ou Bethsaïda ; ces trois noms ont donc toute l’apparence de n'être que trois variantes du même mot, Bêf - ftedfa', nom du quartier au nord de la ville sainte, par lequel on dénommait encore la piscine qui y était renfermée ou attenante : « la piscine de Bethestha ; » c’est ce nom sous lequel saint Jean l’aura voulu désigner.
II. Situation et description. — C’est en effet dans cette région ou ce quartier, au nord du Temple, à quelques pas de la porte qui s’ouvre à l’est sur la vallée de Josaphat, non loin de l’ancienne forteresse Antonia et au pied de la colline appelée par Josèphe Bézétha, dans un lieu tout voisin de celui où est aujourd’hui l'église de Saintevnne, que l’antique tradition locale nous montre la vieille
voisinage immédiat, en disant que la basilique SainteMarie était dans l’un des cinq portiques de la piscine. De lotis sanctis, xxvil, édit. Or. lat., Itin. lat., t. i, p. 106. Saint Sophrone de Jérusalem considère la Prôbatique et la maison paternelle de la sainte Vierge comme un même endroit : « J’entrerai, dit-il, dans la sainte Prôbatique, où l’illustre Anne enfanta Marie ; j’entrerai dans le temple, le temple célèbre de la très pure Mère de Dieu ; je baiserai, j’embrasserai ces murs qui me sont si chers ; je me garderai d’oublier en passant par cette place le lieu où, dans la maison paternelle, est née la Reine -Vierge j où s’est levé le paralytique, enlevant de terre sa couche, guéri par une parole. Oui, je verrai ce lieu. » Anacreon 525. -^ BirkétIsraël. D’après une photographie.
piscine rendue célèbre par le miracle raconté dans l'Évan, gile (fig. 521). Voir Terre-Sainte, 1er janvier 1897, p.l. Eusèbe et saint Jérôme, dans le passage cité plus haut de V Onomasticon, n’en précisent pas la situation, mais on voit qu’ils ne l’ignoraient pas ; Saint Cyrille de Jérusalem ne pouvait l’ignorer non plus, puisqu’il la décrit : « ayant cinq portiques, quatre tout à l’entour et le cinquième au milieu. » Hom. in parai, ii, t. xxxiii, col. 1133. Un écrivain qui doit être de cette époque, l’auteur de l’homélie du Semeur, attribuée à saint Âthanase (Patr. gr., 15, t. xxviii, col. 164), la connaissait très bien : « Il y avait, dit-il, à Jérusalem, - une piscine prôbatique avec cinq portiques ; mais maintenant les édifices qui l’environnaient ont été détruits. » Le pèlerin de Bordeaux l’indique à l’intérieur de la ville, Itin., édit. Or. lat., Itin. lat., t. i, p. 17 ; ainsi que le pèlerin Théodosius (vers 530), De Terra Sancta, viii, édit. Or. lat., Itin. lat., 1. 1, p. 65. Il dit que la piscineétait voisine de SainteMarie, nom primitif de l'église appelée plus tard Saintevnne, et à une centaine de pas de l’antique Antonia, tenue pour le prétoire de Pilate. Voir Gabbatha. Saint Antonin de Plaisance (vers 570) précise et indique le DICT. DE LA. BIBLE.
tica, xx, 81-94, t. lxxxvii, part, iii, col. 3821-3824. Saint Jean Damascène n’est pas moins formel : « La Mère de Dieu nous est née dans la sainte Prôbatique. » Hom. in Nat. B. M. V., t. xcrvi, col. 667. Le Commemoratorium de Casis Dei mentionne, vers 800, le même fait. Edit. Or. lat, Itin. lat., p. 302.
Au temps des croisés, les indications deviennent plus précises. Voir le pèlerin Sœwulf (en 1102), Recueil des voy. et mém. de la Société de géographie, t. iv, p. 844. L’higoumène russe Daniel (vers 1107), venant du Saint Sépulcre et se dirigeant vers l’orient, après avoir vu le prétoire et autres lieux, ajoute : « Un peu plus loin, à l’orient, à un détour près du chemin, _ à gauche, se trouvait la maison des saints Joachim et Anne. Il y a là, sousr l’autel, une petite grotte taillée dans le roc, où naquit la sainte Vierge, et c’est là aussi que se trouvent les tombeaux des saints Joachim et Anne. Non loin est le portique de Salomon, où se trouve la piscine Prôbatique et où le Christ guérit le paralytique. Cet endroit est à l’occident [de la maison] des saints Joachim et Anne, et à un jet de pierre lancée par un homme. Tout près de là, à l’orient, se trouve la porte qui mène à Gethsémani. s
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