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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/987

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1833

BŒUF

1834

des bœufs ? » I Cor., rx, 9, il faut entendre cette question en ce sens que la législation concernant ces animaux ne les vise pas exclusivement, mais est inspirée aussi par l’utilité physique et morale de l’homme.

IV. Les bœufs dans les sacrifices. — D fallait offrir au Seigneur la dlme des bœufs et de plus le premier-né. Exod., xxii, 29, 30 ; Lev., xxvii, 26, 32 ; Num., xviii, 17 ; Deut., xii, 6 ; xv, 19. Les bœufs servaient de victimes dans les sacrifices. Exod., XX, 24 ; Lev., i, 2-5 ; rx, 4, 18 ; Num., vu, 3-8 ; xv, 8 ; I Reg., i, 25 ; II Reg., vi, 13, etc. (Cf. fig. 320, col. 1859.) Mais ils devaient être sans tache et sans défaut. Lev., iii, 1 ; xxii, 19-23 ; Deut., xvii, 1. Malachie reproche vivement aux Israélites d’offrir au Seigneur des victimes que le prince n’aurait pas acceptées pour son usage. Mal., 1, 8. — De mémorables sacrifices de bœufs sont mention. nés dans les Livres Saints. Les amis de Job reçoivent l’ordre

les Ammonites, il prend deux bœufs, les met en pièces et en envoie un morceau dans les principales localités en disant : « Si vous ne venez à la suite de Saül et de Samuel, voici ce qu’on fera de vos bœufs. » I Reg., xi, 7. Après avoir détruit à plusieurs reprises les troupeaux des Amalécites, I Reg., xxvii, 9 ; xxx, 20, David devint lui-même grand propriétaire de bœufs, et Saphat fut préposé comme intendant à leur surveillance dans les forêts. I Par., xxvii, 29. Judith était elle aussi riche propriétaire de bœufs. Judith, viii, 7. À côté des grands propriétaires, il y avait les petits, et l’on regardait comme une infamie de prendre en gage le bœuf de la veuve. Job, xxiv, 3.

La chair du bœuf passait toujours pour la nourriture la plus substantielle. Il se consommait par jour dix bœufs gras et vingt bœufs de pâturages à la cour de Salomon. III Reg., iv, 23. Lors des grandes fêtes célébrées à Jéru f^^PP^t

{59. — Bœufs fuyant l’inondation. Tombeau de BenI -Hassan, xii » dynastie. D’après Lepsius, Denkmaler, Abth. ii, BL 127.

d’immoler sept taureaux pour se faire pardonner leurs discours imprudents. Job, xui, 8. Sept taureaux sont immolés après le transport de l’arche à Jérusalem, I Par., xv, 26 ; mille pour le sacre de Salomon, I Par., xxix, 21 ; vingt-deux mille pour la consécration du temple, III Reg., vin, 63 ; sept cents par le roi Asa, II Par., xv, 11 ; soixante-dix, puis six cents par le roi Ézéchias, II Par., XXIX, 32, 33. Le prophète Élie et les prêtres de Baal ont chacun un bœuf pour leur sacrifice sur le mont Carmel. III Reg., xviii, 23. — Les sacrifices de bœufs se continuèrent dans le temple de Jérusalem, pour ne cesser définitivement que le 12 juillet de l’année 70, quelques jours avant l’incendie de ce monument par les Romains. À l’époque de Notre-Seigneur, des marchands de victimes s’étaient même installés dans la première cour du temple, le parvis des gentils, et y vendaient des bœufs. Jésus les chassa honteusement de la maison de son Père. Joa., ii, 14.

V. Les usages auxquels on employait les bœufs. — Les services qu’on peut tirer du bœuf, soit pour le travail, soit pour la nourriture, sont multiples. Aussi à la guerre on s’efforçait de prendre les troupeaux de l’ennemi, ou du moins de les anéantir. Ainsi les Hébreux ravissent soixante - douze mille bœufs aux Madianites. Num., xxxi, 33. D’autres fois, ils font périr tous les bœufs de ceux qu’ils ont vaincus. Jos., vi, 21 ; vii, 24 ; Jud., vi, 4 ; I Reg., xv, 3 ; xxii, 19. Dans leurs inscriptions, les rois d’Assyrie, Assurnasirpal, Salmanasar, etc., ne manquent jamais de relater le nombre des alpi (bœufs) qu’ils ont pris dans leurs expéditions ou reçus en tribut, particulièrement dans l’Asie occidentale. Cf. Delattre, L’Asie occidentale dans les inscriptions assyriennes, dans la Revue des questions scientifiques, octobre 1884, p. 489. Quand Saül veut convoquer tout le peuple contre

salem à l’occasion de la restauration religieuse, trois mille bœufs furent donnés au peuple par le roi Josias, et trois cents par les chefs du temple ; les lévites en reçurent cinq cents de leurs chels. II Par., xxxv, 7-9. Les troupes assyriennes traînaient après elles d’innombrables bœufs, pour leur subsistance. Judith, ii, 8.

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660. — Char égyptien traîné par des bœufs. Thèbes.

D’après Wukinson, Manners and Customs of the ancient Egyptians,

2 « édtt., t. ii, p. 400.

Les bœufs étaient employés comme bêtes de trait. Deux de ces animaux traînaient l’arche sur un chariot, quand l’un d’eux se mit à gambader et la fit pencher. I Par., xiii, 9. Comme en Egypte et en Assyrie (fig. 563), on attelait ces animaux aux lourds chariots pour le transport des produits agricoles ou des matériaux de construction.

On mettait les bœufs au joug pour le labour. Eccli.,