelées légèrement sur le dos, de couleur blanchâtre, ou cendrée, & d’une odeur & d’un goût très-aromatiques. Cette semence est employée dans plusieurs compositions ; elle est très-carminative.

Dioscoride décrit un cumin sauvage, qui est une herbe petite & branchue, qui pousse des tiges grêles de la hauteur d’une palme, avec quatre ou cinq feuilles menues, dentelées comme une scie, & déchiquetées comme celles du cerfeuil. A la cime de ses branches il produit cinq ou six boutons, au dedans desquels il y a une graine écaillée qui est plus âcre au goût que celle du cumin cultivé.

Cumin, se prend le plus souvent pour la semence de la plante de Cumin. Le Cumin est en usage dans la Médecine. Il est propre pour dissiper les vents. On s’en sert dans la colique, dans la tympanite, & dans le vertige.

CUMUL. s. m. Droit qui est d’usage dans quelques Coûtumes, comme dans celle de Bourbonnois. Ce droit de Cumul a lieu lorsque les meubles & acquêts sont considérables, & que les propres sont en petite quantité ; en ce cas l’héritier demande le Cumul, c’est-à-dire, qu’on accumule les meubles & acquêts avec les propres, & qu’on donne les deux tiers du tout aux héritiers du sang. Le Brun, des success.

☞ Pour que ce droit de Cumul ait lieu, il faut que les meubles & acquêts excédent des trois quarts la valeur des propres.

☞ Ce Cumul est réel dans les lieux où il est établi, ainsi les propres qui sont situés dans d’autres Coutumes n’y sont point sujets.

CUMULATIF, ve. adj. Terme de Jurisprudence. Qui se fait par accumulation. Cumulatus. Il étoit déjà pourvu de ce Bénéfice par résignation, il a eu encore le droit d’un obituaire, c’est un droit cumulatif.

CUMULATIVEMENT. adv. Terme dogmatique & de Droit. D’une manière cumulative, Cumulatim, Accumulative. Les Officiers Royaux font la Police cumulativement avec les Juges ordinaires. Les Interprètes ont tiré cette conclusion, que puisque le Pape avoir transmis la Jurisdiction aux Ordinaires cumulativement, & non privativement, il pouvoit, quant à la volontaire, non-seulement conférer par concours avec eux, mais encore les prévenir. Fevret. Ces deux exemples font voir que cumulativement veut dire conjointement, & est opposé à privativement, ou exclusivement ; de sorte qu’une personne faisant quelque acte d’autorité, de Jurisdiction, elle ne prive point certaines autres personnes du droit de faire la même chose.

CUMULER. v. a. Terme de Jurisprudence. Assembler, réunir plusieurs droits pour fortifier une prétention. Cumulare. M. Courtin.

CUN.

CUNANE. s. f. Nom d’un fruit Indien, assez gros, qui croît sur un petit arbre appelé Morremor. Les habitans de la contrée où il croît le font cuire, & le mangent pour guérir les maux de tête. Ray. Hist. Plant.

CUNARIA. Voyez CUNINE.

CUNEGONDE. s. f. Et nom propre de femme. Cunegondis. Sainte Cunegonde étoit fille de Sigefroi, ou Sifroy, Seigneur Palatin du Pays de la Moselle au Diocèse de Trêves ou de Metz, qui fut fait premier Comte de Luxembourg en 963. Elle fut mariée au Duc de Bavière Saint Henri, qui après la mort d’Othon III. fut élu & proclamé Roi des Romains, & couronné à Mayence le 6. Juin 1002. Baillet, 3. de Mars.

CUNÉIFORME. adj. Terme d’Anatomie, qui signifie, qui a la forme d’un coin ; du Latin cuneus, coin, & forma, forme. C’est une épithète, ou nom que l’on donne aux 5e, 6e & 7e os du tarse, parce qu’ils ont en effet la figure d’un coin à fendre du bois. Ils sont de différente grandeur, & s’articulent tous trois à l’os scaphoïde par une de leurs extrémités, & par l’autre ils soutiennent chacun un des os du métatarse. Dionis.

☞ On donne aussi ce nom au 3e. os du carpe, à cause de sa figure. Cette épithète peut généralement s’appliquer à tout ce qui a la figure de coin.

CUNETTE ou CUVETTE. s. f. Terme de Fortification. voyez Cuvette.

CUNGCHANG. Grande ville de la Chine, cinquième Métropole de la Province de Chensi ou Xensi. Elle est de 11d 34′ plus occidentale que Peking, sous le 36d 51′ de lat.

CUNINE ou CUNINA. s. f. Nom d’une fausse Divinité. Cunina. Cette Divinité avoit soin des petits enfans, & selon les différens soins qu’elle avoit d’eux ou de ce qui les regardoit, elle étoit tantôt Dieu & tantôt Déesse, & prenoit différens noms. En tant qu’elle présidoit à leurs premiers cris, c’étoit un Dieu qui s’appeloit Vatican, Vaticanus Deus, parce que le premier son qu’ils poussent est la première syllabe de ce mot, Va, d’où vient qu’on appelle leurs cris vagitus. Parce que cette Divinité étoit censée les lever de terre, les disposer à faire les premiers pas, elle s’appeloit Dea Levana, Déesse Lévane. Enfin parce qu’elle avoit soin de leur berceau, elle se nommoit Dea Cunina, Déesse Cunine ou Cunaria, Cunarie, c’est-à-dire Déesse du berceau. Varron en parle ainsi dans Aulu-Gelle, Liv. XVI. c. 17. & Lactance, Liv. I. c. 20. Struvius, Ant. Rom. Synt. C. 1. p. 155.

CUNINGHAM ou CUNNINGHAM. Province de l’Ecosse méridionale, au couchant de celle de Clydsdale. Capitale, Irwin.

CUNNOLITES. Espèce de pierre qui paroît être un ossement d’animal terrestre ou marin pétrifié. Cette nature osseuse en dedans se fait remarquer dans la décomposition de la pierre. On en voit la figure qui est circulaire elliptique, un peu élevée en cône par le dessus & platte en dessous, avec des cercles concentriques qui se bornent à la superficie. Cette pierre se trouve en Roussillon, dans la vallée de Custuia.

CUNTUR, CONTAUR ou CONDOR. s. m. C’est un oiseau fameux au Pérou, & que les peuples ont adoré comme un de leurs principaux Dieux. Il y en a de si grands, qu’ils ont cinq à six aunes de long, à les mesurer d’une pointe de l’aile à l’autre, & qui sont si furieux, qu’il s’en est trouvé qui ont tué des Espagnols. C’est un oiseau de proie qui n’a aucunes serres comme les aigles. Ses pieds ressemblent à ceux des poules. Il a un bec si fort & si dur, qu’il en perce le cuir d’un bœuf, & que quand ils sont deux, ils combattent un taureau & le mangent. Il est tacheté de noir & de blanc, comme les pies, & a sur la tête une crête faite en façon de rasoir, différente de celle d’un coq, en ce qu’elle n’a aucune pointe. Son vol est si effroiable, que du grand bruit qu’il fait, il étourdit ceux qui le voient fondre à terre. Les Espagnols le nomment condor. Hist. des