Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, V.djvu/843

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MARGRIETTE. s. f. C’est la plus grosse des Verroteries qui entre dans le commerce ^ que les Européens font avec divers peuples de la côte d’Afrique ; elles font ordinairement d’un bleu foncé tirant sur le noir, avec des raies ou jaunes, ou blanches.

MARGRITIN. s. m. Espécc de ralÏÏide ou rocaille très-rine. Il s’en bit de plusieurs couleurs (iv ; de divers degrés de finesse. Le plus beau Mar^ricin se tire de Venise. Il s’en tait aussi à Rouen & en Allemagne.

MARGUERITE. s. f. Nom de femme. Margarka. Presque tous les Grecs x^^dïent Lxmic Marguer’ne, Marine. Le Pape Gélase L met la vie de sainte Marguerite parmi les pièces apocryphes. Marguerite de France, Reine d’Angleterre, puis de Hongrie, étoit fille de Louis le Jeune & de Constance de Castille. Marguerite de l’arme fut Gouvernante des Pays-Bas, voyez sitrada, histoire de Flandre. Marguerite, Reine de Navarre i^’sœur de François L aimoit les lettres avec passion, & étoit éloquente.

Marguerite. s. f. Sorte de pl.inte dont il y a plusieurs espèces. Belhs. Celle que M. Tournefort appelle Leucanthemum vulgare, Inst. rei herb. 491. a une racine fibreuse, rampante, acre au goût : elle poulie plusieurs tiges à la hauteur d’environ un picd, pentagones, solides, rameuses, accompagnées de beaucoup de feuilles oblongues, grades, dentelées. Ses fleurs font rondes, belles, radiées, de couleur jaune en dedans, mais couronnées de feuilles blanches, soutenues par des calices qui font des espèc^s de calottes composées de plusieurs feuilles en écailles, & qui ont le bord noirâtre. Cette plante est fort détersive & fort apéritive, on en hilt prendre la tihne à ceux qui crachent du pus. C. Bausin l’appelle Besais filvesiris, cause joliofo y major. Pline. Les marguerites om les sensues d’en bas sembl ’.blés à la bétoine. On les ^^■pçWc marguerites, parce que les Heuis, qui font quelquefois simples, & quelquefois toutes pleines de feuilles, font d’un blanc pâle, & ressemblent à des perles. Elles veulent être cultivées dans une terre grasse, humide, & bien au fsteil. Morin.-_

La petite Margkente autrement pâquerette, bellis minor, a une racine vivace, qui ne forme point de tige. Les fleurs sont radiées. Elles font blanches, ou blanches aise rouges. Elles Heurillent au printemps. On en cultive dans les jardins. La plante & la fleur portent le nom de Marguerite. Un bouquet de marguerites. On en distingue plusieurs espèces.

La Reine Marguerite. C’est le nom qu’on a donne à une plante de la famille des asters, qui nous a été apportée depuis peu d’Amérique. La fleur en est très belle, & fait en Automne la principale dé cotation des jardins. Il y en a de différentes couleurs, de simples & de doubles. On n’élève que les doubles.

Madame Marguerite de France, sœur d’Henri II. & fille de François I. ayant épousé Emanuel-Phih bert Duc de Savoie, & allant en Savoie trouver ce Prince’, on lui présenta est quelque endroit sur la route, une corbeille de fleurs, où il n’y avoir que des marguerites y avec ces vers,

Toutes les fleurs ont leur mérite, Mais quand mille fleurs à la fois

& présenteroient à mon choix,

Je choisirois la Marguerite.

On appelle proverbialement les Marguerites Françoises, un livre qui contient les plus beaux complimens qu’on faisoit au siècle passe, & qui sont méprisés, parce qu’ils font devenus trop communs, en forte qu’on les appelle aussi les compUmens de la place Maubert. En leur donnant le nom de marguerite, on a fait allusion aux fleurs de Rhétorique. On dit aussi, Jetter des marguerites devant les pourceaux ; pour dire, Parler de belles choses devant desgens qui les méprisent, parce qu’il s ne s’y connoissent p.-s. En ce sons on fut allusion au mot Latin margarita, qui signaie grosse perle. On disoit autrefois marguerite en ce fenS, sur-tout dans les traduit lions.

Marguerite. Petite étoffe mêlée de foie, de Laine, & de fil, qui se tait par les Hautglisseurs de la Saycttcrie d’Amiens.

Marguerite de Martelleti. Terme de Fleuriste. Anémone de couleur Siamèfe ■ ; si peluche qui ressemble assez bien à une fleur de marguerite, est : souvent entremêlée d’une autre peluche, qui vient plus large que la première. Morin.

Marguerite. s. f. Terme de Mer. C’est un certain nœud que l’on fait sur une m.inauvrc pour agit avec plus de force. Nodus nautions. rj3" Faire /72arguerite y c’est mettre un appaseil sur le cable & au Cabestan, quand on ne peut lever l’encre avec le tourne vire. ManŒu’V’.

La Marguerite. Marguerita. C’est une des Antilles de Sottovento. Elle est vers la côte de l’Andalousie, à vingt ou vingt cinq lieues de ta nouvelle Cordoue. Cette île est médiocrement grande ; mais elle est stérile, & sans eau douce. Elle ne laiHè pas. d’être habitée par plusieurs riches Marchands, qui y font pêcher par des Nègres les plus belles perles de l’Amérique. Ce qui a fait donner à 1 & le nom de Marguerite, qui en Latin signifie une perle. Maty.

MARGUILLERAUT. s. f. Petit Marguillier. Terme de mépris. La Satyre contre les Marguilliers de.... a dit.

Ridicules Marguilleraux..

MARGUILLERIE. s. f. Charge de Marguillier..l« d’l^ tui munus. Les Bourgeois briguent fort la marguille ne. Il a été continué quatre ans dans la m.arguillerie. Un Commissaire du Chasclet fut déchargé en 1694. d’une marguillerie comptable, par Arrêt du 27 Février. De la Mare, Traité de Police, T.I. p. 21 7. La Satire contre les Marguilliers de... dit en parlant des Bedeaux.

Fossoyeurs qu’en termes plus beaux, Dans l’Eglise on nomme Bedeaux,

Fermiers de la Marguillerie,

Dont les abus font infinis,

Gros Portefaix de Confrérie,

Gouffres béants de pains bénis.

MARGUILLIER. s. m. Celui qui a l’administration des affaires temporelles d’une Eglise, d’une Paroisse, qui administre les revenus de la fabrique. Ædituus, æditimus, ædis curator & custos. Dans la balle Latinité matricularius. Il y a dans les grandes Paroisses deux premiers Marguilliers, ou Marguilliers d’honneur, qui sont d’ordinaire des Officiers ou Magistrats, & deux Marguilliers comptables, qui sont Marchands, ou Bourgeois. Les Marguilliers vont les premiers à l’offrande, à la procession, & représentent tout le corps des Paroissiens. L’Intendance de la fabrique de l’Eglise appartenoit anciennement à l’Evêque. Les Evêques s’en déchargèrent sur les Archidiacres, & les Archidiacres sur les Curés. L’avarice, ou la négligence des Curés, fut cause qu’on choisit des personnes notables & zélées, entre les Paroissiens, pour prendre la direction des affaires de l’Eglise : cependant les Evêques ont prétendu que ces Marguilliers,- quoique laïques, n’étoient point dispensés de rendre compte de leur administration devant le Juge Ecclésiastique. Ils y ont été maintenus par divers Edits & Arrêts du Conseil. Les Juges séculiers se sont pourtant maintenus en possession, attendu qu’il s’agit de biens temporels, & que les Marguilliers, qui sont les comptables, sont de condition laïque. Ainsi les Marguilliers ne sont justiciables des Evêques, ni pour leur élection, ni pour leur destitution, ni pour leurs comptes. Févret.