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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/770

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BAHURIM — BAIN


lites d’Absalom, se cachent à Bahurim, dans une citerne. II Reg., xvii, 18. — On croit encore avec vraisemblance qu’il faut tenir Bahurim pour la patrie d’Azmavefh le Baharumite, un des vaillants guerriers de David. I Par., si, 33 ; cf. II Reg., xxiii, 31. Voir Azmaveth 1.

Le chemin que suivit David en descendant du mont des Oliviers, II Reg., xv, 32 ; xvi, 1, ne saurait être que l’ancien chemin de Jérusalem à Jéricho, qui traverse cette montagne, et sur laquelle on trouve encore des traces d’une voie romaine. Cette route, après avoir traversé l’ouadi el - Laftljâm, passe près d’une ruine, Khirbet bouquei’dân, sur le versant septentrional de l’ouadi er-Rawâbi, et, après avoir traversé aussi ce torrent, elle le suit du côté du midi, sur une distance d’environ vingt minutes. Sur tout ce trajet^le chemin, en longeant l’ouadi, est dominé du côté méridional par un massif de hautes collines, aux flancs assez raides. Les six sommets qu’on remarque, séparés par de larges cols, portent (de l’ouest à l’est), lés noms suivants : Ràs zaiyin, Djebel el-azouar, Râs ez-zambî, Ed-dahr, El-mountàr, Râs’arqoub es-saffà. Sur le versant méridional du Râs ez-zambî et du col suivant, on trouve les traces d’une ancienne localité ; la ruine s’appelle Khirbet ez-zambi.

Il n’y a pas de doute que ce ne soit sur ces hauteurs qu’il faille placer la scène des violences de Séméï : plus loin, dans la direction de Jéricho, la route reste constamment sur un plateau, jusqu’au point où elle s’unit à la route actuelle ; aussi le chemin suivi par Abner, II Reg., iii, 16, ne saurait se trouver plus loin vers l’est. Bahurim par conséquent devra s’identifier avec l’une des deux ruines indiquées, les seules que nous avons pu trouver dans ces environs. Mais le choix entre les deux est difficile. Si Barclay, dans Smith’s Dictionary of the Bible, 1. 1, p. 162, semble se prononcer pour Khirbet bouqei’dan, c’est qu’il ne devait pas connaître l’autre ruine. L’endroit nommé, étant plus loin vers l’ouest, semble plutôt devoir être sur le chemin de Gallim à Hébron, — quoique l’autre endroit aussi soit traversé par un sentier venantdu nord.

— Ensuite si l’ouadi er-Rawûbi, comme il y a lieu de le croire, formait ici la limite des deux tribus, le Khirbet ez-zambî n’aurait plus appartenu à la tribu de Benjamin. D’autres circonstances néanmoins sont en faveur de cet autre lieu. Le texte de II Reg., xvi, 5 et 13, ne laisse pas supposer que Séméï, en sortant de Bahurim, devait traverser un ouadi pour monter à la hauteur où il pouvait suivre le roi son ennemi. Aussi le Khirbet ez-zambî, se trouvant sur le col et sur le versant méridional de la colline, répond mieux à un renseignement donné par Josèphe, Ant. jud., VII, IX, 7, d’après lequel les deux messagers de David, pour se cacher à Bahurim, devaient s’écarter de leur chemin ( iy.Tpaitévreç-tr) ; 660û).

D’autres hypothèses, émises par divers savants, ne nous semblent aucunement répondre aux données du texte sacré. Abou-dls, suggéré par Schubert, Guérin, Liévin de Hamme, est au sud-est d’El’Azarîyéh (Béthanie), et ne pouvait par conséquent appartenir à la tribu de Benjamin ; cette opinion encore supposerait que David, aussi bien que ses deux messagers, aurait fait un immense détour, peu compatible avec les circonstances de leur fuite précipitée, — Cette dernière remarque s’applique également à Khirbet’Almît, qui est à six kilomètres environ au nord-est de Jérusalem, au delà de’Anàta. Aussi y cherche-t-on en vain la hauteur dominant le chemin au sortir de Bahurim, — détail topographique exigé par II Reg., xvi, 5 et 13. — Il est vrai que cette hypothèse ( défendue par Schwarz, Marti, Conder, von Ilummelauer) a en sa faveur l’autorité du Targum de Jonathan, qui dans le texte des livres de Samuel remplace constamment Bahurim par Alémeth. Cf. I Par., vii, 60 (hébr., vi, 45) ; cf. Ahnon, Jos., xxi, 18. Mais, pour les raisons déjà données, nous ne saurions voir dans cette assertion du Targum qu’une simple erreur, due à la circonstance que les deux mots Bahurim et Alémeth peuvent l’un et l’autre

se traduire par « jeunesse ». Nous ne croyons pas du reste que ce soit là la vraie signification de ces noms. Il est préférable de traduire, avec Fûrst, Alémeth par « lieu caché » et Bahurim par « lieu profond, enfoncement de terrain ». Et l’on peut remarquer en passant que d’après cette explication le nom de Bahurim convient mieux au site du Khirbet bouqei’dân qu’à celui du Khirbet ez-zambl ; les deux noms sont même à peu près synonymes : bouqei’dân signifiant « vallon des moutons. »

Les renseignements des auteurs du moyen âge manquent trop de précision et d’autorité pour les discuter ici. Cf. Tobler, Topographie, t. ii, p. 767. — Pour plus de détails, on peut consulter notre article Aus der Umgegend von Jérusalem, dans la Zeitschrift des deutschen Palâstina-Vereins, t. xiii, 1893, p. 93-107, 114-118.

J. P. VAN KASTEREN.

BAIE. Les lexicographes hébreux expliquent par baie le mot gargerlm, pluriel de gargar, qui ne se lit qu’une fois dans la Bible hébraïque, Is., xvii, 6. Il désigne dans

  1. ce passage le fruit de l’olivier. L’olive est ainsi appelée

par le prophète, à cause de sa forme ronde, de la racine gârar, qui a, entre autre sens, celui de « rouler ». La Vulgate a traduit gargerlm par « olives ».

    1. BAIER Johann Jakob##

BAIER Johann Jakob, médecin et naturaliste, né à Iéna le 14 juin 1677, mort à Altdorf le 14 juillet 1735. Il étudia la médecine dans sa vdle natale, et, après avoir visité le nord de l’Allemagne, fut reçu docteur à Iéna. Il fit partie du collège des médecins de Nuremberg. En 1703, il fut nommé professeur de physiologie et de chirurgie à Altdorf, et directeur du jardin botanique de cette ville. Un an après sa mort parurent ses Animadversiones physico-medicse in Novum Testamentum, in-4°, Altdorꝟ. 1736. — Voîr Adelung, Suppl. à Jôcher, AUgem. GelehrtenLexicon.

B. Heurtebjze.

BAÏF (Jean Antoine de), poète français, né en 1530 à Venise, où son père était ambassadeur, mort en 1592. Ami de Ronsard, il voulut introduire dans les vers français la cadence et la mesure des vers grecs et latins, en particulier dans son Psaultier commencé en intention de servir aux bons catholiques contre les Psalmes des hérétiques ( Jean Antoine de Baïfs Psaultier, metrische Bearbeitung der Psalmen zum erstcn Mal herausgegeben von D r E. J. Groth, dans la Sammlung franzôsischer Neudrucke, n » 9), in-12, Heilbronn, 1888.

BAIKTILAITH. Voir Bectileth.

    1. BAILEY Anselme##

BAILEY Anselme, théologien et musicographe anglais, mort en 1794, publia une édition de l’Ancien Testament en anglais et en hébreu : Tlie Old Testament English and Hebrew, ivith remarks critical and grammatical on the Hebrew and corrections of the English, 4 in-8°,

Londres, 1774.

B. Heurtebize.
    1. BAINES Ralph##

BAINES Ralph, philologue anglais, né dans le Yorkshire, mort en 1560. Il fut professeur royal d’hébreu à Paris, et devint plus tard évêque de Coventry et de Lichtfield, sous la reine Marie ; mais pendant le règne d’Elisabeth il perdit cet évêché. Il a laissé : Libri très commentariorum in Proverbia Salomonis ex ipsis Hebreeorum fontibus manantes, in-f°, Paris, 1555 ; Prima rudimenta in linguam hébrxam, in-4°, Paris, 1550. — Voir Biblioth. Gesneriana, p. 752. L. Guiixoheau.

BAIN. Les bains sont plusieurs fois mentionnés dans l’Écriture, et ils sont même prescrits dans certains cas par Moïse, qui avait attaché à ces purifications un caractère religieux. Lev., xiv, 8-9 ; xv, 5-8, etc. ; xvii, 16 ; xxii, 6 ; Num., xix, 7, 19 ; Deut., xxiii, 11. Le grand prêtre devait se baigner ( hébreu : râhas) avant sa consécration et avant et après le sacrifice d’expiation. Exod., xxix, 4 ;