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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/367

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ANIM — ANIMAUX MENTIONNÉS DANS LA BIBLE

pans de mur encore debout. Les traces d’une enceinte murée, qui environnait cette ville, sont reconnaissables sur plusieurs points. » V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. iii, p. 191-192. Voir la carte de la tribu de Juda.


ANIMAUX mentionnés dans les Écritures. — La Bible hébraïque désigne les « animaux » en général par le mot ḥayyâh, forme féminine de l’adjectif ḥay, « vivant. » Cf. Gen., ix, 5, 10 ; Lev., xi, 46 ; Septante : ζῶον ; Vulgate : anima vivens, bestia. Ḥayyâh signifie proprement « un être vivant » quelconque, Gen., iii, 1, mais il est souvent employé dans un sens restreint ; tantôt il s’applique aux quadrupèdes domestiques ou sauvages, par opposition aux oiseaux, Gen., i, 28 ; Lev., xi, 2, 27, etc. ; tantôt, et fréquemment, il se dit des quadrupèdes sauvages, Gen., vii, 14, 21 ; viii, 1, 19, etc. ; dans ces deux cas, il est quelquefois suivi du mot haššadéh, « animaux des champs. » Exod., xxiii, 11 ; Lev., xxvi, 22 ; Deut., vii, 22 ; Jer., xii, 9, etc. Les Septante ont traduit : τετράπους ; θηρίον, θήρ, et la Vulgate : fera, bestia, quadrupes. — Deux autres mots hébreux signifient aussi « animal », mais toujours dans un sens plus ou moins restreint : 1o Le mot be‘îr désigne toutes les espèces de bétail, Exod., xxii, 4 (Vulgate, 5) ; Num., xx, 4, 8, 11 ; Ps. lxxviii (Vulgate, lxxvii), 48, et quelquefois, plus spécialement, les bêtes de somme, Gen. xlv, 17 ; Septante : κτῆνος ; Vulgate : jumentum. 2o Le mot behêmâh désigne ordinairement les quadrupèdes, et encore dans un sens restreint, ainsi que nous l’expliquons plus bas.

La classification des animaux, dans la Bible, est des plus simples ; Moïse et, à sa suite, les Hébreux ont divisé les animaux en quatre grandes catégories : les quadrupèdes, les oiseaux, les reptiles et les poissons. Cette classification, sans être nulle part enseignée scientifiquement, est cependant proposée ou supposée dans un grand nombre d’endroits. Gen., i, 26 ; ix, 2 ; Lev., xi, 46 ; Deut., iv, 16-18 ; III Reg., iv, 33 ; Éz., xxxviii, 20 ; Jac., iii, 7. Cette division est tirée du mode de mouvement des animaux : parmi eux, les uns marchent, les autres volent, ceux-ci nagent, ceux-là rampent ; c’est là ce qu’il y a de plus apparent et de plus frappant dans l’animal, et aussi ce qui entraîne entre les diverses espèces d’animaux les différences les plus importantes. Cette même division est aussi proposée par des auteurs profanes. Cf. Cicéron, Tuscul., V, xiii, édit. Lemaire, Paris, 1830, t. iii, p. 482 ; et De natura deorum, II, xlvii, t. iv, p. 213. Nous devons dire un mot de chacune de ces quatre catégories d’animaux.

1o Quadrupèdes : Moïse appelle le quadrupède behêmâh ; cette expression, dans la Bible, désigne tous les quadrupèdes terrestres, pourvu qu’ils ne soient pas de très petite taille ; nous disons les quadrupèdes « terrestres », pour exclure certains animaux aquatiques ou amphibies, comme le crocodile, qui ont quatre pieds, et que Moïse n’a jamais classés parmi les behêmôṭ ; de même, les petits quadrupèdes, comme les rats, les taupes, etc., sont classés par Moïse, non parmi les behêmôṭ, mais parmi les reptiles. Cf. Bochart, Hierozoicon, Londres, 1663, i, 2, p. 4. Remarquons, pour éviter les confusions, que quelquefois Moïse a donné au mot behêmâh un sens plus restreint, l’entendant simplement des quadrupèdes domestiques, comme le bœuf, la chèvre, le chameau, etc., et l’opposant ainsi aux quadrupèdes sauvages, comme le lion, le loup, l’ours, etc., qu’il appelle alors ḥayyaṭ hââréṣ ; Septante : θηρία τῆς γῆς ; Vulgate : bestiæ terræ. Gen., i, 24, 25.

2o Oiseaux, ou, généralement, « tous les animaux à ailes, » ʿôf. Gen., i, 20, 21 ; Lev., xi, 13, 20 ; Deut, xiv, 11, etc. Parmi ces animaux à ailes, Moïse distingue une catégorie particulière, qu’il appelle kôl šéréṣ hàʿôf, « tout être qui se traîne (sur la terre), et a des ailes. » Lev., xi, 20-25. Ce sont les « insectes ailés », comme les différentes espèces de sauterelles.

3o Poissons, ou, généralement, « tous les êtres vivants qui nagent (šéréṣ a ici ce sens) dans l’eau. » Gen., i, 20, 21 ; Lev., xi, 9 ; Deut., xiv, 9. Parmi ces animaux aquatiques, Moïse fait une mention spéciale des grands cétacés, qu’il appelle ṭannînim gedôlim ; Septante : κήτη μεγάλα ; Vulgate : cete grandia.

4o Reptiles ; Moïse les appelle šéréṣ šôrêṣ ʿal hââréṣ, c’est-à-dire les animaux « qui se traînent en rampant sur la terre ». Gen., i, 24, 25 ; Lev., xi, 29. Il les distingue ainsi, soit des poissons, appelés aussi šéréṣ, mais qui se meuvent « dans l’eau » (cf. Bochart, loc. cit., c. 6, p. 37), soit de ces insectes ailés, que nous venons de signaler, appelés également šéréṣ, qui peuvent se mouvoir ou ramper sur la terre, mais qui ont des ailes, et qui, de ce chef, sont classés parmi les oiseaux. Remarquons que les mots « rampant sur la terre », qui désignent les reptiles, se prennent dans un sens très large, et s’entendent non seulement des reptiles proprement dits, qui sont apodes, mais encore des animaux dont les pieds sont si petits, qu’ils semblent moins marcher que se glisser ou ramper, comme les taupes, les lézards, et un grand nombre d’insectes.

Environ cent cinquante-cinq mots hébreux désignent cent vingt-deux espèces d’animaux, auxquelles il faut ajouter deux espèces nouvelles mentionnées par les livres grecs de l’Ancien Testament, et quatre, mentionnées dans le Nouveau Testament ; en tout cent vingt-huit espèces signalées dans la Bible.

Voici la liste de tous ces animaux ; nous la donnons dans l’ordre alphabétique, sans aucune distinction de classes, afin qu’on puisse les trouver plus facilement. À côté du nom de chaque animal, nous indiquons le mot hébreu qui le désigne dans l’Écriture, puis le mot qui lui correspond dans les Septante et dans la Vulgate ; enfin, s’il y a lieu, le mot qui désigne l’animal dans le Nouveau Testament ; nous signalons les cas où l’identification est douteuse. Les articles spéciaux sur chaque animal compléteront les renseignements qui le concernent.

Abeille ; hébreu : debôrâh, Jud., xiv, 8, etc. ; Septante : μέλισσα ; Vulgate : apis.

Addax, espèce d’antilope ; hébreu : dîšôn, Deut., xiv, 5, etc. ; Septante : πύγαργος ; Vulgate : pygargus.

Agneau, désigné en hébreu par les mots suivants :

  1. Agneau de moins d’un an, agnelet, tâléh, I Reg., vii, 9, etc. ; Septante : ἀνήρ γαλαθηνός ; Vulgate : agnus lactens.
  2. Agneau d’un an à trois, kébéṡ ou kéṡéb (par transposition des deux dernières radicales), Num., vii, 15, 17 ; Lev., iii, 7, etc. ; Septante, ordinairement : ἀμνός ; quelquefois : ἀνήρ, ἀρνioν, πρόβατoν ; Nouveau Testament : ἀμνός, Act., viii, 32, etc. ; Vulgate : agnus.
  3. Agneau gras, kar, Deut., xxxii, 14, etc. ; Septante : tantôt ἀνήρ, tantôt ἀμνός, une fois κριός ; Vulgate : agnus.
  4. Signalons encore le mot chaldaïque, ʾimmar, I Esdr., vi, 9, 17 ; Septante : ἀμνός ; Vulgate : agnus.

Aigle ; hébreu : néšer, Lev., xi, 13, etc. ; Septante et Nouveau Testament : ἀετός ; Vulgate : aquila. Le mot néšer désigne toutes les espèces d’aigles, et même en quelques endroits, par exemple, Michée, i, 16, le vautour.

Aigle de mer ; hébreu : ʿôzniyâh, Lev., xi, 13 ; Septante : ἀλιαίετός ; Vulgate : haliæetus. Toutefois cette identification est douteuse ; d’après d’autres, le mot ʿôzniyâh signifierait le circaète (espèce d’aigle) ou le balbusard.

Âne, désigné par trois mots hébreux :

  1. ḥǎmôr, Gen., xlix, 14 ; Ex., xiii, 13, etc.
  2. ʿayîr, signifiant surtout « jeune âne », Gen., xlix, 11, etc.
  3. ʾâtôn, ânesse, Gen., xlix, 11 ; Num., xxii, 23, etc.

Les Septante ont traduit par ὄνoς, des deux genres, et πῶλος τῆς ὄνoυ ; Vulgate : asinus, asina, pullus asinæ ; Nouveau Testament : mêmes mots.

Âne sauvage, ou onagre, désigné par deux mots hébreux :

  1. ʿârôd, Job, xxxix, 5, etc. ; Septante : ὄνoς ἀγρioς ; Vulgate : onager.
  2. péré’ ou péréh, Gen., xvi, 12 ; Job, vi, 5, etc. ; Septante : ὄνoς ἀγρioς ; Vulgate : onager.

Antilope. Voir, dans la présente liste, les quatre espèces