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se servent de rouets, qui reffemblent plus ou moins aux rouets ordinaires.

ROUET, en termes de Maçonnerie, est la pièce de bois ronde qui est au fond du puits, sur laquelle s’élève la maçonnerie. Orbiculus. C’est un assemblage circulaire à queue d’aronde de quatre ou plusieurs plateformes de bois de chêne, sur lequel on pose en retraite la première assise de pierre ou de moellon à sec, pour sonder un puits, ou un bassin de fontaine. On appelle aussi rouet, la grande ou petite enrayure ronde, ou à pans, d’une flèche de clocher de bois. DAVILER. Les puits se toisent depuis la mordelle jusqu’au rouet qui est au fond, suivant leur pourtour.

ROUET DE POULIE. C’est une menue branche de bois, de fer, ou de cuivre, cannelée à sa circonférence, & que l’on pose dans une pièce aussi de bois, ou de fer, & qui par le moyen d’une corde posée sur sa canne-lune sert à élever des fardeaux. On lui donne aussi le nom de poulie, quoique ce soit celui de la machine entière. Rouet de poulie de chaloupe : on appelle ainsi une poulie de fonte, ou de fer, qui se met à l’avant ou à l’arrière de la grande chaloupe pour lever l’ancre de l’afourché, ou une autre ancre qu’on ne veut pas leve<r> avec le vaisseau.

On dit proverbialement , qu’on a mis un homme au rouet , pour dire qu’on la déconcerté, qu’il ne sait plus que faire, ni que dire, Ad incitas redigere, adigere.

ROUETTE. f. f. Terme de commerce de bois flotté. C’eft une menue branche de bois pliant , qu’on fait tremper dans l’eau, pour fervir enluite à lier enfemblc des bois, pour en faire des trains &c radeaux, ou des hâtes de figots Se de falourdcs. Vimen. ROUFFEC. Nom d’un ancien château fitué en Berri fur la Creule. Rufinïacum. |CrKuUGE. f. m. Coulent éclatante qui eftfemblableà celle du feu, du fang ^ &c. Colorruher. Rouge vif, brun foncc,pâle, cramoih,fanguin,<&c. Etoffe teinte en rouge. fCF Rouge, eft aulfiadjeétif, & lignifie, qui a la cou- leur dont on vient de parler. Ruher , rubeus. Rouge comme du feu , comme une éctevilfe, comme une cerife. Robe rouge. Œufs rouges. Perdrix rouge. ’Vin rouge. Grofeilles rouges. Ce mot vient dcrubius, ruheus, ruher. }li.ii. Les Teinturiers leçonnoiircnt fept lortes de bon rouge. Le premier fe nomme écarlate de France ou des Gobelïns , qui fe fait avec de l’agaric , du paftel & de la graine d’écarlace. Quelques-uns y ajoutent la cochenille & le ténugtec. Coccus Gallicus. Le iecond eft le rouge cramoifi, qui fe fait avec tartre , coche- nille , moftéque ou telcalle, qui vient des Indes , & qui eft la plus chère drogue de la teinture. Rubor Chrcmefinus. Le troifième eft le rouge de garence j qui fe fait avec de la racine de garence , du réalgar & de l’arfenic dans le bouillon. Erythrodanus rubor. Le quatrième rouge s’appelle demi-graine , qui fe fait avec moitié graine d’écarlatte, & moitié garence. fx grano cocctneo & rubro confeclus. Le cinquième , de- mi-cramciji. Scmichremejînus. Le fixième , rouge ou nacarat de bourre. Color ruber. Le lepticme , écar- late de cochenille , ou façon de Hollande. Le rouge de Bréfil eft défendu dans’les teintures , parce que c’eft une couleur fauile. La nuance du row^e de garence eft la couleur de chair, de peau ou pelure d’oignon , fia- mettej ifabtllc , couleur de tuile, incarnat & ginjo- lin. Celle du rouge cramoifi ou de la bourre , qui eft la même chofe , eft la fleur de pommier , de pi.’cher , couleur de rofe , incarnadin , incarnat rôle. Celle du rouge ou écarlate de Hollande fait auilî la couleur de chair, de fleur de pécher & de rofe , d’incarnadin,& encore la couleur de cerife, nacarat, ponceau , cou- leur de icu , fie. En peinture il y a le rouge brun , le roupc violet. Le rouge brun , brun rouge , ou ocre , eft une terre natu- relle. Le rouge violet efi. aufti une terre naturelle, qui vient d’Angleteire , Se qu’on emploie au lieu de lac- que. FÉlibien. U y a auIIî du rouge pour émailler. Chez les Verriers, le beau rouge clair fe fait avec ROU quelque mélange d’or dans la teinture , dont le verre eft imprègne, qui éiant fondu fait un beau rouge de rubis. OJtrinus dilutus. 0CF Rouge, en Phylîque. C’eftlapremiciedcsfept cou- leurs primitives ; la moins rétrangible de toutes les couleurs dont la lumière eft compoiée. Nous avons dit au mot couleur qac les rayons du foleil ont d’eux- mêmes les fept couleurs primitives. Le rayon viokt eft le plusréfrangible & le plus réflexible de tous les rayons; le rayon rouge eft celui qui eft le moins ré- frangible & le moins réflexible. Nous avons dit auilî que la réflexion d’un leul rayon primitif eft la caufe des couleurs primitives que nous remarquons dans les corps. Ainh un corps rouge eft celui qui ne réfléchit que les rayons rouges. ^jZF Les couleurs fecondaires font de même fotmées par la réunion de quelques rayons primitifs. Si un corps réfléchit les rayons rou^ej & les rayons orangés, il au- ra une couleur lecondairCj qui tiendra le milieu entre le rouge & l’orangé, ou qui participera de l’un & de l’autre. f^oye^CovLEVK , Rayon, Lumière & les articles relatifs. L’acide fait devenir ro:/^e le noir, le bleu & violet j Il change leroa^een jaune. Se le jaune en jaune très- pâle. L’alcali change le rouge en violet , ou en rouge de pourpre , Se le jaune en feuille morte. Les matières terteftres &iulfurées deviennent ro:/^£j par une grande chaleur; Se quelques-unes deviennent enfin noires, comme on voit à la brique , au bol rouge , à la fanguine , à l’ardoile , à la pierre ponce ; qui par le moyen d’un grand miroir ardent fe vitrifient en un émail noir. Les écrevifles deviennent rûa^’tî à un feu médiocre, & à un grand elles deviennent noires. Le foufre Se le mer- cure mêlés Se pouflés au feu font un fort beau rou- ge j qu’on appelle cinabre artificiel. Si l’on verle dans Ta iolution bleue du tournefol un cfprit acide, comme jus de citron, elle deviendra d’un beau rouge j & 11 l’acide eft bien fort, ce rouge tirera (ur 1 orangé , ou fur la couleur de feu. L’alcali la remettra en fa pre- mière couleur bleue ou violette. Lorfqu’on filtte du vin fort rouge j il perd prelque toute fa couleur, il y a de petites boulettes rouges dans le fang , fi on les été pat le moyen du filtre , il n’aura plus de couleur. Les aftrcs qui fe lèvent dans les nuées , pavoiifent ro^/- ^e^àcaule des réfraétions. La couleur de feu clt le rouge le plus foncé. 03" Nous établirons ici quelques principes qui fervent à expliquer les expériences dont on vient de parler & autres lemblables. Mêlez un peu d’eau forte avec de la teinture de tournefol : ce mélange vous donnera une couleur rouge. (JCT Delcartes , pout expliquer ce phénomène , dit que le mélange d’eau-forte Se de teinture de tournefol eft rouge, parce qu’ayant des molécules courtes froi- des , mais qui ne font pas fphériques , il réfléchit les rayons efficaces avec de fortes vibrations , mais au mê- me temps mêlés de beaucoup d’ombre. ^3~ Dans le fyftème de Nev/^ton l’explication de ce phé- nomène eft bien plus fimple, plus naturelle , Se plus conforme aux loix de la laine phyfiquc. L’expérience nous apprend que le rayon rouge eft le moins réfran- gible de tous les rayons. C’eft donc celui dont les mo- lécules (ont les plus grolfes. Car s’il eft moins rétran- gible que les autres, il doit avoit fur eux un excès de force. Cet excès de force ne peut lui venir d’un excès de vîtefle , puifqu’il emploie comme les autres lept à huit minutes à paicourir l’elpace qui eft entre le loleil it nous. Cet excès de force vient donc d’un excès de niafle. Cela fuppofé, le mélange de l’eau-forte avec la teinture du tournelol doit paroitre rouge , parce qu’il a des pores trop petits pour abforbcr les rayons rouges, quoiqu’il les ait aifez conlidérables pour ab- foiber les fix autres rayons. ^CT Sur ce mélange rouge, jetez un peu d’huile détar- tre. Se agitez le verre, vous verrez une couleur vio- lette. 0CF Le mélange dont on vient de parler doit avoir des pores alfez confidérables , puifqu’il ablorbe les lix rayons de lumière qui ont le plus de maffc. Mais ces