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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/475

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ARA — ARABAH

musulmane, pour désigner la partie montagneuse de l’Irak persan, l’ancienne Médie. Ce nom d’Hara peut même provenir des Juifs exilés dans ce pays, et l’auteur sacré peut l’avoir trouvé dans les sources particulières dont il s’est servi. Cf. Keil, Biblischer Commentar über das Alte Testament, Chronik, Leipzig, 1870, p. 80. Telle est en substance l’opinion de Schrader dans Riehm’s Handwörterbuch des biblischen Altertums, Leipzig, 1884, t. i, p. 570, au mot Hara ; de Gesenius, Thesaurus linguæ hebrææ, p. 392.

Le livre de Tobie, i, 16, confirmé par les monuments assyriens, nous apprend aussi qu’un certain nombre de captifs s'établirent en Médie. « Les Mèdes, dit M. Vigouroux, avaient envahi les pays situés à l’ouest de Rhagæ et s’y étaient solidement établis dans les temps qui précédèrent l’avènement de Théglathphalasar, le vainqueur d’Israël. Ce voisinage inquiéta les Assyriens. Théglathphalasar porta ses armes dans la direction du Zagrus dès la seconde année de son règne ; il parcourut victorieusement la Médie dans toute son étendue, et ses succès furent tels, qu’il n’eut pas besoin d’y recommencer ses expéditions pendant tout le reste de ses jours. » La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., Paris, 1889, t. iv, p. 154. Ce roi d’Assyrie, qui le premier pratiqua sur une large échelle la politique barbare de transplanter dans d’autres contrées les populations vaincues, put donc déporter dans le pays lointain des Mèdes les enfants d’Israël, comme le fit également Sargon, son second successeur, le vainqueur de Samarie. Voir Médie.

ARAAS (hébreu : Ḥarḥas ; Septante : Ἀράς), père de Thécua et ancêtre de Sellum, l'époux de Holda, prophétesse du temps de Josias. IV Rois, xxil, 14. Dans II Par., xxxiv, 22, il est appelé Hasra (hébreu : hasrah, « indigène » ).

ARAB (hébreu : ʾĂrâb ; Septante : Αἰρέμ), Jos., xv, 52 ; ville de la tribu de Juda. La Vulgate écrit Arbi dans II Reg., xxiii, 35. C’est la première ville du second groupe appartenant au district montagneux. Jos., xv, 52-54. Saint Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 894, signale à propos d' « Éreb, dans la tribu de Juda…, un bourg du Daroma, c’est-à-dire de la région méridionale, qui s’appelle Érémiththa », Héromith suivant d’autres éditions, Ἐρέμινθα dans l’Onomasticon, Goettingue, 1870, p. 254. C. R. Couder écrivait de Yutta, le 5 novembre 1874 : « À l’est d’Hébron, un site très ancien a été découvert par le caporal Armstrong, et est connu sous le nom de Khirbet el-'Arabiyéh (la ruine arabe). On y remarque plusieurs puits et citernes, et il est situé près d’une des routes principales. À cette identification on peut objecter que l’aleph hébreu est ici représenté par Vain arabe ; mais nous avons un exemple notable d’un changement absolument identique dans le nom d’Ascalon (hébreu : ʾAšqelôn), maintenant ʾAskelân, et le changement est ici d’autant plus naturel, qu’il donne un sens au mot dans le langage moderne des Arabes. » Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1875, p. 14. Plus tard cependant le même explorateur plaça Arab un peu plus bas, au village actuel d’Er-Rabiyéh, au sud-ouest d’Hébron. Quarterly Statement, 1881, p. 50, et Handbook to the Bible, Londres, 1887, p. 403. Les auteurs de la nouvelle carte anglaise, Londres, 1890, feuille 14, ont maintenu cette identification. Cf. Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 12. Elle semble plus conforme à l'énumération de Josué, xv, 52, dans laquelle Arab se trouve près de Ruma, hébreu Dûmâh, qu’on identifie généralement avec Khirbet Daouméh. Voir la carte de la tribu de Juda. Cette ville était la patrie d’un des héros de David nommé Pharai. II Reg., xxiii, 35. Voir Arbi.


ARABA, ARBATHITE (hébreu : hâʿarbâṭi ; Septante : ὁ Bαρδιαμίτης, II Reg., xxiii, 31 ; ὁ Γαραϐαιθί, I Par., xi, 32), c’est-à-dire « natif d’Arabah », s’applique à Abialbon, un des héros (gibbôrîm) de David. II Reg., xxiii, 31 ; I Par., xi, 32. Arabah est une ville de la tribu de Benjamin, Jos., xviii, 22, sur la frontière nord-est de Juda, Jos., xv, 6, appelée Beth Araba, mais nommée aussi simplement Arabah. Cf. Jos., xv, 6, et xviii, 18. Voir Beth Araba.


ARABAH (hébreu : hâʿĂrâbâh, avec l’article, Deut., ii, 8 ; iii, 17 ; iv, 49 ; Jos., iii, 16 ; viii, 14 ; xi, 2, 10 ; xii, 1, 3 ; xviii, 18 ; Il Reg., iv, 7 ; IV Reg., xxv, 4 ; Jer., xxxix, 4 ; lii, 7 ; Ezech., xlvii, 8 ; hâʿĂrâbâṭah, avec local, Jos., xviii ; 18 ; — Septante : Ἄραϐα, Deut, ii, 8 ; iii, 17 ; iv, 49 ; Jos., iii, 16 ; xi, 2 ; xii, 1, 3 ; IV Reg., xxv, 4 ; Jer., xxxix, - ; lii, 7 ; Ἄραϐία, Ezech., xlvii, 8 ; Bαιθάραϐα, Jos., xviii, 18 ; πρὸς δυσμαῖς, Jos., xi, 16 ; κατὰ δυσμάς, II Reg., iv, 7 ; — Vulgate : campestria, Deut., ii, 8 ; IV Reg., xxv, 4 ; Jos., xviii, 18 ; planities, Deut., iii, 17 ; iv, 49 ; Jos., xviii, 18 ; plana deserti, Ezech., xlvii, 8 ; solitudo, Jos., xii, 1, 3 ; desertum, Jos., viii, 14 ; II Reg., iv, 7 ; Jer., xxxix, 4 ; eremus, Jer., lii, 7), nom donné, dans le texte hébreu, à la vallée profonde qui s'étend du lac de Tibériade à la mer Morte, et de la mer Morte au golfe Élanitique.

I. Nom et signification. — 1° Dans l'Écriture. Ce nom ne se trouve, dans la Vulgate, que sous la forme composée de Beth Araba, hébreu : Bêt-hâʿĂrâbâh, « la maison de l’Arabah ; » Septante : Bαιθάραϐα, ville de la tribu de Benjamin, Jos., xviii, 22, sur la frontière nord-est de Juda, Jos., xv, 6 ; mais, dans l’hébreu, il se rencontre assez fréquemment, tantôt avec un sens général, tantôt avec un sens restreint.

Plusieurs écrivains sacrés de l’Ancien Testament, principalement les poètes et les prophètes, emploient le mot ʿăràbâh avec l’idée générale de « région déserte, stérile, inhabitable ». Cf. Job, xxxix, 6 ; Is., xxxiii, 9 ; xxxv, 1 ; XL, 3 ; li, 3 ; Jer., ii, 6 ; xvii, 6 ; l, 12 ; li, 43. Gesenius, Thesaurus linguæ heb., p. 1066, le rattache à la racine ʿâràb ou ʿârêb, « être stérile, aride. » Les Septante le rendent de différentes manières : ἄϐατος, « inaccessible, » Jer., l, 12 ; li, 43 ; ἕρημος, « désert, » Job, xxxix, 6 ; Is., xxxv, 1 ; li, 3 ; Jer., xvii, 6 ; ïr, « terrain bas, » Is., xxxiii, 9 ; ἄπειρος (γῆ), « (terre) inculte, » Jer., ii, 6 ; γῆ διψώσα, « terre altérée, » Is., xxxv, 6. La Vulgate met de même, tantôt desertum, Is., xxxiii, 9 ; xli, 19 ; Jer., xvii, 6 ; Li, 43 ; tantôt solitudo, Job, xxxix, 6 ; Is., xxxv, 1 ; XL, 3 ; xxxv, 6 ; tantôt inhabitabilis (terra), Jer., ii, 6.

Mais, avec l’article défini, hâʿĂrâbâh possède, notamment dans les livres historiques, comme le Deutéronome, Josué et les Rois, un sens local bien déterminé. Il indique une contrée parfaitement connue des habitants de la Palestine, c’est-à-dire cette dépression si remarquable qui s'étend des pentes méridionales de l’Hermon au golfe d’Akabah, par la vallée du Jourdain, la mer Morte et l’ouadi Arabah, qui en conserve encore le nom. Il suffit, en effet, d’un coup d'œil sur les principaux passages des livres que nous venons de citer, pour constater que ce mot, au temps de la conquête et de la monarchie, s’appliquait à la vallée dans toute sa longueur, aussi bien dans sa partie septentrionale que dans sa partie méridionale. Ainsi : 1° la région appelée plus spécialement aujourd’hui El-Ghôr, et qui va du lac de Génésaieth à la mer Morte, est clairement indiquée dans Deut., iv, 49 ; Jos., xi, 2 ; xil, 1, 3. — 2° Dans Jos., viii, 14 ; xviii, 18 ; II Reg., Il, 29 ; iv, 7 ; IV Reg., xxv, 4 ; Jer., xxxix, 4 ; lii, 7, il s’agit de la plaine du Jourdain qui se trouve au nord de la mer Morte, et, avec ce sens, ces différents passages, embarrassants pour certains commentateurs, deviennent facilement intelligibles. — 3° L’Arabah, Jos., XI, 16 ; xii, 8, compte parmi les grandes divisions de la Palestine, et est ainsi distinguée de « la montagne », har ; de « la plaine », šefêlâh ; du « midi », hannégéb ; de « la plaine du Liban ou de Cœlésyrie », biqʿaṭ hallebânôn. — 4° La mer Morte, occu-