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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/70

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AARON-BEN-ÉLIE — ABAL


pris pour modèle ; aussi a-t-il été surnommé le Maïmonide du caraïsme. L’arbre de vie a été publié en 1839, à Constantinople. En 1841, MM. Delitzsch et Steinschneider en ont donné une belle édition, enrichie de précieuses additions. La couronne de la Loi a été publiée par fragments avec traduction latine par Kosegarten, à Iéna (1824). Voir J. G. Schupart, Secta Karseorum, Iéna, 1701, et les ouvrages sur les caraïtes indiqués à Aaron-ben-Joseph.

10. AARON-BEN-JOSEPH, Aaron, fils de Joseph, surnommé le Premier (hâri’šôn, voir Aaron-ben-Élie), né à Constantinople dans la première partie du XIIIe siècle, fut médecin dans cette ville, où il mourut en 1294. Ce rabbin composa des commentaires sur une grande partie de la Bible : sur le Pentateuque, sur les premiers prophètes, c’est-à-dire sur les livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois, sur Isaïe, sur les Psaumes et sur Job. Le plus connu est son commentaire sur le Pentateuque, Séfer hammibhâr, Livre de choix, ainsi apprécié par de Rossi : « (Commentaire) remarquable, exact, excellent en tout ce qui regarde le sens grammatical et littéral. » On y trouve parfois cependant de l’obscurité et de la subtilité. On a également de cet auteur un excellent abrégé de grammaire hébraïque et de critique sacrée, intitulé : Le parfait en beauté, Kelil yôfi, où il traite des variantes, transpositions, singularités, etc., du texte sacré. « Ce petit abrégé, dit Richard Simon, explique beaucoup de choses en peu de mots. » Aaron-ben-Joseph est le plus célèbre des écrivains caraïtes du XIII siècle. On l’estime comme bon théologien juif, et savant interprète de l'Écriture. Il s’attache surtout au sens littéral ; cependant il donne parfois dans l’allégorie et la cabale : il le doit peut-être à Nahmanide, dont il fut, dit-on, le disciple. Le livre de choix a été imprimé en 1835, à Eupatoria, en Crimée. Déjà des extraits avec traduction latine avaient été publiés à Amsterdam, en 1705. La Bibliothèque nationale possède de cet ouvrage deux manuscrits du XIVe siècle. La bibliothèque de Leyde a plusieurs autres ouvrages manuscrits de cet auteur. Sa grammaire fut imprimée à Constantinople, en 1581. Très rare. Voir Notice sur les Caraïtes, par le caraïte Mardochée, publiée et traduite par I. Chr. Wolf, Hambourg, 1714 ; Trigland, Diatribe de secta Karæorum, Delft, 1703 ; J. G. Schupart, Secta Karæorum, Iéna, 1701.

11. AARON-BEN-MOSCHÉH-BEN-ASCHÊR, ou d’ordinaire BEN-ASCHÊR simplement, rabbin du Xe siècle, dont la vie et le rôle sont encore enveloppés d’obscurité. Tout ce qu’on sait sur ce personnage, qui vécut à Tibériade, c’est qu’il fut, avec Ben-Naphtali, de Bagdad, le plus célèbre des naqdanim ou rabbins qui complétèrent, par l’adjonction de quelques signes, l'œuvre des véritables ponctuateurs de la Bible (ba’alê niqqud). Il entreprit une révision du texte sacré accompagné de sa ponctuation. Cette recension, faite avec un soin minutieux, l’emporta sur celle de Naphtali, son émule, et a depuis servi de base pour le texte de nos éditions imprimées. On attribue à Ben-Aschêr le Traité des accents qui se trouve à la fin des Bibles rabbiniques. Raymond Martin lui attribue aussi une grammaire hébraïque, mais Buxtorf pense qu’on doit lire Ben-Esra au lieu de Ben-Aschêr. On croit qu’il a été l’auteur ou le compilateur principal de règles et de fragments massorétiques importants. Wogue, Histoire de la Bible, p. 125. Voir Dikduke hateamim des Ahron-ben-Moscheh-ben-Ascher, herausgegeben von Bær und H. Strack, Leipzig, 1879.

12. AARON-BEN-SCHEMOUEL, publia à Francfort-sur-l’Oder, en 1690, La maison d’Aaron, Bet 'Aharôn, table des endroits de la Bible selon l’ordre des livres et des chapitres, indiquant en quels livres ces endroits de la Bible sont expliqués ; « ouvrage, dit Wolf, Bibliotheca hebraica, très utile aux interprètes et aux prédicateurs. »

13. AARON MOÏSE, de Lemberg, a donné, sous le titre de ’Ohel Moiéh, Tente de Moïse, une grammaire hébraïque estimable, 1765.

AARONITES. Descendants d’Aaron. I Par., xxvii, 17. C’est dans cette famille que se perpétuait le souverain pontificat. Voir Aaron 1.

AASBAÏ (hébreu : 'Ahasbaï, « Je me réfugie en Jéhovah ; » Septante : Ἀσϐίτου), père d'Éliphélet, un des vaillants guerriers de David. II Reg., xxiii, 34. Il est appelé : 6e » hamma’akâti, ce que la Vulgate traduit par « fils de Machati », mais qui signifie plutôt le lieu d’origine, habitant ou originaire de Maacha. Voir Abel-Beth-Maacha. Peut-être descendait-il de l’antique race de Machati, dont il est question Deut., iii, 14.

1. AB, mot hébreu, אב, ʾâb, qui signifie « père ». Il entre dans la composition des noms propres d’hommes et de femmes, où il est placé soit au commencement comme sujet, soit à la fin comme attribut : Ab-i-mélech, « mon père est roi ; » Ab-î-gaïl, « mon père est joyeux ; » El-î-ab, « mon Dieu est père ; » Jo-ab, « Jéhovah est père. » Dans quelques noms propres, 'âb paraît signifier « possesseur », sens qu’il a assez souvent en arabe et en éthiopien. Ainsi Abiathar, hébreu : ʾÉbyâṭâr, signifie « père d’abondance » ou possesseur de richesses.

2. AB, cinquième mois de l’année hébraïque. Il avait trente jours et commençait à la nouvelle lune de juillet. Le nom de ce mois ne se lit pas dans la Bible, mais seulement dans les Targums et les écrits rabbiniques. Les Juifs l’empruntèrent après la captivité aux Chaldéens, qui appelaient ’abu le cinquième mois. Voir Mois.

ABADDON, ange de l’abîme, dans l’Apocalyse, ix, 11. Abaddon est un mot hébreu, אבךרן, qui signifie « perte, ruine, mort », Job, xxxi, 12, et « le lieu où habitent les morts », Job, . xxvi, 6 ; Prov., xv, 11. Saint Jean donne ce nom à l’ange qui préside à l’enfer, à l’un des principaux chefs des démons, si ce n’est à Satan lui-même, et il explique le sens du mot sémitique par le mot grec Apollyon, Ἀπολλύον, que notre Vulgate interprète à son tour par le mot Exterminans, « Exterminateur. » L’auteur de l’Apocalypse veut sans doute faire ressortir par là le contraste qui existe entre Jésus, dont le nom signifie Sauveur, parce qu’il nous sauve de nos péchés, et celui de l’Ange de l’abîme, qui ne cherche qu'à perdre et à faire périr les hommes. On a voulu, mais sans preuves, identifier Abaddon avec le démon Asmodée, dont il est parlé dans le livre de Tobie, iii, 8 ; vi, 14 ; viii, 3. Ces deux esprits mauvais nous sont présentés avec des caractères différents : Asmodée est le démon de l’impureté ; Abaddon est le chef des sauterelles symboliques qui sortent du puits de l’abîme, semblables à des chevaux préparés au combat, ayant des têtes d’homme, des cheveux de femme, des dents de lion et des queues de scorpion. Voir Sauterelles.

ABAILARD. Voir Abélard.

ABAL (Septante : Ἂϐαλ), nom attribué au père de Daniel dans la traduction du livre de ce prophète par les Septante. On y lit, au commencement du chapitre xiv, qui contient l’histoire de Bel : « De la prophétie d’Ambacoum (Habacuc), fils de Jésus, de la tribu de Lévi. Il y avait un prêtre du nom de Daniel, fils d’Abal, commensal du roi de Babylone. » Voir S. de Magistris, Daniel juxta Septuaginta, in-f°, Rome, 1772, p. 89 ; C. Bugati, Daniel secundum editionem Septuaginta interpretum ex tetraplis syriace, in-4o, Milan, 1788, p. 119. Ce passage ne se trouve pas dans la traduction grecque ordinaire, parce que la version de Daniel par Théodotion a été préférée par l'Église grecque à celle des Septante. La forme