Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/710

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1265

AUROGALLUS — AUTEL

J266

mourut dans cette dernière ville le 10 novembre de l’année suivante. Il fut l’ami de Luther et l’aida dans sa traduction de la Bible en langue allemande. Voir Allemandes (versions), col. 376. On a encore de lui : Liber de hebrxis urbium, regionum, populorum, fluminum, montium et aliorum locorum nominibus ex Veteri Testamento collectis, in-8°, Wittenberg, 1526 ; édit. augmentée, in-8°, Bâle, 1539 ; Grammatica hébrxse chaldeseque llnguse, Wittenberg, 152r> ; editio auctior, in-8°, Bàle, 1539. — Voir de Wette-Seidemann, Luther’s Briffe, t. vi, p. 709. L. Guilloreau.

    1. AURORE##

AURORE (Hébreu : saJiar, « ce qui s’élance ; » Septante : ôp6po ; , iw<7cpôpoç ; Vulgate : aurora, antelucanum, diluculum). L’aurore est le crépuscule du matin, dont la rapidité et la brièveté croissent à mesure qu’on se rapproche de l’équateur. Les Grecs et les Romains faisaient de l’aurore une divinité chargée d’ouvrir au soleil les portes du monde. Les Hébreux se sont contentés d’en admirer le merveilleux spectacle du haut de leurs montagnes et d’en parler poétiquement. Les Livres Saints tirent de l’aurore de nombreuses métaphores. L’auteur de Job, XLI, 9, compare aux « paupières de l’aurore » les yeux du crocodile. Les yeux de cet animal étaient, chez les Égyptiens, le signe hiéroglyphique de l’aurore. Les rayons divergents qui partent du soleil encore au-dessous de l’horizon sont comme les cils lumineux qui bordent les paupières de l’aurore personnifiée. Ailleurs elle a des ailes, symboles de sa rapidité. Ps. cxxxrx, 9 (hébreu). Dans le titre du Ps. xxi, qui doit être chanté sur l’air de « la biche de l’aurore », les talmudistes pensent que l’aurore est comparée à une biche, Berachoth, ꝟ. 2, c. 3, soit à cause de sa rapidité, soit parce que les cornes du gracieux quadrupède représentent les rayons du soleil qui va se lever. L’aurore n’est pour les Hébreux qu’un phénomène naturel, œuvre de la puissance divine. Job, xxxviii, 12 ; Ps. lxxiii, 16 ; Amos, iv, 13. C’est le signal de la prière. Sap., xvi, 28. Les rôdeurs de nuit redoutent son apparition, Job, xxiv, 17 ; mais ce serait une malédiction que d’être privé de sa vue. Job, iii, 9 ; Is., viii, 20 ; xlvii, 11.

L’aurore est le symbole de la doctrine qui illumine les âmes, Eccli., xxiv, 41, et de la vertu que Dieu bénit. Is., lviii, 8. Le roi de Babylone est appelé « fils de l’aurore », à cause de l’éclat de sa puissance et de ses richesses. Is., xiv, 12. Dans un sens beaucoup plus relevé, « l’aurore qui se lève » désigne l’épouse du Cantique, c’est-à-dire l’Église et la très sainte Vierge Marie, Cant., vi, 9, et surtout le Messie lui-même, II Reg., xxiii, 4 ; Ose., vi, 3, auquel Zacharie, père de saint Jean-Baptiste, donne le nom d’  « Orient », Luc, i, 78, et dont les enfants spirituels sont comme les gouttes de « la rosée de l’aurore ». Ps. cix, 3

(hébreu).

H. Lesêtre.

AUSITIDE [Ausites), nom donné par la Vulgate à la terre de Hus, dans Jérémie, xxv, 20. Voir Hus 4.

    1. AUSPITZ Jacob##

AUSPITZ Jacob, Juif de Buda, qui vivait au commencement de ce siècle, a donné Baêr halluhôf, « Exposition des tables. » C’est une traduction en hébreu, accompagnée de notes tirées de plusieurs rabbins, d’un ouvrage latin sur la géographie de la Palestine et les stations des Israélites dans le désert. Elle parut en 1818, in-8°, sans indication de heu, mais elle avait été imprimée à Vienne.

E. Levesque.

    1. AUSTEN Andréas##

AUSTEN Andréas, théologien protestant allemand, né à Dantzig le 25 juillet 1658, mort à Elberfeld le 6 septembre 1703. Après avoir étudié dans différentes universités, il devint, en 1685, pasteur à Môllenbeck, près de Rinteln, et, en 1686, professeur de grec et de langues orientales à Rinteln. En 1690, il fut appelé comme prédicateur à Elberfeld, et y demeura jusqu’à sa mort. Il publia un certain nombre de dissertations curieuses sur

des sujets bibliques : Tpt’a ; Qusestionum : 1. An Adamus ante Evam uxorem habuer’U quse appellata Lilith ?2. An xaTaxXyfffuôç Noachï fuerit universalis an particularisa 3. An Moses fuerit cornutus ? in-4°, Rinteln, 1688 ; — Samuel personatus, sive Dissertatio de apparitione Samuelis ex I Sam. xxviii, in-4°, Rinteln, 1688 ; Dissertatio philologica de mortis génère quo Judas proditor vitss suie colophonem imposuit, iu-4°, Rinteln, 1688 ; Dissertatio philologica de Velamine mulieris, ex 1 Cor. xi, 10, in-4°, Rinteln, 1690 ; Thèses philologicse de lingua omnium prima, hebrœa, in-4°, Rinteln, 1690. Voir J. C. Adelung, Fortsetzung zu Jôcher’s Gelehrlen - Lexico, t. i, 1784, col. 1283 ; Frd. W. Strieder, Grundlage zu einer Hessischen Gelehrten Geschichte, t. i, 1781, p. 190-194.

    1. AUTEL##

AUTEL, sorte de table en pierre, en terre, en bois ou en métal, sur laquelle on immole des victimes en sacrifice et l’on fait des offrandes à la divinité. Hébreu : mizbêah, « ce sur quoi on sacrifie, » de zàbah, « sacrifier, immoler, » Gen., viii, 20 ; cf. Lev., i, 9, 13, 15 ; I (III) Reg., vm, 31 ; II Par., xxix, 22. Septante : ôutiôpiov, 6u<jia<TTiîptov. On trouve plus rarement l’autel désigné par le mot bâmâh, IV Reg., xxiii, 8, le pwjx6ç des Grecs. Les auteurs inspirés réservent d’ordinaire ce nom pour désigner les hauts lieux, bàmôf, où se pratiquait le culte idolâtrique, Lev., xxvi, 30 ; III Reg., xi, 7 ; IV Reg., xxiii, 8, 9, 15, 19 ; Is., xxxvi, 7 ; Ezech., vi, 3 ; xx, 29, désignation complétée quelquefois par le nom de la divinité, bâmôt Ba’al. Num., xxii, 41 ; Jos., xiii, 17. Voir Hauts lieux. Cependant ce terme est quelquefois employé pour désigner les autels extra-légaux ou les autres lieux sacrés érigés par les Juifs sur les hauteurs en l’honneur de Jéhovah, même après la construction du tabernacle et du temple de Jérusalem. I Reg., ix, 12 ; III Reg., iii, 2-4 ; JV Reg., xii, 3 ; xiv, 4 ; xv, 4, 35 ; II Par., xv, 17 ; xx, 33. — Ézéchiel, xliii, 15, 16, appelle l’autel’âri’êl. Voir Ariel, col. 957.

I. L’autel a l’époque patriarcale. — Le premier autel mentionné dans l’Écriture est celui que construisit Noé après la sortie de l’arche, Gen., viii, 20 ; mais il est probable, bien qu’il n’en soit pas fait une mention expresse, que l’usage en existait déjà auparavant, et que Caïn et Abel employèrent un autel pour offrir leur sacrifice. Gen., iv, 3-4. — Après avoir élevé des autels commémoratifs à Sichem, Gen., xii, 7, près de Béthel, Gen., xii, 8 ; xiii, 4, et dans la vallée de Mambré, Gen., xiii, 18, Abraham en dressa un à l’endroit où il fut sur le point d’immoler son fils, et il y offrit un sacrifice sanglant. Gen., xxii, 9, 13. De même Isaac érigea à Bersabée un autel commémoratif. Gen., xxvi, 25. Jacob, à Béthel, fit une libation d’huile sur ceux qu’il éleva, comme un mémorial, massêbâh, après sa vision et à son retour de Mésopotamie, Gen., xxviii, 18 ; xxxv, 14 ; il immola des victimes à Galaad, Gen., xxxi, 54, et à Bersabée. Gen., xlvi, 1. Ces autels, comme tous ceux qu’on éleva dans ces temps primitifs, étaient construits en plein air, dans les bois, sur la cime des hauteurs, Gen., xxii, 2, 9 ; cf. Ezech., xviii, 6, 15, soit avec des pierres ramassées sur le sol, soit avec des mottes de gazon, sans apprêts, sans ornements, sans figures, usage qui persévéra jusque chez les Grecs et les Romains, dont les autels étaient quelquefois construits de simple terre. Lucain, Phars., IX, 988 ; Ovide, Trist., v ; Eleg., vi ; cf. Horace, Od., m ; Pline, H. N., v, 4.

II. Prescriptions mosaïques relatives aux autels.

— Pour prévenir les dangers de corruption auxquels le culte divin était exposé de la part du paganisme, il fallait que toutes les observances rituelles, et particulièrement celles des sacrifices, fussent réglementées dans le détail. Par suite, l’autel, si intimement lié au sacrifice, devait aussi être l’objet de ces minutieuses prescriptions. Dieu les donna à Moïse à deux reprises différentes, posant d’abord les principes généraux de la construction des autels, puis en faisant une application particulière aux deux autels du tabernacle. 1° Les principes sont que l’autel