Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/699

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1243
121
AUGUSTIN (SAINT) — AUMONE

le rapport de la loi et de la grâce. La doctrine a une saveur pélagienne, corrigée plus tard par saint Augustin lui-même. — 2° Epistolæ. a) Lettres à saint Jérôme, Epist. xxviii (394 ou 395), t. xxxiii, col. 111 ; Epist. xl (397), col. 154-158 ; Epist. lxxi (403), col. 241 ; Epist. lxxiii (403), col. 245-250 ; Epist. lxxxii (404), col. 276291 ; Epist. clxvii (415), col. 733-741. Les quatre premières lettres se réfèrent à deux points : 1° les traductions hiéronymiennes ; saint Augustin essaye de dissuader saint Jérôme de traduire sur l’hébreu ; 2° le sens du passage de l’Épître aux Galates, où saint Paul raconte qu’il avait repris saint Pierre ; saint Augustin tient que saint Pierre avait failli et qu’il fut repris justement. Dans la cinquième lettre, saint Augustin demande l’explication du v. 10, chap. ii, de l’Épître de saint Jacques : « Quicumque enim totam legem servaverit, offendat autem in uno, factus est omnium reus. » — b) À saint Paulin, Epist. CXLix (414), t. xxxiii, col. 630-645, sur les Psaumes (Ps. xv, 3 ; xvi ; lviii, 12 ; lxvii, 22), sur les Épîtres de saint Paul (Eph., iv, 11 ; I Tim., ii, 1 ; Rom., xi, 2, col. 11, 16) et sur les Évangiles (Joa., xx, 17 ; Luc, ii, 34). Explication savante et ingénieuse. — c) À Évodius, Epist. clxiv (415), t. xxxiii, col. 709 : 1° sur I Petr., iii, 18 ; 2° sur la délivrance des justes par la descente de l’âme de Jésus-Christ aux enfers. Quels justes ? Adam, certainement les patriarches, probablement les philosophes qui ont approché de la vérité sans l’atteindre. — d) À Hésychius, Epist. cxcvii (vers 418), Epist. cxcix (419), t. xxxiii, col. 901. Hésychius, évêque de Salone en Dalmatie, croyant à la fin prochaine du monde, y appliquait la prophétie des Semaines de Daniel. Saint Augustin tient qu’elle a eu avec la mort de Jésus-Christ son entier accomplissement. Etc. — 3° De diversis quæstionibus ad Simplicianum libri duo (397), t. xl, col. 101-148. Ces questions étaient peu importantes et’d’une solution facile. — 4° Quæstionum Evangeliorum libri duo (400), t. xxxv, col. 13211364, sur les Évangiles de saint Matthieu et de saint Luc. C’est un commentaire le plus souvent allégorique. — 5° Quæstionum in Heptateuchum libri septem (vers 419, t. xxxiv, col. 547-824. Saint Augustin donne des réponses rapides, destinées à servir comme de mémento. Il s’attache au sens littéral et fait souvent de la critique textuelle.

IV. Texte et critique textuelle. — On peut ranger sous ce titre : 1° De consensu Evangelistarum libri quatuor (vers 400), t. xxxiv, col. 1041-1230. C’est un des plus importants écrits exégétiques de saint Augustin. II y mit tous ses soins. Livre 1er, autorité du témoignage des évangélistes, en réponse aux païens prétendant qu’ils avaient ajouté aux doctrines du Sauveur. Livre ii, accord des évangélistes, saint Matthieu étant pris pour base, de la naissance du Sauveur à la Cène. Saint Augustin pose les règles permettant d’établir scientifiquement cet accord. Livre iii, accord des évangélistes de la Cène à la fin. Les quatre Évangiles sont à peu près fondus en un seul récit : saint Augustin ne dit guère que ce qui est nécessaire pour relier les faits. Livre iv, accord des évangélistes sur quelques faits particuliers dans saint Marc (i à vii), dans saint Luc ( vm et ix) ; x, ce que saint Jean ajoute à saint Matthieu, saint Marc et saint Luc. — 2° Scripturæ Sacræ locutionum libri septem (vers 419), t. xxxiv, col. 485-546. Saint Augustin relève, en faveur des Latins, les idiotismes des langues hébraïque et grecque qui se trouvent dans l’Heptateuque. Il en a noté sept cent vingt-six. Plusieurs de ces locutions sont contestables. — 3° Speculum liber unus (427), t. xxxiv, col. 887-1040. C’est une collection de nombreux extraits de l’Ancien et du Nouveau Testament d’après la traduction de saint Jérôme, où sont exposés les principes universels et immuables de la conscience chrétienne. Saint Augustin n’avait cessé de préconiser la lecture des Écritures. À la fin de sa vie, il a voulu mettre entre les mains de tous un recueil biblique, où chacun put se voir comme dans un miroir.

V. Règles d’interprétation. — De doctrina christiana libri quatuor (426), t. xxxiv, col. 15-122. Saint Augustin, synthétisant dans cet ouvrage, commencé en 397 et terminé en 426, sa longue expérience comme exégète, y a donné les règles d’interprétation, qui se ramènent à deux points : comprendre et expliquer. L’amour de Dieu et du prochain est la plénitude, la fin des Écritures, pour l’intelligence desquelles il faut donc avoir une grande pureté de vie. L’intelligence des livres canoniques, énumérés livre ii, chap. viii, nécessite la connaissance des langues, grecque et hébraïque surtout, de l’histoire, des sciences naturelles, de la dialectique, des arts, des institutions, des mœurs particulières et locales. Autant que possible, il convient d’expliquer la Bible par la Bible, les expressions obscures ou ambiguës par les passages clairs, etc. Au livre iii, chap. xxx, saint Augustin analyse les sept règles de Tichonius, qui sont des plus utiles. L’exégète doit, pour expliquer les Écritures, parler une langue toujours claire, dans le seul but de faire connaître la vérité révélée.

Voir Gastius Brisacensis, D. Aurelii Augustini, Hipponensis Episcopi, tam in Vetus quam in Novum Testamentum commentarii, ex omnibus ejusdem lucubrationibus passim in ordinem utriusque capitum, 2 in-f°, Bâle, 1542 ; Lenfant, Biblia Augustiniana, sive Collectio et explicatio omnium locorum Sacræ Scripturæ, quæ sparsim reperiuntur in omnibus sancti Augustini operibus ordine Biblico, 2 in-f°, Paris, 1661 ; Bindesboll, Augustinus et Hieronymus de Scriptura Sacra ex hebræo interpretanda disputantes, in-8°, Copenhague, 1825 ; Clausen, Aurelius Augustinus Scripturæ Sacræ interpres, in-8°, Copenhague, 1822 ; Motais, L’école éclectique sur l’Hexaméron mosaïque, Saint Augustin, dans les Annales de philosophie chrétienne (1885), t. xii, p. 174-191, 286301, 375-390 ; xiii, 65-78, 159-172 ; Overbeck, Aus dem Briefwechsel des Augustin mit Hieronymus, dans Sybel, Historische Zeitschrift (1879), t. vi, p. 222-259 ; Possidius, Sancti Augustini episcopi vita, dans l’édition des Bénédictins ; J. J. B. Poujoulat, Histoire de saint Augustin, sa vie, ses œuvres, 3 in-8°, Paris, 1844 ; 2 in-8°, Paris, 1852 ; Bindemann, Der heil. Augustinus, 3 in-8°, Leipzig, 1854-1869.

C. Douais.

2. AUGUSTIN D’ARCOLI (d’Ascoli, de Asculo), religieux augustin, florissait vers 1385. Il a écrit : Super Evangelia dominicalia ; Super Genesim quædam moralia ; Lectiones in universam Scripturam. Au commencement de ce siècle, ses ouvrages se trouvaient manuscrits dans les bibliothèques de Bologne, de Padoue et de Florence. — Voir Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée (1822), t. iii, p. 213.

B. Heurtebize.

3. AUGUSTIN DE BASSANO Jean, de l’ordre de Saint -Augustin, né en 1488, mort à Bergame le 10 janvier 1557. Il est quelquefois appelé Augustinus Bassianus ou Bassanensis. Il a laissé un commentaire sur les Épîtres de saint Paul à Timolhée.

B. Heurtebize.

4. AUGUSTIN DE VIGUERIA, capucin de la province de Gênes, mort au couvent de Casai en 1617, a laissé, entre autres ouvrages : 1° Lectiones 37 super visionem scalæ Jacob ; 2° Conceptus scripturales et morales super Missus est ; 3° Commentaria scripturalia et moralia super Threnos Jeremiæ. Le P. Lelong cite ces titres dans sa Bibliothèque sacrée, et Sbaraglia dit que ces ouvrages sont conservés en manuscrit chez les Capucins de Gênes.

P. Apollinaire.

5. AUGUSTIN SUPERBI. Voir Superbi.

AUMÔNE, secours matériel donné aux pauvres.

I. Aumône chez les Hébreux. — Ils avaient deux catégories d’aumônes : les unes étaient déterminées, au moins quant à l’espèce et aux principales circonstances, par exemple, le glanage des épis réservé aux indigents, etc. ;