connaître à leurs dépens l’utilité des chars de guerre. Jos., xvii, 16 ; Jud., i, 19. Du temps de David, l’usage en était déjà répandu ; on s’en servait surtout comme de véhicules d’apparat, tellement réservés aux rois et aux princes, qu’Adonias, rival de Salomon, ne pensa pas pouvoir mieux affermir ses prétentions au trône qu’en se montrant sur un char, comme faisait le fils de David. II Reg., xv, 1 ; III Reg., 1, 5 ; mais avant Salomon les chars ne furent pas utilisés dans les combats.
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258. — Chars de guerre égyptiens. Temple de Ramsès II, à Thèbes. D’après Lepsius, Denkmäler, Abth. iii, pi. 155.
Cependant depuis longtemps, et au plus tard du temps des Hyksos, l’Égypte s’en servait avec succès ( fig. 2381, et l’on voit dans les peintures anciennes que, dans les opérations stratégiques, l’infanterie égyptienne s’avançait appuyée sur ses flancs et ses derrières par un cordon de ces chars. Lepsius, Denkmäler aus Aegypten, Abth. iii, pi. 155. Les Chananéens et les Philistins, favorisés par leurs vastes plaines de la Séphéla, de Saron et de Jesraël, se servaient aussi de chars dans leurs expéditions guerrières, Jos., xi, 4 ; Jud., i, 19 ; II Reg., i, 6, et ils étaient réputés pour leurs chars blindés de fer. Jos., xvii, 16, 18 ; Jud., i, 19. Les Philistins, sous Saùl, mirent en ligne un nombre considérable de ces chars, bien que le chiffre de trente mille donné dans le texte, I Reg., xiii, 5, soit sûrement une faute de transcription, les Chananéens du nord n’en ayant eu que neuf cents, Jud., iv, 3, les Syriens d’Adarézer mille. I Par., xviii, 4. Les Syriens, II Reg., viii, 4 ; x, 18 ; III Reg., xxii, 81 ; IV Reg., vi, 14, les Assyriens et les Babyloniens usaient depuis longtemps des chars de guerre, quand Israël les introduisit dans son armée. Malgré la difficulté résultant du terrain montagneux de la Palestine, David avait déjà compris quelle cause d’infériorité c'était pour son armée que d'être dépourvue de ce puissant moyen d’attaque. Aussi, en attendant la formation d’un corps spécial, il ne manquait pas l’occasion d’affaiblir de ce chef, quand il le pouvait, la puissance de ses ennemis ; ce qu’il fit notamment dans la guerre contre les Syriens, en coupant aux chevaux de trait le nerf du jarret et en brûlant les chars. II Reg., viii, 4 ; I Par., xviii, 4. La création de ce nouveau corps militaire s’imposa surtout lorsque s'étendirent les relations du royaume avec les peuples étrangers, dont le territoire était plus favorable à son fonctionnement. Elle eut lieu sous Salomon. Quatorze cents chars (d’après II Par., ix, 25, « douze mille chars et cavaliers ») et quatre mille chevaux de trait, tel fut le premier effectif, III Reg., x, 26 ; II Par., i, 14 (d’après III Reg., iv, 26, et II Par., ix, 25, « quarante mille chevaux » ). Il fallait à ce matériel des arsenaux et des magasins, comme il y en avait déjà pour l’armement et l'équipement des troupes à pied. Salomon en établit à Jérusalem et dans les principales villes du royaume, appelées pour cela « villes de chars », urbes quadrigarum, urbes curruum, III Reg., ix, 19, II Par., i, 14 ; viii, 6 ; IX, 25 ; « villes de cavalerie, » civitates equitum, III Reg., IX, 19 ; urbes equitum, II Par., viii, 6.
À l’exemple de Salomon, les rois d’Israël s’empressèrent, après le schisme des dix tribus, de doter leur royaume de troupes de cavalerie et de chars de guerre, III Reg., xvi, 9 ; IV Reg., viii, 21 ; au, 7. Sous Baasa, Zamri, le meurtrier d'Éla, commandait la moitié de la cavalerie. III Reg., xvi, 9. Mais comme le pays d’Israël, aussi bien que celui de Juda, n'était pas très abondant en chevaux, souvent les rois appelèrent à leur secours la cavalerie et les chars de guerre des Égyptiens, IV Reg., xviii, 24 ; Is., xxxi, 1 ; xxxvi, 9, ou insérèrent dans leur traité d’alliance avec l’Égypte une clause concernant les renforts de ce genre à recevoir en cas de guerre.
6° Chefs de l’armée. — Quant à la hiérarchie militaire.