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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, III.djvu/78

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CUS — CUT

glise de Sainte-Croix, Paroisse unie à la Cathédrale, est desservie par deux Curés, qui portent tous deux le nom de Custodes.

Le B. Amedée ayant reçu le Couvent d’Antignado, & trois autres dans la Lombardie, en fit une Custodie avec ceux qu’il avoit déjà, & il en fut fait Custode l’an 1469. par Paul II. P. Helyot, T. VII. p. 109.

Custode. On a donné ce nom au chef, ou première dignité de la Collégiale de Windsor en Angleterre. Edouard III. Roi d’Angleterre, en 1348. voulant augmenter le nombre des Chanoines & des autres Ministres de cette Eglise, ordonna qu’on ajouteroit aux huit Chanoines qui y étoient déjà un Custode pour être leur chef, quinze autres Chanoines, & vingt-quatre pauvres Chevaliers, avec des Chapelains qui obéiroient au Custode. P. Hélyot, T. VIII. p. 300. Le Custode avoit toute jurisdiction sur les Chanoines, &c. Id. Henri VIII. changea ce nom en celui de Doyen. Id.

Custode. C’est le Président de l’Académie des Arcadiens à Rome. VOyez le Dictionnaire au mot Eglogue.

☞ CUSTODERIE. s. f. C’est ainsi qu’on appelle à Lyon la maison où logent les deux Curés ou Custodes de Sainte-Croix.

☞ CUSTODES. Custodes. On donnoit ce nom à certains Officiers Romains, qui prenoient garde qu’on ne fît quelque supercherie en donnant les bulletins dans les élections des Magistrats. Ant. Grec. & Rom.

CUSTODIAL, ale. adj. qui appartient à une Custodie. Custodialis, e. Un Chapitre Custodial. Le définitoire custodial. Les Custodies indépendantes du Provincial tiennent leur Chapitre en particulier. Elles ont un définitoire custodial, & se gouvernent d’elles-mêmes sous l’autorité d’un Custode. P. Hélyot, T. VII. C. 2.

CUSTODIE. s. f. La partie d’une Province de Capucins, de Cordeliers & autres. Custodia. C’est le terme dont on se sert ordinairement parmi eux. Chez les Récollets on appelle Custodie, une certaine quantité de maisons qui est trop petite pour faire une Province.

CUSTODIE. Terme en usage dans l’Ordre de Saint François. Union de quelques Couvens gouvernés par un Custode. Custodia. L’Ordre de S. François est divisé en deux familles, la Cismontaine & l’Ultramontaine. Ces familles sont divisées en Provinces, Vicairies & Custodies. On appeloit au commencement de l’Ordre Custodies, quelques Couvens, qui faisoient partie d’une Province, qui, à cause de sa trop grande étendue, ne pouvant être gouvernée par un Provincial, étoit divisée en plusieurs Custodies, gouvernées par des Custodes dépendans toujours néanmoins d’un Provincial de cette Province, qui étoit obligé d’y faire la visite tous les ans. Maintenant les Custodies ont succédé aux Vicairies, & celles qui ne dépendent d’aucun Provincial, sont immédiatement sujettes au Général. P. Hélyot, T. VII. C. 2. Eriger une Custodie. Id, T. VII. p. 109. Il y a aussi des Custodes & des Custodies dans le Tiers Ordre de S. François. Dans un Chapitre de cet Ordre, tenu en 1608, il fut résolu de diviser les Couvens de France en quatre Custodies, gouvernées la première par le Gardien de Picpus près de Paris, la seconde par celui de Rouen, la troisième par celui de Lyon, & la quatrième par celui de Toulouse. Id. t. VII. p. 276.

Custodie ne se dit pas seulement dans l’Ordre des Capucins, il se dit encore d’un office & d’une espèce de supériorité établie en quelques Eglises. Custodia. Hugues, frère de Louis le Débonnaire, & Abbé de S. Bertin, obtint que l’Abbaye de S. Bertin auroit la Custodie de l’Eglise de S. Omer, c’est-à-dire, qu’elle nommeroit un de ses Religieux pour en être le chef, appelé Ædituus ou Custos, avec le droit d’officier quatre fois l’année dans cette Eglise ; savoir, la troisième Férie des Rogations, les jours de S. Jean Baptiste, de la déposition de S. Omer & de la Toussaints, & d’y percevoir les offrandes. Diss. sur l’Abb. de S. Bertin, p. 185. La Custodie ou Edilité de cette Eglise. Ib. p. 180. L’Edilité ou Custodie de l’Eglise de la Sainte Vierge ou S. Omer. Ædilitas seu Custodia. L’Office de la Custodie ou de l’Edilité fut réellement exercé par un Moine de S. Bertin, nommé Morus. Ib. p. 213. La Custodie s’appelle aussi quelquefois Coutrerie, mais alors elle est différente de la Custodie dont nous venons de parler.

CUSTODI-NOS. s. m. Terme Latin, dent on se sert en Jurisprudence Canonique, en parlant d’un Confidentiaire qui est Titulaire d’un Bénéfice, pour le remettre à un autre dans un certain tems, & qui lui prête son nom pour en recueillir les fruits. Confidendarius. Ce mot est du style familier.

Custodi-nos se dit aussi de celui qui fait les fonctions d’un Office pour celui qui en est pourvu, mais qui ne peut pas l’exercer à cause de son bas âge.

CUSTOS. s. m. Mot Latin transporté dans notre langue, & en usage dans l’Ordre des Trinitaires. La mort du Général arrivant, le Prieur de Cerfroi étoit autrefois Custos de plein droit, c’est-à-dire, que toute l’autorité du Général lui étoit dévolue, jusqu’à l’élection de son successeur, mais aujourd’hui on élit le custos comme le Général. Hist. de. l’Eglise de Meaux, T. I. p. 178.

CUSTOTE. Vieux mot qui se disoit des manches d’une robe, faites d’une certaine manière semblable aux manches d’un Prêtre. L’Ordonnance de créer & faire les Chevaliers du Bain porte que le Chevalier sera revêtu d’une robe de bleu, & les manches de custote en guise d’un Prêtre.

☞ CUSTRIN. Ville d’Allemagne au cercle de la haute Saxe, dans la nouvelle marche de Brandebourg, sur l’Oder.

CUT.

CUTAMBULES. adj. m. pl. Certains vers qui rampant ou sur ou sous la peau, causent une sensation désagréable. Cutambuli. On donne aussi cette épithète à certaines douleurs scorbutiques errantes, qui sont très-cruelles, & qui produisent en ceux qui en sont affectés, une sensation qui tient beaucoup de celle qui est causée à la peau par les vers cutambules. Dict. de James.

CUTANÉE. adj. m. & f. qui appartient à la peau. Cutaneus, a, um. Le palmaire cutanée est une muscle qu’on appelle communément le court palmaire. Winslow. Ce mot s’est formé en François de cutis, peau. Je dis en françois, car cutaneus ne se dit point en Latin, quoiqu’en Anatomie on puisse le forger de même qu’en françois, & s’en servir.

Le nerf cutanée interne est fort délié. Il naît de l’union de la septième paire cervicale avec la première paire dorsale, mais principalement de celle-ci. Il passe sur les autres nerfs brachiaux, & descend tout le long de la partie interne du bras, entre les tégumens & les muscles. Id. Les Médecins & Chirurgiens se servent de ce mot pour expliquer toutes les choses qui appartiennent ou qui dépendent de la peau. La rougeole, la petite vérole, les dartres, &c. sont des maladies cutanées. Le pani ou le charme est un muscle cutanée. Dionis. Le dartot est un muscle cutanée du scrotum. Ce mot, ainsi que tous ceux qui sont faits des adjectifs latins en eus, doivent avoir deux e à la fin, même au masculin ; par exemple, spontanée, testacée ; & quoique cutaneus ne soit pas bon latin, il est usité en Médecine, & de-là on en fait cutanée.

M. Andry se sert de cutanée dans son Traité de la génération des vers, pour marquer ceux qui naissent dans la peau, ou sous la peau. Qui in cute, sub cute nascitur. Car il distingue douze sortes de