conque ; d’où, avec l’omission du membre de phrase, le sens opposé dans le latin : « il ne vint pas en Galaad. » Le récit de Josèphe, plus détaillé, nous dit également que la nuit même où Tryphon devait envoyer sa cavalerie ravitailler la garnison syrienne, la neige qui tomba rendit les chemins méconnaissables et impraticables aux chevaux. « C’est pourquoi Tryphon, partant de là, s’en alla vers la Cœlésyrie, se jetant avec précipitation sur le pays de Galaad, et, après avoir tué et fait enterrer là Jonathas, il revint à Antioche. » La marche du général syrien est aussi facile à comprendre. Il part de Ptolémaïde (voir Accho) pour venir dans la terre de Juda, suivant la plaine de Saron, et traînant à sa suite Jonathas prisonnier. I Mach., xiii, 12. Mais comme Simon vient lui barrer le passage à Addus, ꝟ. 13 (voir Adiada), il fait un détour vers le sud et cherche à gagner la ville sainte « par la voie qui mène à Ador », ꝟ. 20 (voir Aduram 1), à l’ouest d’Hébron. Empêché par la neige d’aller au secours de la garnison syrienne de Jérusalem, et sachant d’ailleurs la route bien défendue par les Juifs, il descend vers l’est, dans la plaine du Jourdain, où le climat est plus doux ; puis, à travers le pays de Galaad, ou en le longeant, il gagne la Cœlésyrie et Antioche.
Si nous avons réussi à prouver que Bascama appartenait à la terre de Galaad, nous n’avons aucun moyen de découvrir son emplacement, qui est resté jusqu’ici inconnu. Nous ne saurions accepter les identifications proposées par Calmet, Commentaire littéral sur les livres des Machabées, Paris, 1722, p. 206 : « Bascaman, dit-il, est peut-être la même que Béséch, Jud., i, 4, 5, 6, ou Baschat, dans la tribu de Juda, Jos., xv, 39. Béséch devait être assez près de Bethsan et de l’endroit où l’on passait ordinairement le Jourdain pour aller au pays de Galaad, puisque Saül, I Reg., xi, 8, y marque le rendez-vous général de l’armée qui devait aller au secours de Jabès de Galaad. Cette situation s’accorde assez avec ce que nous lisons ici du dessein de Tryphon de passer le Jourdain pour aller dans ce pays. » Aucune de ces villes, que le savant commentateur semble d’ailleurs confondre, ne se rapporte à celle dont nous parlons. Bézéc (hébreu : Bézéq) du livre des Juges, i, 4, 5, est distincte de Bascath (hébreu : Boṣqaṭ), Jos., xv, 39, et celle-ci, par sa situation dans la Séphéla, entre Lachis et Églon, se trouvait en dehors de la route suivie par Tryphon. Grotius, Opera omnia theologica, 2 in-fo, Londres, 1679, t. i, p. 755, a eu tort aussi de l’assimiler à Bascama, D’un autre côté, qu’on place Bézéc, Jud., i, 4, 5, dans la tribu de Juda, ou qu’on l’identifie avec Bézech de I Reg., xi, 8, voisine de la vallée du Jourdain, au nord-est de Sichem, on s’éloigne toujours de l’itinéraire du général syrien, tel que nous l’avons exposé plus haut.
BASCATH (hébreu : Boṣqaṭ ; Septante : Βασηδώθ, Jos., xv, 39 ; Βασουρώθ, IV Reg., xxii, 1 ; Vulgate : Bascath, Jos., xv, 39 ; Bésécath, IV Reg., xxii, 1), ville de la tribu de Juda, située dans la Séphéla et mentionnée entre Lachis et Églon. Jos., xv, 39. C’était le lieu d’origine d’Idida, mère du roi Josias, IV Reg., xxii, 1. Josèphe, Ant. jud., X, iv, 1, l’appelle Βοσκεθί, et Eusèbe, Onomasticon, Gœttingue, 1887, p. 248, Βασκώθ. Le mot בָּצְקַת, Boṣqaṭ, a pour correspondant en arabe بَصْقَة, baṣqah, « terrain pierreux, qui se soulève, » ou « contrée parsemée de pierres volcaniques ». Cf. G. W. Freytag, Lexicon arabico-latinum, Halle, 1830-1837, t. i, p. 127 ; F. Mühlau et W. Volck, W. Gesenius’ Handwörterbuch über das Alte Testament, in-8o, Leipzig, 1890, p. 124. La position de cette ville est bien indiquée par celle de Lachis (’Umm el-Lakîs) et d’Églon (Khirbet ‘Adjlân). Voir Juda, tribu et carte. Mais aucune identification précise n’a encore été trouvée. Quelques auteurs, après Knobel (cf. Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 131), ont proposé Tubuqah (écrit ainsi par Robinson, Biblical Researches in Palestine, 3 in-8o, Londres, 1841, t. iii, Appendix, p. 233 ; Tabakâ ou Takabâ d’après Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. ii, p. 294), localité située au sud et non loin de Lachis et d’Églon. On ne voit pas bien sur quoi s’appuie cette opinion.
BASCH Siegmund, théologien protestant allemand, né le 3 septembre 1700 à Juliusburg, en Silésie, mort à Weimar le 2 avril 1771. Il fit ses études à Iéna, à Breslau et à Leipzig. En 1730, il devint pasteur à Christianstadt ; en 1734, archidiacre du consistoire de Sorau ; en 1751, surintendant général de Hildburghausen. À sa mort, il était prédicateur de la cour, membre du consistoire et surintendant général du duché de Weimar. Parmi ses ouvrages, on remarque : Disputatio de interpretatione Novi Testamenti ex Patribus apostolicis, in-4o, Leipzig, 1726 ; Epistola de ultimis Eliæ, in-4o, Leipzig, 1726 ; Deutlicher Beweis von der Glaubwürbdigkeit der heiligen Schrift ; Pastorale Christi ex vii Epistolis ad Ecclesias Asianas, in-4o, 1752. — Voir Adelung, Fortsetzung zu Jöcher’s Gelehrten-Lexico, t. i, col. 1485.
BASELLI François, né à Gradiska (Frioul), le 22 octobre 1604, mort à Goritz le 15 septembre 1678, entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Leoben, en 1622. Après avoir enseigné les belles-lettres, il se livra à la prédication et au saint ministère, fut recteur du noviciat de Vienne et du collège de Goritz. On a de lui : Psalterium Davidicum concordatum, 4 in-4o, Udine, 1662. Cet ouvrage est divisé en quatre parties ; l’auteur y établit la concordance des Psaumes, et les explique surtout dans leur rapport avec Notre-Seigneur et avec l’Église.
BASEMATH. Hébreu : Bâṡemaṭ, « parfumée, odoriférante ; » Septante : Βασεμάθ. Nom de trois femmes.
1. basemath, fille d’Élon l’Héthéen, seconde femme d’Ésaü et mère d’Éliphaz, Gen., xxvi, 34. Elle est appelée Ada, Gen., xxxvi, 2, 4. Voir Ada 2, col. 165. Il n’est pas rare, en Orient, de voir deux noms portés successivement par la même personne. À l’occasion de quelque événement important de la vie, ainsi au moment du mariage pour les femmes, on prenait un autre nom. D’autres fois un surnom devenait peu à peu le nom propre. Cf. Hengstenberg, Beiträge zur Einleitung ins A. T., 1831-1839, t. iii, p. 277. Le chapitre xxxvi de la Genèse, concernant l’Idumée, paraît être un document national inséré sans changement par Moïse. Nous avons là les noms sous lesquels les femmes d’Ésaü étaient connues dans le pays de Séir.
2. basemath, fille d’Ismaël, troisième femme d’Ésaü et mère de Rahuel. Gen., xxxvi, 3, 4. On la nomme Mahéleth, Gen., xxviii, 9. Sur ce changement de nom, voir Basemath 1.
3. basemath (Septante : Βασεμμάθ), fille de Salomon, épousa Achimaas, intendant royal dans la tribu de Nephthali. III Reg., iv, 15.
BASHUYSEN (Henri Jacques Van), né à Hanau (province de Hesse-Nassau, Prusse) en 1679, mort en 1758. Il devint professeur de langues orientales dans sa ville natale, puis à Zerbst (duché d’Anhalt). Il établit une imprimerie dans sa maison, pour éditer les meilleurs commentaires des docteurs juifs sur l’Écriture : Abarbanelis Commentarii in Pentateuchum, in-fo, Hanau, 1710 (il restitue les endroits supprimés par les inquisiteurs dans l’édition de Venise). — Psalterium Davidicum, cum notis rabbinicis, in-12, Hanau, 1710. — Ses Commentaria scripturaria, contenant les vingt et un premiers chapitres de la Genèse, avec notes tirées des rabbins,