quatre manuscrits par Fr. Junius le jeune, fut réimprimée par Marshall, in-4o, à Dort, en 1(305, en colonnes parallèles avec la version mœsogothique. Quelques exemplaires ont reçu un nouveau titre, qui porte la date d’Amsterdam, 1684. Toutes les versions connues des Évangiles anglo-saxons furent publiées par Thorpe, in-12, Londres, en 1642. M. W. W. Skeat en a donné une édition critique : The Holy Gospels in Anglo-Saxon, Northumbrian, and old Mercian versions, synoptically arranged, with collations exhibiting ail the readings of ail the mss. ; together with the early Latin version as contained in the Lindisfarne ms., collated with the Latin version in the Rushworth ms., 4 parties en 1 in-4°, Cambridge, 1871-1887.
Outre les versions anglo-saxonnes des Évangiles, on a publié des versions de quelques parties de l’Ancien Testament. Une édition du Psautier anglo-saxon fut publiée en 1640, in-4o, à Londres, par Spelman, d’après un ancien manuscrit anonyme : la version est faite sur le latin de la Vulgate. Une autre édition, d’après un manuscrit de la bibliothèque royale de Paris, a été donnée par Thorpe, in-4o, Oxford, 1835. L'éditeur la rapporte au xi » siècle ; d’autres critiques supposent que c’est la copie de la version d’Aldhelm, évêque de Sherborne ; c’est moins une traduction qu’une paraphrase, et elle est partie en prose et partie en vers.
Le British Muséum conserve, parmi les manuscrits Cottoniens, une version partielle interlinéaire des Proverbes faite au Xe siècle. À la même époque appartiennent les traductions d’Alfric ou Ælfric, archevêque de Cantorbéry ; elles comprennent les sept premiers livres de l’Ancien Testament et Job, traduits sur la Vulgate latine, ordinairement d’une façon littérale, quelquefois en abrégeant ou résumant. Ces traductions ont été publiées par Thwaites, in-8°, Oxford, 1699, d’après un manuscrit unique de la bibliothèque Bodléienne ; le livre de Job a été imprimé d’après une copie d’un manuscrit de la bibliothèque Cottonienne.
Il existe aussi quelques manuscrits contenant des traductions des Psaumes de l'époque de la conquête normande qui méritent d'être mentionnées parce qu’elles ne sont plus écrites en anglo-saxon, mais, comme on l’appelle, en anglo-normand. L’anglo-normand servit de transition entre l’anglo-saxon et l’anglais simplement dit.
II. Premières versions anglaises. — Les premiers essais de traduction de la Bible, en anglais comme en anglo-saxon et en diverses autres langues, furent faits sous une forme poétique. Pendant la seconde partie du xiie siècle, un prêtre nommé Orm ou Ormin, qu’on croit, à cause du dialecte qu’il a employé, avoir habité le nord de l’Angleterre, composa une paraphrase métrique de l’histoire évangélique, en vers de quinze syllabes. Elle est connue sous le titre d’Ormulum, du nom de son auteur, et conservée en manuscrit à la bibliothèque Bodléienne.
Une autre paraphrase métrique, plus étendue, comprenant tout l’Ancien et le Nouveau Testament, se trouve dans un recueil de poésies religieuses intitulé Sowle-hele ou Santé de l’âme, qui appartient à la bibliothèque Bodléienne ; on le rapporte à la fin du XIIe siècle.
Il existe encore quelques autres traductions ou paraphrases, du xiiie ou XIVe siècle, de diverses parties des Livres Saints. Parmi elles on remarque celle des Psaumes, par William de Schorham, prêtre de Chart Sutton (Kent), parce qu’elle est la première version en prose anglaise d’un livre entier de la Bible. Elle est généralement fidèle et littérale et date de la première partie du xive siècle. Cette version des Psaumes n'était peut-être pas encore terminée, quand une nouvelle fut entreprise par Richard Rolle, prêtre et chantre de Hampole, près de Doncaster, mort en 1349. Elle est accompagnée d’un commentaire. Toutes ces traductions sont faites sur le latin.
On a communément attribué une traduction complète de la Bible à John de Trevisa, vicaire de Berkeley dans le comté de Glocester ; mais il paraît n’avoir traduit que des passages détachés. La première version complète de la Bible en anglais est celle de John Wickliffe ou Wicklef (1324-1384), l’un des précurseurs du protestantisme. Ella est faite sur la Vulgate, et fut achevée vers 1380. On croit qu’il traduisit lui-même le Nouveau Testament et que l’Ancien fut traduit par Nicholas de Hereford et d’autres disciples de Wicklef. Cette version provoqua une grande agitation. Un bill fut présenté en 1390, à la Chambre des lords, pour sa suppression complète ; mais le duc de Lancastre l’empêcha de passer. Ses sectateurs, sans doute vers cette époque, en publièrent une édition revisée par Purvey. En 1408, une assemblée, tenue à Oxford par l’archevêque Arundel, défendit la traduction et la lecture des Écritures en langue vulgaire. La version du Nouveau Testament de Wicklef n’a été imprimée qu’en 1731 par Lewis. Elle est précédée d’une introduction contenant l’histoire des traductions anglaises de la Bible. Elle a été rééditée, en 1810, par H. H. Baber ; en 1841, par Bagster, dans les Hexaples anglais. Ce n’est pas la version propre de Wicklef comme l’avaient cru les éditeurs, mais la revision de Purvey. La véritable traduction du Nouveau Testament de Wicklef a été publiée pour la première fois en 1848, in-i", par Pickering, d’après un manuscrit de 1380 environ, faisant partie de la collection Lea Wilson. L’Ancien Testament a été imprimé, pour la première fois, à Oxford, en 1850, 4 in-4o (avec le Nouveau Testament et la revision de Purvey en colonnes parallèles), par J. Forshall et F. Madden.
III. La version autorisée (Authorised version). — La version officielle de l’anglicanisme, connue sous le titre de Authorised version, peut être considérée comme remontant historiquement à l’an 1524, époque où les Évangiles de saint Matthieu et de saint Marc, formant les premières parties de la traduction de William Tyndal (1477-1536), furent imprimés à Hambourg. Le Nouveau Testament parut en entier, in-4o, à Cologne, et petit in-8o, à Worms, en 1525. Le seul exemplaire connu de l'édition in-8o est conservé dans la bibliothèque du Baptist College, à Bristol. Il a été reproduit, en 1862, à Bristol, en fac-similé, par Fr. Fry. Tyndal publia à Anvers en novembre 1534 une nouvelle édition de son Nouveau Testament, « soigneusement corrigé et comparé avec le grec. » La version de Tyndal a été faite en effet sur le texte original, d’après la troisième édition du Nouveau Testament grec d'Érasme ( 1522) ; elle a servi de base à toutes les versions anglaises postérieures.
Tyndal publia aussi, en 1530-1531, une traduction sur l’hébreu du Pentateuque et de Jonas ; il avait également traduit les autres livres historiques de l’Ancien Testament jusqu’aux Paralipomènes inclusivement et divers autres fragments des Livres Saints ; mais il subit le dernier supplice, à cause de ses opinions religieuses, en 1536, près d’Anvers, sans avoir complété la version de l’Ancien Testament. La traduction de Miles Coverdale compléta son œuvre : elle embrasse tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, et fut publiée, en 1535, sur le continent, on ignore en quel endroit (peut-être à Zurich). Elle est intitulée : Biblia, the Bible, that is the holy Scripture of the Olde and New Testament, 1535. Il se servit beaucoup des travaux de Tyndal. Son œuvre plut à Henri VIII, qui l’autorisa et qui ordonna, en 1536, qu’un exemplaire de la Bible complète, en latin et en anglais, serait placé dans le chœur de toutes les églises du royaume, à la disposition de ceux qui voudraient la lire.
La Bible, appelée Matthew’s Bible, fut publiée par John Rogers, un ardent ami de Tyndal. Tout le Nouveau Testament, la première partie de l’Ancien jusqu'à la fin du second livre des Paralipomènes et plusieurs chapitres des prophètes sont tirés de la version imprimée ou restée manuscrite de Tyndal ; le reste, que Tyndal n’avait pas traduit, est pris de la version de Coverdale. Cette Bible fut imprimée in-folio, en 1537, jusqu'à Isaïe inclusivement, à l'étranger (probablement à Lubeck) ; à partir