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ALHAGE — ALLÉGORIE

que l’alhagi ne produit aucune espèce de sécrétion sucrée en Arabie, dans l’Inde et en Égypte, tandis que dans la Perse et dans la Boukharie cette production est assez abondante. » H. Baillon, dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, t. iii, 1. p. Aucune manne naturelle n’a pu d’ailleurs suffire pour nourrir naturellement les Hébreux pendant quarante ans dans le désert du Sinaï. Voir Manne. Cf. Jaubert et Spach, Illustrationes plantarum orientalium, 5 in-4o, Paris, 1853-1857, t. v, p. 1 et pi. 401.

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101. — Alhagi mannifera.


ALIA. Iduméen. I Par., i, 51. Voir Alva.

ALIAN. Horréen. 1 Par., i, 40. Voir Alvan.

ALICARNASSE, ville, I Mach., xv, 23. Voir Halicarnasse


ALIMENTS, ALIMENTATION. Voir Nourriture.


ALIMES (ἐν Ἀλέμοις Vulgate : in Alimis), ville forte de Galaad. I Mach., v, 26. Citée dans ce seul endroit de l’Écriture, elle renfermait, comme Bosor, Casphor, Carnaïm, un certain nombre de Juifs qui, prisonniers ou retranchés dans leurs quartiers, réclamaient le secours de Judas Machabée. Elle n’est pas nommée au v. 36, parmi les villes que prit le héros asmonéen, mais il est probable qu’elle subit le même sort que Casbon, Mageth, Bosor « et les autres villes de Galaaditide ». Elle ne saurait être confondue avec l’Élim d’Isaïe, xv, 8 (hébreu : Be’êr ’Elîm, « puits d’Élim » ), qui se trouvait dans le pays de Moab, car tout l’ensemble du récit sacré, I Mach., v, 9-52 ; II Mach., xji, 13-29, place le théâtre des opérations de Judas bien plus au nord, dans la Gaulanitide et l’Auranitide. C’est là que nous croyons devoir chercher Alimes, malgré les difficultés que présente l’identification des villes qui l’entourent. Un récent explorateur du Djolân, G. Schumacher, a cru la retrouver dans Kefr el-Mâ, grand et beau village situé à l’est du lac de Tibériade, sur le sommet de collines qui dominent la rive droite du Nahr er-Roukkâd. Une source abondante, sortant des fentes du rocher, et surmontée d’une voûte antique, fournit une eau limpide et arrose les jardins. Des ruines éparses, parmi lesquelles on remarque surtout des chapiteaux corinthiens ornés de feuilles d’acanthe, des fûts de colonnes, des pierres avec différentes moulures, révèlent l’existence d’une ancienne cité qui devait s’étendre à l’ouest du village actuel. On a découvert également un socle de basalte avec une sculpture en bas-relief, que devait surmonter un petit autel antique, aujourd’hui séparé et conservé dans la maison du cheikh. Cf. G. Schumacher, Der Dscholan, dans la Zeitschrift des deutschen Palästina-Vereins, t. ix, p. 335-337, ou la traduction anglaise : The survey of the Jaulân, Londres, 1888, p. 172-177, et G. Schumacher, Across the Jordan, Londres, 1886, p. 79-83.

La position de Kefr el-Mâ semble, d’après le même voyageur, conforme aux données de la Bible, qui place Alimes auprès de Casphor ou Casbon : or cette dernière ville est peut-être le village actuel de Khisfîn, situé à quelque distance au nord du premier. Le nom lui-même, surtout dans sa prononciation vulgaire, répondrait assez bien au grec Ἀλέμα. En effet, une observation, confirmée par Guy le Strange, Across the Jordan, p. 83, note, a fait remarquer que les habitants prononcent Kefr él-Mâ ou élma avec l’accent sur él, ce qui éloignerait la signification de « village de l’eau », telle qu’elle ressort naturellement de l’orthographe officielle, Kefr el-Mâ, avec l’accent sur Ma, et rapprocherait davantage les deux noms ancien et moderne. Ces raisons cependant ne satisfont pas tous les auteurs, et quelques-uns préfèrent identifier Alimes avec ’Ilma, localité située dans la plaine du Haurân, entre Der’at (Édraï) au sud-ouest et Bousr el-Hariri au nord-est. Voir la carte de l’Auranitide. Cf. Buhl, Zeitschrift des deutschen Palästina-Vereins, t. xiii, p. 42.

A. Legendre.

’ÀLÎYÂH, chambre haute. Voir Cénacle et Maison.


ALKABAZ Salomon Hallévi, fils de Moïse, rabbin de Safed, dans la haute Galilée, dans la première partie du xvie siècle. Il composa, d’après la méthode cabalistique : 1° en 1529, un commentaire sur le livre d’Esther, Mânôṭ Hallêvî, Dons de Lévi, imprimé à Venise, in-4°, 1585 ; 2° en 1536, ’Ayyélef’âhâbim, Biche des délices, c’est-à-dire bien-aimée, Prov., v, 19, commentaire sur le Cantique des cantiques, imprimé avec le texte ponctué, à Venise, in-4°, 1552 ; 3° en 1553, Šôreš Yišaî, Rejeton d’Isaï ou Jessé, Is., xi, 10, commentaire sur le livre de Ruth, édité avec le texte à Constantinople, in-4o, 1561.

ALLAITEMENT. Voir Enfant.


ALLÉGORIE, SENS ALLÉGORIQUE DE L’ÉCRITURE. 1° L’allégorie, dans le sens vulgaire du mot (ἄλλο μὲν ἀρογεύει, ἄλλο δὲ νοεῖ), est une figure de rhétorique par laquelle l’orateur dit une chose pour en laisser entendre une autre. « ’Ἀλληγορία, quam inversionem interpretantur, aliud verbis, aliud sensu ostendit. » Quintilien, Inst. orat., l. viii, 6. C’est une métaphore développée et continuée. « Quid est ergo allegoria, nisi tropus ubi ex alio aliud intelligitur ? » S. Augustin, De Trinitate, XV, ix, 15, t. xlii, col. 1068. Dans l’allégorie, les mots ne sont pas pris dans leur signification propre et ordinaire, mais dans un sens figuré, qui est le vrai sens voulu par l’écrivain. — Le principe de l’allégorie est essentiel au langage humain. L’allégorie, en effet, « consiste à se servir d’un être de la création, d’un fait de l’histoire ou même d’une fiction de l’imagination, pour frapper plus vivement l’esprit et pour réveiller l’idée d’un objet ou d’un fait avec lesquels les choses ou les événements ont des rapports de similitude ou d’affinité. Le procédé fondamental de l’allégorie est contemporain de la raison et du langage.» Mgr Meignan,