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1959
1960
BUBASTE — BUBON

principales du temple lui-même et des portiques qui l’entouraient, découvrit beaucoup d’inscriptions hiéroglyphiques et des fragments de statues se rapportant aux Pharaons qui, dans la longue période de l’histoire d’Égypte, restaurèrent ou embellirent ce monument. Sans parler des cartouches royaux de Chéops et de Chéfren, de la IVe dynastie, qui donnent à ce temple une antiquité plus reculée qu’on ne croyait, et du cartouche du roi Pépi Ier, de la vie dynastie, nous arrivons par une lacune considérable (plus de mille cinquante ans) à la xiie dynastie.

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630. — Statuette de la déesse Bast. époque saïte. Moitié de la grandeur de l’original. Musée du Louvre.

Autour de la base on lit :

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« Dit par Bast, grande souveraine d’Anhtàui : Je donne vie ; santé, longue existence, vieillesse très heureuse à Petubast, fils de Pouarek ; sa mère [est] Asan. »

Les fouilles ont mis au jour les noms de deux de ses rois, Aménemhat Ier et Osertesen III. Après cette célèbre dynastie se place habituellement l’invasion des Hyksos ou rois pasteurs, dont on a retrouvé aussi de précieux monuments : ce qui est d’autant plus important que, selon l’opinion commune, c’est au temps de ces dominateurs étrangers que les fils d’Israèï sont venus se fixer en Égypte. Les monuments des rois pasteurs sont très rares : jusqu’ici on ne connaissait que les sphinx trouvés par Mariette dans les ruines de Tanis. Or M. Naville a eu l’heureuse fortune de découvrir à Bubâste deux statues, l’une représentant Apapi, le Pharaon de Joseph, et l’autre un roi jusque-là inconnu, nommé Ian-Ra. L’inscription de ce personnage est gravée sur les deux montants du trône, auprès de ses jambes. Elle commence par la devise de sa bannière royale répétée à droite et à gauche : jk, . ()iii « Horus, soleil qui embrasse les territoires. » Vient ensuite, à gauche, son nom accompagné de ses épithètes :

u.

T" « Fils du Soleil, Ian-Ra, qui aime sa personne (on son double), » et à droite, le préno m faisa nt le pendant du

précédent cartouche : "1 î {© I À I « Dieu bon,

User-en-ra. » — M. Naville raconte qu’ayant montré le cartouche royal de Ian-Ra au savant mahométan Ahmet Effendi Kemal, celui-ci s’écria tout joyeux : « Nous avons donc retrouvé le Pharaon de Joseph ! » M. Naville répondit que ce Pharaon, selon l’opinion plus commune, était Apapi. « D’après les traditions arabes, reprit le mahométan, le Pharaon de Joseph était un Amalécite appelé Rajsnibn-el-Walid. » Cette tradition est digne d’attention, sinon pour le nom même de Ian-Ra (Ra-ian). du moins à cause de l’époque approximative à laquelle on le fait régner, puisque selon les Arabes ce Pharaon aurait appartenu à une dynastie étrangère. Il y a donc là une confirmation importante de l’assignation à l’époque des Hyksos de l’histoire de Joseph. Toutefois M. Naville croit préférable la tradition chrétienne, conservée par Syncelle, qui fait d’Apapi le Pharaon de Joseph. Il ajoute que ce roi résidait probablement à Bubaste, et que là peut-être eut lieu l’épisode du patriarche hébreu. Dans cette hypothèse on comprend que Joseph ait demandé au Pharaon la terre de Gessen pour ses frères, afin de les avoir près de lui : Bubaste est située, en effet, dans ce territoire, qui selon les égyptologues doit se placer entre Belbis et Tell el-Kebir.

M. Naville a trouvé aussi des inscriptions des rois de la xviiie dynastie, et, en plus grand nombre, du célèbre monarque de la xixe, Ramsès II, regardé comme le persécuteur du peuple hébreu dont parle l’Exode. Pendant cette persécution, il aurait, selon M. Naville, demeuré à Bubaste plutôt qu’à Tanis, comme quelques-uns l’ont supposé. — Enfin, environ trois siècles après l’Exode, Bubaste devint la résidence d’une nouvelle dynastie, la xxiie, laquelle fut appelée pour cela Bubastique. M. Naville en a retrouvé des inscriptions avec les cartouches des rois Scheschonk et Osorkon Ier. Le premier, qui est le Sésac de la Bible, accueillit à sa cour Jéroboam, combattit contre Roboam et prit Jérusalem. II Par., xii, 2-9. Retourné en Égypte, il consacra le souvenir de ce fait dans la célèbre inscription de Karnak. Osorkon, son successeur, dont on a retrouvé beaucoup d’inscriptions et de monuments à Bubaste, pourrait peut-être être identifié avec ce Zara (Zérah) qui vint attaquer Asa, roi de Juda, mais fut vaincu par le monarque hébreu. II Par., xiv, 9-13. — Tel est le résumé des découvertes faites récemment à Tell el-Basta. Elles nous ont révélé, du moins dans ses grandes lignes, l’histoire de l’antique cité de Bubaste, jusqu’ici presque inconnue.

H. Marucchi.

BUBON GALBANIFÈRE, plante de la famille des Ombellifères, Bubon galbanum de Linné. D’après un grand nombre de botanistes, elle produit le galbanum (hébreu : bélbenâh ; Septante : xaXêâvV ; Vulgate : galbanum), dont il est question Exo<L, xxx, 34 ; Èecli., xxiv, 21, sorte de résine jaunâtre, qui exhale en brûlant une odeur acre et pour nous peu agréable. Le Bubon galbanifère est un arbrisseau toujours vert, classé aujourd’hui dans le : genre Peucédanum, qui-atteint une hauteur d’environ deux mètres ; il est glabre, à tiges cylindriques, à feuilles glauques, à segments dentés ; ses fleurs sont jaunes ; , disposées en ombelles multiradiées (fig. 631). I1