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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/1010

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1879
1880
BOUCLE D’OREILLE — BOUCLIER

d’oreille », ἐνώτια, inaures, l’anneau de nez ou nézém. Voir Anneau.

E. Levesque.

BOUCLIER.I. Noms hébreux. — Le bouclier est une des armes défensives les plus anciennement connues. Il est très souvent mentionné dans la Bible. Le texte hébreu se sert de plusieurs mots différents pour le désigner. — 1° Mâgèn, du verbe gânan, « entourer. » Le mâgên était un petit bouclier qui servait à protéger la tête ou la poitrine et se portait de la main gauche. Jud., v, 8 ; III Reg., x, 17 ; Il Par., rs, 16 ; cf. II Reg., i, 21 ; xxii, 36 ; TV Reg., xix, 32, etc. — 2° Sinnâh, du verbe sânan, « protéger. » Le sinnâh était un grand bouclier qui couvrait tout le corps. I Reg., xvii, 7 et 41 ; I Par., xii, 8 ; xxiv, 34 ; Ezech., xxiii, 24 ; xxxviii ; 4 ; Jer., xlix, 9, etc. — 3° Le mot sohêrâh, qui signifie ce qui entoure, et par conséquent ce qui protège, est traduit par les Septante ὅπλον, et par la Vulgate scutum. Ps. xci, 4 (Septante et Vulgate: xc, 5). Les traducteurs ont donc précisé le sens de-ce mot. — 4° Le mot sélèt, au pluriel Selâtîm, est également traduit par plusieurs interprètes par le mot scuta, « boucliers, » notamment dans II Reg., viii, 7 ; IV Reg., xi, 10 ; I Par., xviii, 7. Ce passage est répété dans II Par., xxiii, 9, où l’auteur a ajouté mâginnôt. I)ans Ézéchiel, xxvii, 11, ce mot sert aussi à désigner les boucliers suspendus aux murailles. Cf. Cant., iv, 4. Cependant le sens n’est pas absolument fixé, et les Septante, comme la Vulgate, donnent souvent à selâtîm une signification différente. C’est ainsi que les Septante traduisent selâtîm par ὅπλα, « armes, » II Par., xxiii, 9 ; par βολίδας, « flèches, » Cant., iv, 4 ; par σειρομάστας, « javelots, » IV Reg., xi, 10 ; par κλιδῶνας, « ornements, » II Reg., viii, 7 ; par κλοίους, « colliers, » I Par., xviii, 7 ; par φαρέτρας, « carquois, » Jer., li, 11 ; Ezeeh., xxvii, 11. La Vulgate traduit par pelta, II Par., xxiii, 9 ; par arma, II Reg., viii, 7 ; IV Reg., xi, 10 ; par omnem armaturam, Cant., iv, 4 ; par pharetras, I Par., xxvii, 7 ; Jer., li, 11, et Ezech., xxvii, 11. Voir Gesenius, Thésaurus linguse hebrsex, p. 1418.

Dans la traduction de l’original hébreu, les Septante emploient tantôt le mot θυρεός, tantôt le mot ἀσπίς, pour traduire indifféremment les mots hébreux mâgên ou finnâh. Mâgên est traduit par θυρεός dans II Reg., i, 21 ; IV Reg., xix, 32, etc. Sinnâh est traduit de même dans Ezech., xxiii, 24. Mâgên est encore rendu par ὑπερασπισμόν, II Reg., xxii, 36 ; par πέλτη, Ezech., xxxviii, 5. Dans Ezech., xxiii, 24, la distinction entre le grand et le petit bouclier est faite par les Septante; θυρεός traduit sinnâh, et πέλτη, mâgên. Le mot vague ὅπλα, « armes, » est aussi quelquefois usité, III Reg., x, 17 ; il traduit généralement mâgên. Cf. II Par., xxiii, 9, etc.

II. Boucliers juifs. — La Bible ne nous donne aucun renseignement sur la forme des boucliers dont se servaient les Israélites ; mais, ainsi que nous l’avons dit plus haut, ils en avaient de petits et de grands. La différence entre les uns et les autres est nettement marquée dans le passage où il est parlé des boucliers d’or que Salomon fit faire, pour les placer dans la maison du parc du Liban. Deux cents de ces boucliers étaient de grande dimension, et trois cents étaient plus petits. Les premiers sont désignés par le mot sinnâh, et les seconds par le mot mâgên. III Reg., x, 16 et 17 ; II Par., ix, 15 et 16. Les boucliers des Israélites étaient, comme ceux des nations voisines, fabriqués les uns en bois recouvert d’osier, les autres en

577. — Bouchers égyptiens. Tombeau de Ghizéh. ive dynastie. D’après Lepsius, Denkmäler, Abth. ii, Bl. 35.

métal. Les boucliers dont le prophète Ézéchiel annonce la destruction par le feu devaient être de bois et de peaux. Ezech., xxxix, 9. Pour tenir les boucliers en bon état, c’est-à-dire pour donner de la solidité à la peau ou pour empêcher l’oxydation du métal, on les oignait d’huile. Aussi quand le prophète Isaïe ordonne aux capitaines de


578. — Boucliers romains sur une monnaie judaïque.

[ΑΥΤΟΚΡ]ΤΙΤΟΣ ΚΑΙΣΑΡ. Tête laurée de l’empereur Titus.— ꝶ. ΙΟΥΔΑΙΑΣ ΕΑΛΩΚΥΙΑΣ. Trophée d’armes ; bouclier ovale et bouclier rond, cuirasse; à terre, & gauche, use femme acoronpie, les malus liées derrière le dos. À droite, une pdta.

s’armer, il leur dit:« Oignez les boucliers. » Is., xxi, 5. De même, pour signifier que Saùl est sans force, après la mort de Jonathas, la Bible dit qu’il est comme un bouclier qui n’a pas été oint. II Reg., i, 21. Les boucliers rouges dont parle Nahum, II, 3, étaient probablement des boucliers de bronze, Tels étaient certainement ceux de Roboam. III Reg., xiv, 27; II Par., xii, 10.

Les boucliers en métal précieux, c’est-à-dire en or et en argent, ne servaient pas à l’usage ordinaire. Ceux que