définiteur de la province de Bologne. Dans un chapitre de son ordre tenu à Bruges, en 1379, et dans un autre tenu à Milan, en 1381, Angriani fut élu général. Il fut déposé, en 1386, par le pape Urbain VI ; on ignore pour quelle cause. Il se retira alors dans le couvent de Bologne, où il mourut. On a de lui Commentaria in Psalmos, in-f°, Milan, 1510. Cet ouvrage, de médiocre valeur, est souvent appelé Incognitus in Psalmos ou Opus auctoris incogniti, et a eu plusieurs éditions. Il est composé en grande partie de citations de Pères. L’auteur n’a fait aucun usage du texte original. Il s’attache presque exclusivement à appliquer les Psaumes à Notre-Seigneur. Angriani avait aussi composé des commentaires sur l'Évangile de saint Matthieu, de saint Luc, de saint Jean, sur l’Apocalypse, etc. ; mais ils n’ont pas été imprimés. Voir Fabricius, Bibliotheca latina mediæ ætatis, t. v, p. 222.
ANGULAIRE (PIERRE), hébreu : ʾében pinnâh, « pierre de l’angle, » Job, xxxviii, 6 ; Is., xxviii, 16 ; rʾôš pinnâh, « tête de l’angle, » Ps. cxviii, 22 ; Septante : λίθος γωνιαῖος, Job, xxxviii, 6 ; ἀκρoγωνιαῖος, Is., xxviii, 16 ; Éph., ii, 20 ; I Petr., ii, 6 ; κεφαλὴ γωνίας, Ps. cxvii, 22 ; Vulgate : lapis angularis, Job, xxxviii, 6 ; Is., xxviii, 16 ; Eph., li, 20 ; I Petr., ii, 6 ; caput anguli, Ps. cxvii, 22. 'Aἀκρoγωνιαῖος, composé d’ἄκρος, « extrême, » et de γωνία, « angle, » est un mot exclusivement biblique et ecclésiastique, inconnu des auteurs profanes. L’expression « tête de l’angle » du Ps. cxvii (cxviii), 22, est citée dans Matth., xxi, 42 ; Marc, xii, 10 ; Luc, xx, 17 ; Act, iv, 11 ; I Petr., Il, 7.
1o La pierre angulaire est celle qui est placée à l’angle d’un édifice. Elle a une grande importance pour tenir les deux côtés du bâtiment ; aussi est-elle choisie avec soin. Chez les Juifs, elle était d’ordinaire de dimensions considérables : parmi celles qui ont été employées pour les fondements du temple, il v en a qui ont six à sept mètres de longueur et deux à trois mètres d'épaisseur. En Assyrie, les angles sont aussi formés quelquefois par une pierre angulaire, quoique les constructions soient en briques (A. Layard, Nineveh and its remains, t. ii, p. 254), et c’est aux angles que sont placées, dans une sorte de cassette, les tablettes cunéiformes destinées à conserver le souvenir de l'érection du monument.
2o Comme la tribu et le peuple sont souvent appelés une « maison », Gen., xlvi, 27 ; Exod., xvi, 31, etc., et que la pierre angulaire tenait dans l'édifice la place principale, elle désigne, dans un sens métaphorique, un grand personnage, tel que les chefs de l’Egypte. Is., xix, 13. Cf. Jud., xx, 2 ; 1 Ileg., xiv, 38 ( « l’angle, les angles du peuple » ). Le Psalmiste, Ps. cxvii, 22, et Isaïe, xxviii, 16 (cf. I Petr., il, 6), appellent le Messie « la pierre angulaire », et le Psalmiste fait remarquer que la pierre qu’on avait rejetée, c’est-à-dire Jésus, repoussé par les Juifs, est devenue la pierre angulaire de l'Église, son fondement et son chef. Matth., xxi, 42, etc. ; Eph., ii, 20.
ANI (hébreu : ʿUnni, « affligé ; » Septante : Ἐλιωήλ, Ἠλωνεί), Lévite du nombre des musiciens qui accompagnèrent l’arche d’alliance, lorsque David la fit transporter à Jérusalem. I Par., xv, 18-20.
ANIA. Chef du peuple, II Esdr., viii, 4, le même que celui qui est appelé Anaïa. II Esdr., x, 22. Voir Anaïa.
ANIAM (hébreu : ʾĂni'âm, * gémissement du peuple ; » Septante : Ἀνιάν), fils de Sémida, de la tribu de Manassé. I Par., vii, 19.
ANIM (hébreu : ʿÂnim ; Septante : Ἀισάμ), ville des montagnes de Juda, mentionnée une seule fois dans l'Écriture. Jos., xv, 50. Les deux villes qui la précèdent peuvent nous servir à déterminer son emplacement : Anal) est l’une des deux localités qui portent encore le même nom, 'Anab es-Serhir (Anab la Petite) et 'Anab el-Kebir (Anab la Grande), situées à peu de distance l’une de l’autre, au sud-ouest d’Hébron. Voir Anab. Istémo est, d’après l’opinion générale des commentateurs, Semou’a. Voir Istemo. Or, dans la même contrée, un peu au sud des endroits que nous venons de mentionner, il y avait, du temps d’Eusèbe et de saint Jérôme, deux villes voisines, appelées Anéa, Ἀνεά ou Ἀναιά, placées l’une à l’est, l’autre à l’ouest, la première habitée par des chrétiens, la seconde, et alors la plus considérable, habitée par des Juifs. Cf. Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 221, aux mots Ἀνάβ et Άνσήμ ; S. Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum hebr., t. xxiii, col. 871, aux mots Anab et Anim. Elles correspondent, croyons-nous, aux ruines actuelles de Rhoueïn ech-Charkiéh, « Rhoueïn orientale, » et de Bhoueïn er-Rharbiéh, « Rhoueïn occidentale, » éloignées seulement de dix minutes l’une de l’autre, dans la direction du nord-est au sud-ouest. Robinson avait d’abord vu dans ces ruines, qu’il écrit El-Ghuwein, la ville d’Aïn. Voir Aïn 2. Biblical Researches in Palestine, 1™ édit., 1841, t. ii, p. 625, note 2. Mais plus tard il les identifia avec Anim, après le Dr Wilson, Lands of the Bible, I, p. 354. « Le nom de ʿAnim (pour ʿAyânîm), dit-il, est le pluriel de ʿAïn, « fontaine. » L’arabe Ghuwein est un diminutif de la forme ʿAïn. » Ouv. cité, 2e édit., 1856, t. ii, p. 201, note 1. Il faut reconnaître, avec le même savant, que le nom arabe répond mieux à l’hébreu ʿAïn ; car, la première lettre étant remplacée par le ghaïn (r grasseyé), comme dans Gaza (hébreu : ʿAzza ; arabe : Ghazzéh ou Rhazzéh), les autres sont semblables ; mais la position des deux Rhoueïn nous semble favoriser leur identification avec l’Anim de Josué et les deux Anéa d’Eusèbe et de saint Jérôme : identification admise, au moins pour Anim, par un bon nombre d’auteurs. Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 11 ; et la carte de la Palestine publiée dans la Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, Leipzig, 1890, t. xiii, no 1, etc.
Mariette prétend que le n°95 des listes de Karnak, Aïna, n’est autre chose que l’Anim de Juda, et l’Ἀναιά, de l’Onomasticon, Les listes géographiques des pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 39. M. Maspero fait remarquer que ce nom figure sur une seule des trois listes, et le suivant, Karman, sur deux. « On a, dit-il, le droit d’en conclure, soit que les deux noms désignaient une même localité, soit qu’ils s’appliquaient à deux localités, différentes, mais si rapprochées, qu’on pouvait les prendre l’une pour l’autre. » Il en cherche l’emplacement au milieu des vignobles qui enveloppent Hébron de toutes parts. Alors Aïna serait Aïn ech-Chems, et Karman serait Khirbet Sérâsir, bien plus au nord que Rhoueïn. Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmès III, qu’on peut rapporter à la Judée, 1888, p. 13-15.
Les ruines de Rhoueïn er-Rharbiéh « couvrent les flancs et le sommet d’une colline, située dans une vallée. Le point culminant du monticule est occupé par les restes d’un petit fort en pierres de taille, de forme carrée. Plusieurs autres constructions, bâties également en pierres de taille, sont encore en partie debout alentour ; elles renferment des citernes et des caveaux creusés dans le roc… À dix minutes de marche de ce point, vers l’est-nord-est, les ruines recommencent à se montrer, et comprennent un espace plus considérable encore… Elles sont désignées sous le nom de Rhoueïn ech-Charkiéh. De nombreuses habitations, dont les assises inférieures existent encore, et dont une vingtaine même ont conservé leurs voûtes cintrées, s'élevaient jadis en amphithéâtre sur les pentes d’une colline. Chacune de ces habitations contenait intérieurement un petit magasin souterrain, pratiqué dans le roc. La plupart étaient bâties avec des pierres bien taillées, de dimensions plus ou moins grandes. Une église chrétienne, maintenant renversée, avait été construite avec des pierres d’un bel appareil, comme l’attestent quelques