Pèlerinage, trad. Khitrowo, Itinér. russes en Or., p. 19 ; trad. de Noroff, p. 31. On pourrait apporter les témoignages d’une multitude d’autres auteurs dont les indications nous amènent au même endroit ; nous n’en citons plus qu’un, parce, qu’il nous montre la sainte Piscine marquée d’un monument religieux qui nous aide à la reconnaître. L’auteur de La Citez de Iherusalem écrit après la reprise de la ville sainte par les musulmans : « Près de la porte de Josaffas, à main seniestre, avoit une abeïe de nonnains ; si avoit à nom Sainte Anne. Devant celle abeïe a une fontaine c’on apele le Pecine. Deseure la fontaine avoit. j. moustier. Et celle fontaine ne quert point, ains est en une fosse deseure le moustier. À celé fontaine.
626. — Ex-voto de Pompéia Lucilia. Ce pied de marbre blanc, offert par la dame romaine dont le nom se lit sur l’inscription, en reconnaissance de la guérison d’un mal de pied, a été trouvé en 1866 dans les blocages des anciennes voûtes de l'église Sainte-Anne. Il est conservé aujourd ! hul au Musée judaïque du Louvre. Il a 13 centimètres de longueur et 18 de hauteur. C’est un pied droit, chaussé d’une sandale, et reposant sur une petite base plate. Quoiqu’il soit mutilé et que les doigts et la partie antérieure du pied soient brisés, on y reconnaît une œuvre de l’art grec ; le style en est pur, les formes sveltes et délicates. La Jambe est coupée un peu audessus de la cheville et sur la tranche, légèrement convexe, est gravée en cinq lignes l’inscription : « Pompéia Lucilia a consacré. » D’après la forme des caractères grecs, M. Clermont : Ganneau place ce petit monument après l'époque de l’empereur Hadrien. « Pompéia Lucilia, dit-il, devait être femme ou proche parente d’un des gouverneurs ou d’un des officiers supérieurs romains envoyés & partir de cette date pour administrer et contenir la Palestine. J> Bévue de l’Instruction publique, 29 octobre 1868, p. 503.
au tans que Ihesu Cris fu en tière, avenoit que li angeles venoit parfois movoir celé eve. » La Citez de Iherusalem, édit. Or. lat., Itin. franc., p. 49-50. Cf. aussi Théodorie ( loc. cit., p. 65), qui écrivait dans les dernières années de la domination franque à Jérusalem (vers 1172). A cinquante pas au nord-ouest de l'église Sainte-Anne, au milieu da vallon qui passe entre la colline Bézétha et celle qui soutient l’angle nord-est de la ville, est une fosse dont le fond est à seize mètres au-dessous du sol actuel {fig. 522). Sa longueur est de seize mètres et sa largeur de six. Elle est à triple étage. Le premier, de huit mètres de haut et voûté, est en partie taillé dans le roc et destiné à recevoir l’eau ; on y descend par un escalier en maçonnerie. Le second étage, de cinq à six mètres de hauteur, servait de crypte à une petite chapelle dont il reste l’abside, dirigée vers l’orient ; cette chapelle forme le troisième étage (fig. 523). On y voit sur la paroi du mur nord, vers l’entrée, les restes d’une vieille fresque représentant, au milieu d’eau ondoyante, un personnage don l on remarque les plis des vêtements au bas et aux côtés, mais dont le reste a été gratté (fig. 524). La piscine inférieure semble avoir dû se continuer vers l’ouest, et s'être développée au nord, et
n’avoir été rétrécie que pour les besoins de la construction de l'église supérieure, à moins que les parties exclues ne soient d’autres bassins ; ces parties sont pleines de remblais Il né peut être douteux que cette piscine, à laquelle conviennent de toutes manières les indications des récits anciens, ne soit celle regardée par les chrétiens du moyen âge comme l’antique piscine de Béthesda ; et il n’est guère possible de contester que ces derniers ne l’aient connue par les récits d’une tradition ininterrompue, que nous voyons remonter jusqu’au rv » siècle.
On a néanmoins voulu chercher la piscine de l'Évangile ailleurs. Nous ne parlons pas de l’usage qui s'était établi, depuis le xrve siècle, d’indiquer aux pèlerins, près de Sainte-Anne, la vasque adjacente au mur septentrional de la place du Temple, nommée Birket-Israël (fig. 525), : quoique ce bassin, aujourd’hui comblé, n’ait jamais pu être entouré de portiques, comme il resta serai connu dans la région lorsque la piscine de Saintevnne eut disparu et que l’emplacement en eut été occupé par les musulmans, il eo résulta une confusion qui suppose cependant l’authenticité de la tradition ancienne. Cette tradition a été néanmoins niée par quelques-uns, qui ont voulu voir Béthesda dans la piscine de Siloé, à cause de son intermittence, cf. Joa., y, 4, 7 ; mais saint Jean, nommant l’une et l’autre, les distingue nécessairement. D’autres ont prétend » la reconnaître dans VAïn es-Sifa, « la fontaine de la guérisom » ou « de la santé », le nom pouvant consacrer le souvenir de la guérison du paralytique ; mais il peut lui avoir été donné pour tout autre motif.
L'évangéliste nous dépeint la piscine au temps dm Christ « avec cinq portiques », où les malades se pressaient pour venir chercher la guérison. Les portiques furent sans doute détruits lors de la ruine de Jérusalem ; mais on devait encore les reconnaître au IVe siècle, puisque saint Cyrille nous montre la piscine entourée par les cinq portiques. Au VIe siècle, Théodosius nous montre les malades venant de nouveau se plonger dans ses eaux et leur demander la santé. Vers la fin du même siècle, saint Antctnin l’indique comme un lieu où l’on vient laver de toute la ville. Quand les Francs s’emparèrent de Jérusalem, ils voulurent le remettre en honneur, et les malades vinrent de nouveau y chercher la santé. Voir Bongars, Gesta Francorum expugnantium Jérusalem, p. 573. C’est à cette époque que fut construit le « moustier » dont parle l’auteur de La Citez de Iherusalem. Après les croisades, la piscine est encore signalée dans les plans de Jérusalem du xive siècle, insérés dans les œuvres de Marino Sanuto ; . puis on cesse d’en faire mention, et le Birket-Israël passe pour la piscine Probatique. C’est en 1871 que M. Mauss, s’occupant de la restauration de Sainte -Anne, retrouva la piscine, et en 1876 que reparut, déblayée par un éboulement, l’abside du « moustier ». Aux alentours on avait découvert de nombreux fragments de mosaïque, des chapiteaux corinthiens, des tronçons de colonnes et un pied votif de marbre avec cette inscription : nONLTHIA AOTKIAIA ANEQHKEN (fig. 526). L. Heidet.
BETHSAMÈS. Hébreu : Bêt SérnéS, « maison du soleil. » Nom de trois villes de Palestine et d’une ville d’Egypte.
1. BETHSAMÈS (Septante :-ndXi ; y]Xîou, Jos., XV, 10 ; Ba16<Tau, 0ç ; Codex Alexandrinus : Be8<Tâu, e ; , Jos., xxi, 16 ; Ba19aau, u ; partout ailleurs, I Reg., vi, 9, 12, 13, 14, 15, 19, 20 ; III Reg., iv, 9 ; IV Reg., xiv, 11, 13 ; I Par., VI, 59 ; II Par., xxv, 21, 23 ; xxviii, 18 ; Vulgate : Betlisémès, dans I Par., vi, 59), ville située sur la frontière nord de Juda, entre Cheslon et Thamna, Jos., xv, 10, donnée aux prêtres, Jos., xxi, 16 ; I Par., vi, 59, et comptée parmi les cités de la tribu de Dan sous le nom de Hirsémès (hébreu : 'îr semés, « ville du soleil ; » Septante : irâXetç Sâu, |xis ; u « ; Codex Alexandrinus : jrôXi ; Ëaui ; ), Jos., xix, 41.