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CUR — CUS

pour des légumes, principalement dans les terres qui sont trop seches. La Quint.

CURURU-APE. s. m. C’est le nom d’un arbre rampant qui croît au Brésil. Il porte des gousses qui contiennent des semences semblables à des fèves. Ses fèves jetées dans l’eau, font mourir les poissons. On dit que ses feuilles vertes, broyées & appliquées sur les blessures récentes, les guérissent en unissant leurs lèvres dès la première application. Dic. de James.

CURURYVA. s. m. Serpent du Brésil. Il y en a de 25 ou 30 pieds de longueur. Il a de longues dents, & déchire les hommes & les bêtes.

CURUTU-PALA. s. m. C’est le nom d’un arbrisseau qui croît dans le Malabar. L’écorce de sa racine broyée & prise dans de l’eau chaude, arrête la diarrhée ; & dans du lait, elle soulage la dyssenterie. Broyée dans de l’eau, & appliquée sur les abcès, on dit qu’elle les résout. Dic. de James.

CURUTZETI. s. m. Plante qui se trouve en Amérique dans la Province de Méchoacan. Sa racine est fibreuse & odorante : elle sent le musc. Ses tiges sont hautes d’une coudée, polies & flexibles. Ses feuilles ressemblent à celles de la vigne. Ses fleurs sont jaunes, & ses semences noires & fort menues. La poudre de cette racine prise avec du vin, ou avec de l’eau de buglose ou de citron, nettoie les reins, appaise les douleurs néphrétiques, fortifie l’estomac, & ouvre les obstructions. C’est un excellent remède contre les venins.

CUS.

CUSCO. Quelques Auteurs écrivent Cuzco. Ville de l’Amérique Méridionale, capitale du Pérou. Joseph à Costa dit, dans son Histoire des Indes, que cette ville fut fondée vers l’an 1200. par les habitans du lieu, sous la conduite d’un Inca, nommé Manco Capac, c’est-à-dire, Riche en esprit.

CUSCUTE. s. f. Cuscuta. s. f. Plante parasite qui ne donne jamais de feuilles, & qui ne pousse que des filets longs, aussi déliés que des cheveux rougeâtres, qui s’attachent aux corps voisins, & qui sont chargés d’espace en espace de petits pelotons de fleurs. Elles sont d’une seule pièce, taillées en manière de godet, composé en quatre quartiers, blanchâtres, assez souvent de couleur de chair. A ces fleurs succèdent de petites capsules rondes, membraneuses, & qui renferment quatre ou cinq semences brunes aussi menues que celles du Pavot. On appelle Epithym, s. m. la petite espèce de Cuscute, qui s’attache aux plantes du Thym, Cuscuta minor, sive Epithymum. On s’en sert en Médecine, & on la donne dans les obstructions du foie, & pour purger la bile. Les filamens de cette Cuscute sont très-déliés, & ses fleurs sont fort petites. On trouve cette espèce non-seulement sur le Thym, mais encore sur d’autres plantes. On nomme ordinairement Cuscute, Cuscuta major, Cussura, ou Cassitha, l’espèce qui a des filamens plus gros que les cheveux, & des paquets de fleurs assez considérables. Celle ci s’attache à toute sorte de plantes, aux Vignes, au Genêt, au Lin, &c. Comme l’on a cru qu’elle n’avoit point de racines, on a pensé qu’elle tiroit toute sa nourriture des plantes sur lesquelles elle s’entortille, & l’on s’est imaginé qu’elle devoit par cette raison participer de la vertu de la plante sur laquelle on la trouvoit ; mais on ne doute plus à présent qu’elle n’ait des racines, puisqu’elle vient de semences ; & on ne voit pas que l’Epithym tienne beaucoup du Thym, si l’on met cette Cuscute au nombre des purgatifs, qualité qui ne convient point au Thym.

Ce qu’on appelle Goutte de lin, Podagra lini, n’est autre chose que la Cuscute ordinaire, qui est encore nommée dans les Institutions de Botanique de Tournetort. Cuscute de Venise.

☞ CUSEAU. Petite ville de France dans la Bresse, aux confins de la Franche-Comté, près de St Amour.

CUSEFORNE. s. m. Terme de Relation, C’est un petit bâtiment du Japon, dont on se sert pour la pêche de la baleine. Il n’est point ponté, il est long & aigu par le bas, on y met beaucoup d’hommes pour ramer.

CUSISTAN. voyez Chusistan.

CUSOS. s. m. Animal, des Iles Moluques. Il ressemble à un lapin. Il demeure dans les arbres, & vit de fruit.

☞ CUSSET. Ville de France dans le Bourbonnois, Diocèse de Clermont.

CUSSONÉ, ée. adj. se dit du bois qui est mangé de vers appelés cossons. Cossus & cusus signifient un cosson, ver qui ronge le bois. A vermibus corrosus.

CUSTODE. s. m. Terme Ecclésiastique, qui se dit du Saint Ciboire ou l’on garde les Hosties consacrées, qui est couvert d’un petit pavillon. Il se dit aussi du pavillon même qui couvre le Saint Ciboire, Pyxis Eucharistica, sacra Christi corpori asservando pyxis. Quelquefois on le garde dans un tabernacle. Mais dans les Eglises Cathédrales & Abbatiales on le suspend au-dessus du maître-autel.

Custode, se dit aussi des rideaux qui sont dans quelques Eglises à côté du grand autel, & qui y servent d’ornemens : & même on appelle quelquefois ainsi les rideaux des lits des particuliers ; mais en ce sens il est vieux. Velum conopæum.

Custode, est aussi un terme de Sellier. C’est le chaperon ou le cuir qui couvre les fourreaux des pistolets pour empêcher qu’ils ne se mouillent. Custodiæ. Et en ce sens custode est moins usité que chaperon.

Custode, est encore un terme de Sellier-Carrossier. C’est la partie garnie de crin qui est à chaque côté du fond du carosse, & sur quoi on peut appuyer la tête & le corps.

On appelle aussi Custodes, quelques Supérieurs de certains Ordres de Religieux, comme Capucins, Cordeliers & autres. Custodes. Ce sont ceux qui font l’office du Provincial en son absence. Chez les Récollets le Custode est Supérieur d’une petite maison où il y a peu de Religieux.

On dit aussi donner le fouet sous la custode, c’est-à-dire en secret & dans la prison, sub custodiâ, pour épargner au criminel la honte du supplice public. Autrefois les Confesseurs donnoient à leurs Pénitens la discipline sous la custode, c’est-à-dire, en particulier, en secret : cet usage a été sagement aboli.

CUSTODE. Au lieu de se servir de ce mot, qui est propre aux Capucins, on retient le mot latin custos, pour signifier en termes d’Histoire Ecclésiastique, celui qui est pourvu de la Custodie d’une Eglise, qui exerce la Custodie ou Coutrerie d’une Eglise. C’est ainsi qu’on en a usé dans la Dissertation sur l’Abbaye de Saint Bertin. Custos, Ædituus. S’acquitter de toutes les fonctions de Custos. Ibid. p. 218. Le Custos étoit la même chose que le Coutre. Les Statuts du Chapitre nous apprennent que les fonctions du Coutre ou Custos regardoient le Prévôt, son Vicaire ou Custos. Ib. p. 219. Il appartient au Prévôt d’établir le grand & le petit Custos, ou Coutre. Ib. p. 222. Le Prévôt étoit chargé de toutes les fonctions qu’on attribue ordinairement aux Custos ou Sacristains des Eglises. Il établissoit le grand & le petit Custos ou Coutres, qui exerçoient sous lui cet office. Ib. p. 227.

Il se trouve encore présentement des Eglises Collegiales, dans lesquelles le Custos, le Sacristain ou le Trésorier à qui le droit attribue presque les mêmes fonctions, sont la première dignité du Chapitre, quoique dans d’autres Eglises elle ne soit que la seconde, la troisième, quelquefois même la quatrième, selon l’usage des lieux. Telles sont l’Eglise Collégiale de Saint Nizier à Lyon, les Saintes Chapelles de Paris, de Vincennes & de Bourges, Ib. p. 225.

☞ Dans le Chapitre de Lyon il y a un Chanoine qui porte le titre de grand Custode, & l’E-