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1957
1958
BUBALE — BUBASTE

l’oryx leucoryx ou le cervus dama. Mais il n’y a pas de raison pour s’écarter ici de l’interprétation des anciennes versions, suivies par la plupart des commentateurs. Cf. Bochart, Hierozoicon, édit. 1793, t. ii, p. 284 ; Robertson, Thesaurus linguæ sanctæ, Londres, 1680, p. 219. Le bubale (fig. 627) est un ruminant qui appartient au genre Antilope. Voir Antilope, col.-669. Il ressemble assez au cerf ; mais, au lieu de bois, il porte des cornes persistantes, revêtues d’un étui corné comme celles des bœufe. Ces cornes sont annelées, à double courbure, avec les pointes dirigées en arrière. Le bubale vit par troupes. Il était plus commun autrefois qu’aujourd’hui, et se rencontrait surtout dans les régions désertes du nord de l’Afrique et du sud de la mer Morte. Les anciens Égyptiens lui faisaient la chasse (fig. 628) Wilkinson, Manners and Customs of the ancient Egyptians, 2e édit., t. ii, p. 90. Pline, H. N., viii, 15, dit que le bubale est originaire d’Afrique, et qu’il tient du Veau et du poulain. Sa chair est agréable, nourrissante et préférable à celle du daim. Elle pouvait donc figurer avec honneur sur la table de Salomon. Il ne faut pas confondre le bubale avec le bos bubalus ou bubalus ferus. Voir Buffle.

H. Lesêtre.

BUBASTE (hébreu : Pî-Béséṭ ; Septante : Βούϐαστος), ville de la basse Egypte, mentionnée par Ézéchiel, xxx, 17, dans sa prophétie contre ce pays. « L’élite des jeunes gens d’Héliopolis et de Bubaste périra par le glaive, » Très célèbre à l’époque des Pharaons, sa magnificence est attestée par Hérodote, ii, 59, 137. Strabon, xvii, 1, 27, parle du nome ou province de Bubaste comme voisin de celui d’Héliopolis.


629 — Ruines de Bubaste. D’après Ed. Naville, Bubastis, pl. ii.

L’existence de Bubaste est encore constatée par le géographe Pomponius Mêla (43 après J.-C.}, dans son livre De situ orbis, lib. i, p. 611 (collection Nisard). Puis cette importante cité fut détruite et tellement ruinée, qu’il était impossible d’en fixer la position avec certitude. M. Ed. Naville en a retrouvé les restes (1887-1889), et a publié ses découvertes dans son Bubastis, in-4°, Londres, 1891.

Les ruines de Bubaste se trouvent près du village arabe de Tell el-Basta, dans les environs de Zagazig, au nord-est du Caire, le long de la ligne du chemin de fer qui va à Ismaïlia (fig. 629). Là s’élevait cette antique cité, dans le territoire de Gessen, habité par les Israélites pendant le temps de leur séjour en Égypte. Son nom égyptien était [Hiéroglyphe à insérer] Pi’Bast ou Pî-Béséṭ, c’est-à-dire « demeure de Bast ou Bését », divinité principale du lieu. C’est bien le nom même de Bubaste, dans Ézéchiel, xxx, 17. La dêesse Bast ou Bését peut être regardée comme une des nombreuses personnifications solaires dont la religion égyptienne était remplie, semblable en cela à la déesse Sekhet, avec cette différence que, tandis que cette dernière représentait les effets dévorants et funestes du soleil, Bast, au contraire, en symbolisait la chaleur bienfaisante. Elle était représentée aveeune tête de chat (fig. 630), revêtue d’une longue tunique ; elle a souvent le sistre dans la main droite et l’égide dans la gauche. Le chat lui était consacré d’une manière spéciale, cet animal étant regardé comme le destructeur des ennemis du soleil. Aussi dans les souterrains du grand temple de Bast, à Bubaste, se conservaient des milliers de cadavres de ces animaux momifiés : on peut en voir dans la plupart des musées.

Dans ses fouilles commencées par le grand temple, au centre de la ville, M. Naville, en retrouvant les parties