Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VII.djvu/449

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Allemagne on les rompe avec une roue. On le pratiquoit rarement en France avant François I, qui ordonna de l’infliger aux voleurs de grand chemin par son Edit de l’année 1534. Richelet dit 1558, & cite Brodeau.

On dit, pouffer à la roue, pour dire, aider quelqu’un à faire, ou entreprendre quelque chose.

Pour dire qu’une chose est absolument inutile, on dit proverbialement qu’elle est comme une cinquième roue à un carrosse.

La Roue élémentaire des Sages. C’est dans le grand Art l’année entière : c’est aussi la conversion des élemens les uns dans les autres. Dict. Herm. Tourner la Roue , ou faire la circulation de la Roue. En termes de grand Art , ou de Philofophie hermétique, c’eft recommencer les opérations précé- dentes; ce qui le fait aux multiplications. Se même dès le commencement du travail. Dict. Herm. ROUELENT, ENTE. adj. Vieux mot. Rouge, brillant, de rutilant. Borel. ROUELLE, f. i. Petite roue. Rotula. Il fe dit de celles d’une charrue. Les Laboureurs dilent , j’ai acheté une paire de rouelles, qui eft d’un bon bois. Liger. ROUELLE. 1. f. Tranche de quelque viande ou autres mets. Teffella, decïfus orbiculus. Rouelle de veau , c’eft la partie charnue de la cuille du veau qui eft vers le jarret. On tranche les raves, panets , concombres &: autres fruits en rouelles dcliées, pour taire des iala- dcSj des hieallees. Pour ôter la rougeur des yeux, on y applique une petite tranche ou rouelle de veau. Couper par rouelles. Ablanc. Mettre en rouelles. S. Amant. Rouelles d’essai. Terme de Potier d’étain. J^oy. Ta- bles d’essai. ROUEN. Nom d’une ville de France. Rotomagus , R.o- tomajus l^elocûjjlum. Elle eft en Normandie, (ur la Seine, à feize lieues de (on embouchure, & du Havre de Grâce. Cette ville , qui eft fort ancienne , pafle pour une des plus grandes Se des plus conlîdcrables de France. On lui donne fept milles, c’eft a dire, deux lieues & un tiers de circuit ; elle eft eu’iionnée de iix taubourgs, &c l’on compte ou dans la ville, ou dans les faubourgs, trente - cinq ParoilFes, Se vingt- quatre Couvens de Religieux, ou de Religieufes.Elle eft bien bâtie &’ tort marchande , la marée y amenant des vailfeaux de deux cens tonneaux. On y voit un pont d’une ftruéture particulière; il eft de bois, payé, ik dilpolé enlorte qu’il fe bailFe Se fe haulFe à pro- portion que la marée baiffe ou haulle. Elle a été le fiège des anciens Ducs de Normandie, & on y voit encore leur palais. Elle eft maintenant le fiège du Par- lement de Normandie, appelé autrefois l’Echiquier, d’une Chambre des Comptes & Aides, d’un Bureau des Tréforiers de France, d’une Cour des Monnoies, d’un Préhdial & d’un Archevêché qui porte le titre de Primat de Normandie, & qui eft exempt de la Juridiétion du Primat des Gaules depuis l’an 14J7. Cette ville n’eft pas forte , elle avoit autrefois une ci- tadelle qui eft maintenant ruinée. Rouen eft à 49 d. 27 m. de latitude. VoyeT^ D. Dupleffis, Defcr. Géo- gr. & Hifl. de la Haute Normandie , T. II depuis la. page / jufqu’à la page l 6S . Rouen. Se dit (implcraent parmi les Marchands pour toile de Rouen, comme on dit Hollande, Bretagne , Cambrai , pour toile de Hollande, de Bretagne, de Cambrai. Tela Rotomagenfis. Une aune de Rouen, deux vâres de Rouen. Petit ROUENT. Sorte dcdanfe. Coquillard. Borel, ROUER, v. a. Rompre un criminel, & l’expofer fur une roue. RotA fupplicio reum pleclere , reum in rotam agére. Le peuple accourt quand on va rouer quel- qu’un. Quelques-uns détivent ce mot du latin rotare. Rouer , fignifie aulfi , faire louffrit à quelqu’un beaucoup de douleurs, le chare;er de coups, le fitiguer excellî- vement, deforte qu’il ait peine à fe remuer. Onerare plagis yverberibus defatigiirc , difcrucïare. Ce pauvre homme a été roué de cent coups de bâton. Je veux l’attendre ici l^^c le rouer de coups. Scar. Un méchant Tome VIL

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cheval de pofte roue un courier. Un homme qui n’cll: pas accoutumé à coucher lut la dure, eft tout roué y quand il le lève. U a tant joué a la paume, qu’il en eft tout roué. tCF On dit par exagération qu’un homme a pcnfé être roué^ qu’il le fera rouer, pour dire, qu’il a penic êtreecralé, ou qu’il fe fera eci.aler entre les roues des voitures. Je me mets au hafard de me faire rouer. BoiL. Roui-R. une manœuvre, en termes de Met, c’eft la plier eniond In orbeni volvere, circumvolvcre. L3. rouer à tour , c’eft ALvi^/- de gauche à droite. La rouer à contre c’eft rouer de droite à gauche. Raue manccuvres , c’eft un commandement pour taire plier les manccuvres quand elles ont lervi. Aubin. Rouer du ch.invre. Voye^^ Rouir qui eft le vrai mot. ROUE, t£. part. En termes de Vénerie, tête rouée le dit des têtes de cert, daim & chevreuil, dont les perches (unt peu ouvertes, mais terrées. Sal. ROUER, ou KOBER. Nom d’une rivière qui fe jette dans la Molelle , à un village qui s’appelle aulll Rouer y visa vis d’Erang, au-deifous de Tièves. Valois. iVor. G ail. p. T41. ROViiRtDO, ROVÉRÉID. Nom dune petite ville du Tiiol. Roboretum , Roveretum. Elle eft dans l’Evcchc de Trente (ur l’Adige, à quatre lieues de la vil’e de Trente, vers le midi. Mat y. ROUERGUE. Nom d’une province du Gouvernement général de la Guienne en France. P<utenenjîs provin- cia. Elle eft bornée au nord par l’Auvergne, au cou- chant par le Querci, au fud par le Languedoc, de au levant par le Gévaudan. Cette province n’eft pas fort fertile, mais elle nourrit beaucoup de bétail; on y trouve dits mines de cuivre , de fer, d’alun , de vitriol & de loutre. On la divife en trois parties. Le Comté de Reuergue, qui eft vers le nord . dont Rhodez eft la capitale, &: même de toute la province; la Haute- Marche de Rouergue jy qui eft vers le midi,& Amil- haud la capitale, & "V-rbres; la Balle -Marche du Rouergue eft au couchant. Se Ville Franche en eft la capitale. Mat y. ROUERGOIS, OISE. f. m. Se f. Qui eft du Rouergue. Rutenusj a. Ce mot fe trouve dans Valois. ROUESSE. Nom d’un lieu litué dans le Maine. P<.uceïum. Valois, Not. Gall. p. jzS. ROUET, i. m. Petit inftrument qui a une roue, qui fert à fîler de la laine , de la foie Se du fil. Torquendi ftaminis rota verfatilis ^, rhornbus. On fait plus de be- logne en filant au rouet qu’au fufeau. Rouet , fe dit aulli de la petite roue attachée fur l’arbre d’un moulin , qui eft de 8 à 9 pieds de diamètre, qui a environ 48 chevilles ou dents de 1 5 pouces de long, qui entrent dans les fuleaux de la lanterne du mou- ’ lin, pour faire tourner les meules. Et généralement on le dit de toutes les roues dentées qui fervent aux machines, dont les dents ou alluchons font pofés à plomb. Denticulata rotula. Rouet , le dit aulîi d’une petite roue d’acier qu’on appli- que fur la platine d’une arquebufe, d’un piftolet, ou autre arme à feu, qu’on bande avec une clef. Se qui en te débandant avec violence, fait du feu par le moyen d’une pierre qu’on trouve dans les mines de cuivre, Rotula. Les armes à rouet ne font plus guère en ula- ge, quoiqu’elles foicnt les plus sûres. Les Allemands ont été inventeurs du rouet au petit relfort. Se les François du rouet au grand reffort, qui ne font plus guère en ufage depuis l’invention du moufquct & du fufil , qui ont décrédité l’arqucbufe, l’efcopete, la ca- rabine, le poitrinal, &c. Rouet, fe dit aufti du petit fer rond qui fait la princi- pale garniture d’une terrure, dans lequel palTe la pre- mière ouverture de la clef. Orbiculus. Rouet de Cordicr, Tour, ou Retorsoir. f. m. Ma- chine propre à tordre le chanvre pour le fîler , ou les fils pour les commettre ; il confifle en une roue qui fait mouvoir plufieurs moletrcs. ^fT Plufieurs autres ouvriers j tels que les Boyaudiers, les Fileurs d’or, les Citiers qui font les bougies, &c. Kkk