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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/896

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BÉRULLE — -BERZELLAÏ

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le Nouveau Testament ; S ! ° la Bible interprétée des mots hébreux, chaldéens, etc. ; 3° la concordance des passages qui semblent opposés ; 4° la Bible chronologique ; 5° la Bible géographique, première édition, in-f° en six parties, Grenoble, 1679. P. Apollinaire.

    1. BÉRYL##

BÉRYL, pierre précieuse. Vulgate : Exod., xxviii, 20 ; xxxix, 13 ; Ezech., xrvni, 13 ; Apoc, xxi, 20. Dans la Bible hébraïque, le mot correspondant est ns*>, yâSfêh.

Dans les Septante : mvyot, Exod., xxviii, 20 ; xxxvi, 20, etîaffTttç, Ezech., xxviii, 13 ; Tobie, xiii, 17 ; et dans l’Apocalypse, xxi, 20, fi-ripuX’Xoî Le béryl est un des minéraux accessoires de certaines roches granitiques (pegmatites). Il se compose chimiquement de silice, d’oxyde ferrique, de magnésie et de chaux, quelquefois avec traces de chrome, et se présente

495.

Cristaux de béryl.

en cristaux de forme prismatique hexagonale (fig. 495). C’est une variété d'émeraude, qui ne se distingue de l'émeraude proprement dite que par des stries parallèles à deux de ses faces et par une nuance particulière. Le nom d'émeraude est réservé d’ordinaire aux variétés vertes employées encore comme gemmes, tandis que le nom de béryl désigne les variétés incolores, roses, jaur.es, bleu-ciel du même cristal, ainsi que les variétés pierreuses. Le nom d’aiguë marine s’applique aux cristaux d’un vert bleuâtre de Sibérie. De nos jours, on le tire surtout de Muso (Nouvelle -Grenade), de l'île d’Elbe, des monts Altaï (Asie centrale). Aux États-Unis, dans l'état de NewHampshire, on a trouvé des cristaux de dimensions extraordinaires et pesant plusieurs centaines de kilogrammes. D’anciennes exploitations ont été découvertes dans la haute Egypte, près de Syène. Journal asiatique, janvier 1868, p. 74.

D’après la Vulgate, Exod., xxviii, 20 ; xxxix, 13, le héryl était la douzième et dernière pierre précieuse du rational du grand prêtre. Dans la même version, Ezech., xxviii, 13, le béryl est énuméré dans la description des richesses du roi de Tyr. Le texte grec du livre de Tobie, xm, 17, porte que les places de la ville de Jérusalem restaurée seront pavées de béryl et d’autres pierres précieuses. Enfin l’auteur de l’Apocalypse, xxi, 20, dans la description de la cité sainte, dit que le huitième fondement des murailles était le béryl. Dans ce dernier passage, il s’agit sans aucun doute de la pierre précieuse de ce nom. Mais il est impossible de dire avec certitude quel est précisément le minéral correspondant au terme hébreu dans

les deux premiers cas. Les anciens traducteurs sont euxmêmes en désaccord. Les Septante rendent, dans l’Exode, le mot hébreu yâSfêh par ôvu^îov, « onyx, » et dans Ézéchiel par iaoTtit ; , « jaspe. » La traduction de la Vulgate a en sa faveur le témoignage de Josèphe. L’historien juif, Ant. jud., III, vii, 6, décrivant les vêtements du grand prêtre, nomme le béryl comme étant la dernière des pierres qui ornaient le pectoral et sur lesquelles les noms des douze tribus d’Israël étaient gravés. Cependant il est plus naturel d’admettre, avec la plupart des commentateurs modernes, que les Septante ont eu raison de traduire yâsfêh dans Ézéchiel, xxviii, 13, par « jaspe », parce que ce mot est le nom même sémitique à peine transformé. C’est donc aussi par « jaspe » qu’il faudrait traduire Exod., xxyiii, 20, et xxxix, 13. — Il ne suit pas d’ailleurs de là que le béryl ne figurait point dans le rational du grand prêtre. La tradition est presque unanime à considérer cette gemme, comme l’une des douze pierres sur lesquelles étaient inscrits les noms des douze tribus d’Israël, quoique ni les anciens ni les modernes ne s’accordent sur son nom hébreu. Les Septante, Exod., xxviii, 20, xxxvi, 20 (xxxix, 13), ont cru que le béryl était désigné par le mot Sôham ; le targum d’Onkélos et du pseudo-Jonathan, ainsi que la Peschito, sont du même sentiment ; mais il est contesté par d’autres qui adoptent des traductions diverses. La question ne peut être encore aujourd’hui résolue d’une manière certaine.

Voir Pline, H. N., xxxvii, 20 ; S. Épiphane, De gernmis, t. xliii, col. 323 ; Pseudo - Hildefonse, De corona Virginis, 24, Pair, lat., t. xcvi, col. 316 ; Marbode, Liber de gemmis, 12, Pair, lat., t. clxxi, col. 1747 ; W. Brown, Antiquities of ihe Jews, Londres, 1820, t. i, p. 229 ; J. Braun, Vestitus sacerdotum hebrseorum, 1. ii, c. vinxix, Amsterdam, 1698 ; Bl. Ugolini, Sacerdotium hebraicum ; Abraham ben David, Dissertaiio de vestitu sacerdotwm hebrseorum ; B.D. Carpzov, De pontificum hebrseorumvestitu sacro (ces trois dissertations se trouvent dans les tomes xii et xm du Thésaurus antiquitatum sacrarum hebraicarum de Bl. Ugolini, Venise, 1744-1769) ; H. O. Lenz, Minéralogie der alten Griechen und Rbmer, in-8°, Gotha, 1861, p. 165 ; Clément-Mullet, Essai sur la minéralogie arabe : Les pierres précieuses, dans le Journal asiatique, janvier 1868, p. 64-81 ; de Saulcy, Mémoire sur les vêtements du grand prêtre chez les Juifs, dans la Revue archéologique, août 1869, t. xx, p. 91-115.

A. Orban.

    1. BÉRYTE##

BÉRYTE, aujourd’hui Beirout, ville et port de mer phénicien sur la Méditerranée, au nord de Sidon, que quelques géographes ont identifié à tort avec la Béroth ou Bérotha de II Reg., viii, 8, et Ezech., xlvii, 16. Voir BÉROTH 3.

BERZELLAÏ. Hébreu : Barzillaï, « de fer ; » Septante : BepÇsMa. Nom de trois Israélites.

1. BERZELLAÏ, homme riche de Rogelim en Galaad, qui exerça envers David, fuyant devant Absalom, les devoirs de la plus généreuse hospitalité. II Reg., xvii, 27-29 ; Six, 31-32. En retour, le roi vainqueur lui offrit de venir finir ses jours à la cour. Berzellaï répondit qu’il se sentait trop âgé (il avait quatre-vingts ans), et préférait mourir dans sa ville pour être enseveli près de ses pères. Mais il permit que son fils, Chamaam, accompagnât le roi à Jérusalem. II Reg., xix, 33-39. En mourant, David recommanda les fils de Berzellaï à la bienveillance de Salomon. III Reg., ii, 7.

2. BERZELLAÏ, père d’Hadriel, l'époux de Michol. Il était originaire de Molathi (Mehôlâh). II Reg., xxi, 8.

3. BERZELLAÏ, prêtre qui avait épousé une fille de Berzellaï de Galaad, et à cette occasion avait pris ce nom. Au retour de la captivité, ses descendants ne purent pro-