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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/824

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BASHUYSEN — BASILEENSIS (CODEX)


publiés dès 1707, n’étaient qu’un essai d’une Bible hébraïco - rabbinique qu’il n’a pas mise au jour.

G. Rigault.

    1. BASILA Raphaël Chayim##

BASILA Raphaël Chayim, savant israélite italien, fils du rabbin Abiad Basila (-ꝟ. 1743), vivait à Mantoue pendant la première moitié du xvine siècle. Il publia une édition de la Bible hébraïque avec le commentaire critique de Salomon Norzi, enrichi de notes nouvelles, 2 in-4°, Mantoue, 1742. À la fin est une liste de neuf cents leçons et variantes, avec une appréciation critique de leur valeur. Cette Bible a été plusieurs fois réimprimée ! La meilleure édition est celle de George Holzinger, 4 in-4°, Vienne, 1816. Elle a été aussi reproduite dans la Bible rabbinique de Varsovie, 1860-1866. Bær et Delitzsch en font bon usage dans leur nouvelle édition de la Bible hébraïque.

— Voir Dresde, Programma quo commendantur R. Ch. Basila, Judœi recentioris, exercitationes criticee in diversitatem lectionis codicis Ebreei ah Everardo van der Rooght observalam, Wittenberg, 1774.

    1. BASILE##

BASILE (Saint), Baa-iXEioç, archevêque de Césarée, en Cappadoce, né en cette même ville vers 330, mort le 1 er janvier 379. Il fut grand cénobite, grand orateur et grand évêque. Issu d’une famille très distinguée, Basile était le second de dix enfants. Son père, qui résidait habituellement dans la province du Pont, à Néocésarée, où l’on croit qu’il enseignait la rhétorique et la philosophie, voulut être lui-même son premier maître dans les lettres sacrées et profanes. À la mort de son père, qui arriva peu de temps après la naissance de saint Pierre de Sébaste, Basile alla poursuivre ses études à Césarée de Cappadoce, puis à Constantinople et enfin à Athènes. Il y arriva en 352, et y retrouva son ami Grégoire de Nazianze, qu’il avait connu à Césarée. En 357, il partit pour visiter les monastères d’Orient et d’Egypte. De retour à Césarée en 358, il se retira dans le Pont, sur une montagne, au bord de la rivière d’Iris. L’archevêque de Césarée étant venu à mourir vers le milieu de 370, Basile fut élu pour lui succéder. Après dix ans d’épiscopat et de grands travaux soutenus pour la défense du dogme chrétien contre les ariens et la liberté de l’Église contre l’empereur, saint Basile rendit son âme à Dieu, le 1 er janvier 379.

Les œuvres exégétiques de saint Basile sont : 1° Les neuf homélies sur l’Hexaméron, ou Œuvre des six jours, t. xxix, col. 4-208. Les anciens estimaient beaucoup cet ouvrage, explication scientifique et morale, malheureusement inachevée, du premier chapitre de la Genèse.

— 2° Les treize homélies sur les Psaumes i, ru, xiv, xxrni, xxix, xxxii, xxxiii, xur, xlv, < xlviii, lix, lxi, cxir et cxr, t. xxix, col. 210-493. « Si l’on compare entre elles, dit dom Garnier, les homélies sur l’Hexaméron avec les homélies sur les Psaumes, je serai obligé d’avouer que les premières ont été, chez les anciens, beaucoup plus célèbres que les dernières ; je n’accorderai pas si facilement qu’elles soient plus utiles. Et, pour dire nettement ce que je pense, je veux bien que l’on préfère l’Hexaméron, si l’on ne considère que l’éloquence et la variété du sujet ; mais, si l’on a égard au fruit et à l’utilité, il n’en sera plus de même. » — 3° Le commentaire sur Isaïe, i-xvi, t. xxx, col. 117-668. Prudent Maran trouve que cet ouvrage est digne de saint Basile, et qu’il n’y a aucune raison de le lui contester. À la fin d’un avantpropos sur la prophétie, saint Basile indique à grands traits le contenu de tout le livre, ce qui ferait supposer qu’il avait l’intention de l’expliquer tout entier. Proœm., 7, t. xxx, col. 129. Il commence par une discussion exacte et pénétrante du titre de la prophétie, 1, 1, en le comparant avec les titres des douze petits prophètes. Il insiste sur l’importance qu’il y a de fixer la date des prophéties, « afin qu’il soit clair pour tous qu’elles ont été faites longtemps d’avance, qu’elles n’ont été accomplies que longtemps après, et que par consé quent l’action de Dieu était d’autant plus nécessaire, que l’impuissance de l’homme était plus grande. La plupart des prophètes ont vécu à peu près dans le même temps. » Proœm., 10, col. 136. Dans le commentaire du livre lui-même, « où ce qui se rapporte au Messie se trouve partout disséminé, parce que l’histoire s’y mêle partout avec le mystère, » Proœm., 7, col. 129, le sens caché de l’Écriture est souvent recherché et mis au jour, et l’auteur lui donne à peu près la même importance qu’au sens littéral. Pour les cas dans lesquels saint Basile reconnaît comme objet direct de la prophétie, non pas le Messie lui-même, mais des événements prochains, par exemple, la captivité de Babylone, ils sont traités à part. Proœm., 169, col. 397 et suiv.

Voilà ce qui nous reste de l’œuvre exégétique de saint Basile, laquelle était probablement beaucoup plus considérable. Cassiodore, In prsefat. lib. institut, divin, lecti ; Baronius, Annal, ad ann. 378, édit. de Bar-le-Duc, t. v, p. 410. Cela suffit pour justifier l’éloge qu’en a fait saint Grégoire : « Quand je lis les explications qu’il a composées pour des intelligences moins relevées, les partageant dans les trois sens (littéral, moral et allégorique), je ne m’arrête pas à l’écorce de la lettre ; je vais plus avant ; j’entre de profondeur en profondeur ; d’un abîme, j’invoque un autre abîme, jusqu’à ce que je sois enfin parvenu là où réside et rayonne la vérité. »

Voir Gius. del Pozo, Dilucidazioni crilico - istoriche délia vita di santo Basilio Magno, in-4°, Rome, 1746 ; Klose, Ein Beitrag zur Kirchengeschichte : Basilius der Grosse nach seinem Leben und seiner Lehre dargestellt, Stralsund, 1835 ; Eug. Fialon, Étude historique et littéraire sur saint Basile, suivie de l’Hexaméron, in-8°, Paris, 1867 ; Weiss, Die drei grossen Cappadocier als Exegeten, Braunsberg, 1872. J. B. Jeannin.

    1. BASILEENSIS##

BASILEENSIS (CODEX). Ce manuscrit grec appartient à la bibliothèque de l’université de Bâle, où il est coté A. N. III. 12. Il porte le n° 6 au Catalogue des manuscrits grecs des bibliothèques de Suisse, Leipzig, 1886, de M. Omont. L’écriture est onciale, accentuée, ponctuée. Le manuscrit est de parchemin, compte 318 feuillets de 230 millimètres sur 162 ; chaque page compte 24 lignes. Le volume contient les quatre Évangiles dans l’ordre Matthieu - MarcxLuc - Jean, mais non sans quelques lacunes accidentelles, Luc, iii, 4-15 ; xxiv, 47-53. Les feuillets 160, 207, 214, sont palimpsestes : le texte évangélique, récrit par une seconde main, est en cursive ; le texte premier a été publié, mais n’a point encore été identifié. On le trouvera dans les prolégomènes cités plus loin du Novum Testamentum greece de Tischendorf, p. 373. On pense que le Codex Basileensis a dû être écrit vers le milieu du vine siècle. Il fut apporté au xve siècle air couvent des Frères Prêcheurs de Bâle, dont il porte Vex libris au bas du folio 1, et l’on croit qu’il faisait partie des manuscrits grecs rapportés d’Orient par le cardinal Jean de Raguse, légat du concile de Bâle (1431) auprès des Grecs. Il a été collationné par Mill (1707), qui le qualifie de « probatse fidei et bonae notse », puis par Wetstein (1735) ; décrit par Rod, De antiquo basileensis bibliothecse codice grxco IV Evangeliorum observationes quœdam criticee, Gœttingue, 1750 ; collationné par Tischendorf (1843), par Tregelles (1846). Dans l’appareil critique du Nouveau Testament, il est désigné par la lettre E, et compte parmi les manuscrits importants. Il est tenu, en effet, pour un des meilleurs représentants de la famille de textes que l’on appelle syrienne, par opposition à la famille dite occidentale et à la famille dite alexandrine, ainsi qu’on les appelle à la suite de MM. Hort et Westcott : c’est-à-dire qu’il est un des meilleurs représentants du texte commun et l’un des plus anciens. On trouvera un fac-similé, d’ailleurs insuffisant, dans Scrivener, À plain introduction to the crilicism of the New Testament, Cambridge, 1883, pi. xi, n » 27. Voir C. R. Gregory, Pro