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ALLEMANDES (VERSIONS) DE LA BIBLE


les TheologUcheStudienundKritiken, 1856, p. 832, 889. Cf. G. G. Zeltner, Kurzes Denkschreiben worinnen von der alten… Wormser Bibel… zugleich die Fata der Wormser Propheten, in-4°, Altorꝟ. 1734.

En 1630, J. Crell publia avec J. Stegman, à Rackau, în-8% 1630, une traduction socinienne du Nouveau Testament, et en 1660, J. Fellinger, à Amsterdam, in-8°, 1660, une traduction arminienne. — En 1666, Joseph Athias édita, une traduction juive-allemande de l’Ancien Testament. Elle fut publiée de nouveau sous le titre de Biblia pentapla, 3 in-4°, Hambourg, 1711, en colonnes parallèles, avec celles de Luther, de Piscator, de Caspar Ulenberg, et la version autorisée hollandaise, plus la traduction du Nouveau Testament, par J. H. Reitz. — Une autre version juive-allemande, par Arnheim, Fûchs et Sachs, a été publiée par Zung, à Berlin, en 1838.

L'Église calviniste eut aussi ses traductions en langue allemande. La plus ancienne est celle de David Parens, qui vit le jour en 1579. Elle lut remplacée au commencement du xvil" siècle par celle de J. Piscator, Bibel verdeutschte, 4 in-4°, Herborn, 1602-1604 ; souvent réimprimée ; elle est connue sous le nom de StrafmichGott-Bibel, à cause de la manière dont elle rend Marc, VIll, 12. On s’en servit à Berne et dans quelques autres cantons de la Suisse pour les offices liturgiques. Voir J. J. Frickart, Beitrâge zur Geschichte der Kirchengebràuche in ehemal. Kanton Bern, in-12, Argovie, 1846, p. 52. Une édition officielle parut à Berne, en 1684, 4 in-f" et in-4°. Le style est faible, lâche, et imite trop le latin. — Amandus Polonus publia, en 1603, une version du Nouveau Testament. — Une traduction nouvelle, à l’usage des églises calvinistes de la Suisse, faite par Hottinger, Suicer, Fùsslin, etc., fut imprimée à Zurich, en 1665.

Au xvill" siècle, J. F. Haug et d’autres mystiques protestants publièrent la version connue sous le nom de Bible de Berlenburg. Le titre en fait connaître le but : Lie heilige Schrift, Altes und Neues Testaments nach dem Gnmd-Text auf s nette ûbersehen und iibersetzet : nebst einiger Erklârung des buchstâblichen Sinnes voie auch der fûrnehmsten Fùrbildern und Weissagungen von Christo und seinem Reich und zugleich einigen Lehren die auf den Zustand der Kirchen in unseren letzten Zeiten gerichtet sind ; wëlehem allem noch untermàngt eine Erklârung die den inneren Zustand des geistlichen Lebens, oder die Wege und Wir kungen Gottes in den Seelen, zu deren Reinigung, Erleuchtung und Vereinigung mit Ihm zu erkennen gibt, 8 in-f », Berlenburg, 1726-1742. Les notes mystiques sont empruntées en grande partie aux écrits quiétistes de M me Guyon.

Le même xviu » siècle vit aussi une tentative de traduction rationaliste de la Bible, mais l’entreprise était prématurée, et son auteur, J. L. Schmidt, fut obligé de l’interrompre après la publication du Pentateuque. Son œuvre est connue sous le nom de Bible de Werlheim, parce qu’elle parut dans cette ville. Die gôttlichen Schriften von den Zeiten des Messie Jésus, in-8°, Wertheim, 1735. C’est moins une version qu’une paraphrase, dans laquelle Schmidt s’efforce d’expliquer d’une manière naturelle tout ce qui est merveilleux dans l'Écriture. Ainsi il traduit Gen., xis, 26, de la manière suivante : « La femme de Lot resta en arrière, et elle regarda quelque temps autour d’elle ; mais elle tut saisie par les flammes et elle demeura là, enveloppée par la vapeur du bitume et raide comme une statue de pierre. » Voir Sammlung von (34) Schriften fur und gegen dos Werth. Bibelwerk, in-4°, 1738 ; J. N. Sinnhold, Ausfûhrliche Historié der Wertheim. Bibel, in-4°, Erfurt, 1739.

Parmi les versions allemandes protestantes du xviiie siècle, on remarque encore celles de J. H. Reitz (Nouveau Testament), 1703 ; de Triller (Nouveau Testament), 1703 ; de Junckherrot (Nouveau Testament), 1732 ; de Ch. A. Heumann (Nouveau Testament), 1748 ; de J. A. Bengel (Nouveau Testament}, 1753 ; du savant orientaliste J. D.

Michælis (Ancien Testament, 13 in-4°, Gœttingue, 17691785 ; Nouveau Testament, 2 in-4°, 1790), littérale et néanmoins claire ; de J. H. D. Moldenhauer (Ancien Testament, 10 in-4°, Quedlinbourg, 1774 et suiv. ; Nouveau Testament, 2 in-8°, 1787 et suiv.) ; de Sillig, 1778 ; de Seiler, 1783 ; de Stolz, 1795 ; les Bibles calvinistes de Simon Grynæus, 31n-8°, Bâle, 1776 ; de Vôgelin, Zurich, 1781 ; le Nouveau Testament du théosophe Timotheus Philadelphus ( J. Kayser, médecin de Stuttgart), 1733 ; Die neuesten Offenbarungen Gottes verteutscht, par C. F. Bahrdt, 4 in-8°, Riga, 1773 ; 3e édit., in-8°, Berlin, 1783, prétendue traduction qui veut faire disparaître tout le surnaturel de l'Écriture, etc.

Les traductions ont été également nombreuses au xixe siècle. On peut nommer celle de Preiss, 1811 ; de J. Gossner, 1815 ; de Schâfer, 1816 ; de G. E. Griesingen, 1824 ; de H. A. W. Meyer, 1829 ; de Prichter et Pleissner, 1830 ; de Boeckel, 1832 ; de J. K. W. Alt, 1837 ; de von der Heydt, 1852 ; de Fr. Regensdorꝟ. 1860 ; deC. Weizsàcker, 1875 ; de de Wette, 1809-1814 ; du baron de Bunsen, 1858-1869 ; de C. Reinhardt, 1878. Plusieurs de ces traductions ne comprennent que le Nouveau Testament. Les deux plus importantes sont celles de de Wette et de Bunsen. La première édition de la version de de Wette fut publiée en collaboration avec J. C. W. Augusti, 6 in-8°, Heidelberg, 1809-1814 ; la seconde, par de Wette seul, qui revit tout le "premier travail, 3 in-8°, 1831-1833 ; 3e édit., 1838 ; 4e édit., 1858. Très versé dans la langue hébraïque, il rend mieux l’original que Luther ; mais il est littéral à l’excès. La version du baron de Bunsen a été faite principalement pour la lecture publique et le service liturgique. Elle fait partie du Vollstândiges Bibelwerk fur die Gemeinde, 9 in-8°, Leipzig, 1858-1869. L’auteur mourut en 1860, avant d’avoir achevé son œuvre ; les hagiographes ont été traduits par Ad. Kamphausen, les livres deutérocanoniques et le Nouveau Testament par H. J. Holtzmann,

IV. Versions allemandes catholiques. — Dès l’origine du protestantisme, pendant que les hérétiques s’occupaient avec tant d’ardeur de la traduction et des éditions de la Bible, les catholiques allemands ne restaient pas inactifs. J. Beringer publia dès 1526, à Spire, une traduction du Nouveau Testament à l’usage des catholiques ; elle était en partie la reproduction de celle de Luther, mais soigneusement corrigée. J. Emser, l’année suivante, 1527, donna également une version in-folio du Nouveau Testament (sans indication de lieu). Elle fut réimprimée en 1529, à Leipzig, et elle l’a été souvent depuis. Elle n’est aussi qu’une retouche, d’après la Vulgate et les croyances catholiques, de l’ancienne traduction allemande et de celle de Luther, qui lui reprocha d’avoir labouré avec ses génisses. En 1534, parut in-f », à Mayence, la Bible de J. Dietenberger, religieux de l’ordre de Saint-Dominique, Biblia beider ÀUt vund Newen Testamenten, new verdeutscht, et en 1537, également in-folio, Ingoldstadt, celle de J. Eck, le célèbre antagoniste de Luther. Bibel AU vnd New Testament, nach den Text in der hailigen Kirchen gebraucht auf hohteutsch verdolmetscht.

La Bible d’Eck reproduisait pour le Nouveau Testament la traduction d’Emser avec quelques corrections, et, pour l’Ancien Testament, l’ancienne version allemande avec des modifications considérables faites au point de vue du style et pour la mettre pleinement d’accord avec la Vulgate. Elle fut réimprimée plusieurs fois, mais elle n’eut pas le même succès que celle de Dietenberger. Cette dernière a fait grand usage d’Emser pour le Nouveau Testament, et de la version de Léon de Juda pour les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Elle traduit la Vulgate. Les protestants ont prétendu que, pour l’Ancien Testament, elle reproduisait souvent la traduction de Luther. La vérité, c’est qu’elle emprunte à bon droit à l’ancienne traduction catholique allemande, comme l’avait fait Luther lui-même. (Voir H. Wedewer, Johanne* Dietenberger, 1475-1537 ; sein Leben und Wirhen, in-4°.