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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/362

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ANGE (MONT) — ANGLAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE

adventices, des coulées de roches fondues entourent la montagne proprement dite, et donnent à l’ensemble du groupe une superficie qui dépasse onze cents kilomètres carrés. En montant par le versant du sud, que choisit Hamilton, le premier gravisseur moderne de l’Argée, on s'élève successivement sur de larges terrasses disposées en degrés autour de la cime. Le cône suprême, haut d’environ huit cents mètres, est coupé de crevasses profondes, et les intempéries y ont creusé des ravins divergents, qui dessinent au bord du cratère une collerette de neiges blanches, descendant en longues traînées entre les scories rougeâtres… En été, la neige disparaît complètement du versant méridional de l’Argée ; mais il en reste toujours dans le profond cratère, où elles forment même de véritables glaciers. Encore à l'époque de Strabon, le mont avait un reste d’activité volcanique. Les pentes étaient couvertes de forêts, — qui ont disparu ; — mais la plaine était « minée par un feu intérieur », d’où jaillissaient fréquemment les flammes. » E. Reclus, ouv. cité, p. 476-478.

ANGELICUS (CODEX), manuscrit du Nouveau Testament grec, ainsi appelé parce qu’il a fait partie de la bibliothèque Angelica des religieux augustins de Rome (A 2, 15). Il a porté autrefois le nom de Passionei, parce qu’il avait appartenu au cardinal de ce nom. On le désignait autrefois par la lettre G, on le désigne aujourd’hui par L 2. Il est du ix 8 siècle. Il commence aux mots μις τοῦ θεοῦ, Act., viii, 10, contient toute la suite des Actes et les Épîtres de saint Paul jusqu'à Heb., xiii, 10, οὐκἔχουσιν. Il a été collationné par Scholz, par Fleck, par Tischendorf et par Tregelles.


ANGELIS (Mutius de), jésuite italien, né à Spolète en 1561, mort à Rome, le 1er décembre 1597. Il entra dans la Compagnie de Jésus, en 1577, et professa la théologie au Collège romain. Il a laissé en manuscrit Notæ in Epistolas D. Pauli, in Evangelium D. Matthæi. Voir C. Sommervogel, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, 1890, t. i, col. 388.


ANGÉLOME, commentateur bénédictin, de l’abbaye de Luxeuil, mort vers 855. Il fut élevé dans cette abbaye, sous la direction de Mellin, et fut quelque temps professeur à l'école du palais de l’empereur Lothaire. On a de lui un Commentarius in Genesin et des Enarrationes in libros Regum, dans lesquels il s’attache principalement à exposer le sens littéral, et enfin des Enarrationes in Cantica canticorum, dont il dit : « Nihil in hoc volumine historialiter quæras, sed flores allegoriarum cum morali sensu investiges. » Præf., t. cxv, col. 554. Voir ces trois commentaires dans Migne, Patr. lat., t. cxv, col. 107-628. Cf. histoire littéraire de la France, t. v, p. 133-140 ; R. Ceillier, Histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. xii, 1862, p. 442-446.'


ANGER Rudolph, théologien protestant, né à Dresde, en Saxe, en 1806, mort à Elster, le 10 octobre 1866. Il professa la théologie à l’université de Leipzig et composa un grand nombre d’ouvrages : De temporum in Actis Apostolorum ratione, Leipzig, 1830-1833 ; Beiträge zur Historisch-kritischen Einleitung in das alte und neue Testament, Leipzig, 1843 ; De Onkelo, Chaldaico, quem ferunt Pentateuchi paraphraste, 2 fascicules, Leipzig, 1846 ; Der Stern der Weisen und das Geburstjahr Christi, Leipzig, 1847 ; Zur Chronologie des Lehramtes Christi, Leipzig, 1818 ; Synopsis Evangeliorum Matthæi, Marci, Lucas, cum locis qui supersunt parallelis, Leipzig, 1852 ; Ratio qua loci Veteris Testamenti in Evangelio Matthæi laudantur, 3 fascicules, Leipzig, 1861 - 1802.


ANGLAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE. I. Premières versions, versions anglo-saxonnes. — On ne connaît point de traduction complète des Écritures en anglo-saxon, c’est-à-dire dans la langue d’où est sortie la langue anglaise actuelle. Les premiers essais de traduction ou au moins de vulgarisation de l’histoire sainte en anglo-saxon se trouvent dans les remarquables poèmes de Cædmon, moine du couvent de Streoneshalch en Northumbrie, qui vivait au VIIe siècle, et auquel le V. Bède a consacré tout un chapitre de son Historia ecclesiastica gentis Anglorum, iv, 24, t. xcv, col. 212-215. Cædmon avait mis en vers toute la Genèse et plusieurs autres parties de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il n’en reste que des fragments, qui ont été publiés par Fr. Junius, Cædmonis monachi Paraphrasis poetica Genesios ac præcipuarum sacræ pagines Historiarum abhinc annos cmlxx anglo-saxonice conscripta, in-4o, Amsterdam, 1655. D’autres éditions ont été données par Renj. Thorpe, Metrical paraphrase of parts of the Holy Scripture in Anglo-Saxon, with an English translation, Londres, 1832 ; par C. W. Routerwek, Cædmon’s des Angelsachsen biblische Dichtungen, 2 in-8o, Gütersloh, 1849-1854 ; par C. W. M. Grein, à Gœttingue, en 1857, dans sa Bibliothek der angelsächsischen Poesie. Voir Sandras, De carminibus saxonicis Cædmoni adjudicatis, Paris, 1859. Cf. Frd. Hammerich, Aelteste christliche Epik der Angelsachsen, Deutschen und Nordländer, aus dem Dänischen von Al. Michelsen, in-8o, Gütersloh, 1874.

Les versions littérales des parties de l'Écriture qui ont été traduites en anglo-saxon nous sont parvenues pour la plupart sous forme de versions interlinéaires dans les manuscrits latins. C’est ainsi qu’un psautier latin, qu’on dit avoir été envoyé par le pape saint Grégoire le Grand à saint Augustin, l’apôtre de l’Angleterre, est conservé au British Muséum parmi les manuscrits Cottoniens et contient une version interlinéaire anglo-saxonne dont la date est inconnue. Saint Aldhelm, évéque de Sherborne, et Guthlac, le premier anachorète anglo-saxon, traduisirent les Psaumes au commencement du viiie siècle ; mais leur traduction est perdue, de même que celle de diverses parties des Écritures faite par le V. Bède, qui employa les dernières heures de sa vie, au rapport de son biographe, à achever sa traduction de l'Évangile de saint Jean. Cuthbert, Vita Bedæ, Migne, Patr. lat., t. xc, col. 40-41. Le roi Alfred le Grand traduisit aussi quelques passages des Livres Saints en anglo-saxon, quelques fragments de l’Exode, qu’il inséra avec le Décalogue dans un code, et des extraits qu’il inscrivait dans un Hand-boc. Voir W. de Malmesbury, De Gestis reg. Angl., édit. Bohn, p. 44, 121.

On connaît trois versions différentes des quatre Évangiles en anglo-saxon. La plus ancienne est la Glosse northumbrienne, connue sous le nom de Durham Book et conservée parmi les manuscrits Cottoniens. C’est un des plus beaux spécimens de l'écriture saxonne. Dans ce manuscrit, le texte latin de la Vulgate a été écrit par Eadfrith, évêque de Lindisfarne, vers 080 ; son successeur sur le siège épiscopal, Ethihvold, l’orna de belles enluminures, et un prêtre nommé Aldred y ajouta plus tard, probablement vers l’an 900, une version interlinéaire (of gloesade on Englisc). — La seconde version anglo-saxonne des Évangiles est du xe siècle : elle fut faite, à Harewood, par deux prêtres, Farmen et Owen, sur un texte latin de la Vulgate, datant du viie siècle et écrit par Macregol. Le manuscrit, connu sous le nom de Glosse de Rushworth, du nom d’un de ses premiers propriétaires, est conservé à la bibliothèque Bodléienne d’Oxford. — La troisième version des Évangiles, œuvre d’un inconnu, paraît avoir été faite peu de temps avant la conquête normande, non sur la Vulgate actuelle, mais sur une version latine plus ancienne.

Une édition des quatre Évangiles en anglo-saxon fut publiée in-4o, à Londres, en 1571, d’après un manuscrit de la bibliothèque Bodléienne d’Oxford, avec une version anglaise parallèle, par l’archevêque hérétique Parker. La préface est de John Fox. Cette édition, collationnée sur