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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1022

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1966
ESPAGNOLES (VERSIONS) DE LA BIBLE — ESPION


674, etc. ; G. Borrôw, La Bible en Espagne, trad. franc., 2 in-8°, Paris, 1845 ; M. ILaiserling, Bi, Ulwtheca espanola judaica, in-8°, Strasbourg, 1890. F. Plaise.

ESPENC/CUS (Claude d’Espence), théologien catholique, né à Châlons-sur-Marne en 1511, mort à Paris le 5 octobre 1571. Il devint, encore jeune, recteur de l’Université de Paris. Il était le protégé du cardinal de Lorraine, qui l’emmena à Rome, en 1555, et où Paul IV songea un moment à le retenir pour l’élever au cardinalat. En 1561, il prit part au Colloque de Poissy et défendit habilement les vérités catholiques contre Théodore de Bèze. Parmi ses nombreux écrits, on remarque : Commentarii et digressiones in priorem et posteriorem D, Pauli ad Timotheum Epistolam, 2 in-f°, Paris, 1561 et 1564 ; Exposition du Psalme cent trentième : Domine, non est exaltatum cor meum, etc., par forme de sermon, in-8°, Paris, 1561 ; Commentants in Epistolam D. Pauli ad Titum, cura aliquot digressionibus, seu totidem locis communibus, ex parte ad hodiernas in religione controversias pertinentibus, in-8, Paris, 1567. Tous les écrits de Claude d’Espence ont été réunis en un volume : Opéra omnia quibus accesserunt posthuma a Gilberto Genebrardo in lucem édita, in-f°, Paris, 1619. — Voir Richard Simon, Histoire critique du Nouveau Testament (1693), p. 591 ; Dupin, Histoire des auteurs ecclésiastiques de 1550 à la fin du siècle, p. 358-378 ; E. de Barthélémy, Etude biographique sur Claude d’Espence,

in-8°, Châlons-sur-Marne > 1853.

B. Heurtebize.
    1. ESPÉRANCE##

ESPÉRANCE (hébreu : tiqvâk ; Septante et Nouveau Testament : .êXni’ç ; Vulgate : spes), terme employé dans l’Écriture pour désigner d’une manière générale le désir et l’attente de quelque bien que ce soit, Prov., xiii, 12 ; I Cor., ix, 10 ; mais le plus souvent le désir et l’attente des biens spirituels, cf. Ps. cxviii, 50 ; surtout de la béatitude éternelle et des moyens de l’obtenir, par les mérites de Jésus-Christ. Act., xxiii, 6 ; xxvi, 7 ; Rom., v, 4, etc. ; Ephes., i, 12 ; I Joa., iii, 2, 3, etc. L’espérance constitue, avec la foi et la charité, les bases essentielles de la vie du chrétien, I Cor., xiii, 13 ; elle est opposée à la possession, car on n’espère plus ce qu’on tient. Rom., vm, 24. Elle tient le milieu entre la foi et la charité, s’appuyant sur la foi pour conduire l’âme à la charité. Dans l’Ancien Testament, iXnîç, spes, n’a pas la même précision que dans le Nouveau. Outre le mot piqvâh, « espérance, » les Septante traduisent aussi par èXiu’ç les mots hébreux bétah, mibtah, « confiance, » et mahséh, « ce en quoi on se confie » ou « refuge ».

Considérée comme vertu théologale, l’espérance n’est pas seulement une conception vague de l’autre vie, accompagnée de la conviction philosophique que nous sommes destinés à une existence ultérieure. Elle n’est pas cette aspiration innée à toute créature de secouer le joug de la servitude pour arriver à la liberté. Rom., viii, 20-22. Elle est la certitude, fondée sur les promesses divines, que nous sommes appelés à une vie éternelle et que Dieu, si nous sommes fidèles, nous donnera dès ici-bas les moyens d’y parvenir. Cette certitude est un don de Dieu, que Jésus-Christ nous a mérité, que tout chrétien peut et doit obtenir, Rom., xv, 4, 13 ; Hebr., iii, 6 ; vi, 11, 18, et que l’Esprit-Saint répand dans les âmes. II Cor., v, 5 ; xv, 13 ; Gal., v, 5 ; I Petr., i, 3. C’est pourquoi l’espé-* rance, et une espérance invincible, se manifeste dans les disciples de Jésus-Christ, dans lesquels le Saint-Esprit répandait en abondance les dons divins. Au contraire, l’espérance ne se trouve qu’imparfaitement dans l’Ancien Testament. C’est dans ce sens que saint Paul dit que la loi nouvelle nous a introduits dans une meilleure espérance, Hebr., vii, 19, dont l’objet comprend les biens surnaturels les plus précieux : le salut, utùtTipia ; la filiation divine, utoûeai’a ; la justification, Sixaioinivr). P.om., viii, 23 ; Gal., v, 5 ; I Thess., v, 8 ; II Tim., iv, 8.

L’espérance est un élément si essentiel de la vie chrétienne, que ce terme est quelquefois substitué à celui de foi, pour désigner la religion chrétienne tout entière. I Petr., iii, 15 ; Hebr., x, 23. Et parce qu’elle est intimement liée à la vocation du chrétien à la foi, l’expression « l’espérance de la vocation » devient synonyme de la vocation elle-même. Ephes., i, 18 ; iv, 4. Elle est désignée, avec l’enseignement de la vérité révélée, comme l’objet de la prédication évangélique, Col., i, 5, 23 ; mais dans ces passages le mot « espérance » est employé pour les biens qui sont l’objet de l’espérance. C’est dans ce sens que saint Paul dit de lui-même qu’il est le prédicateur de l’espérance, dans le même sens qu’il se donne ailleurs comme prédicateur de la foi. Tit., i, 2. Les infidèles sont expressément désignés, dans l’Écriture, par l’expression « ceux qui n’ont pas l’espérance », Ephes., n, 12 ; I Thess., iv, 13, parce qu’ils sont ici-bas sans le vrai Dieu, qui est le « Dieu de l’espérance ». Rom., xv, 13. Jésus-Christ est appelé l’espérance du chrétien, d’abord parce que le chrétien place en lui toute sa confiance et espère les biens éternels par ses mérites, et ensuite parce que dans son second avènement Jésus-Christ, devenu notre juge et notre rémunérateur, nous mettra lui-même en possession de l’objet de notre espérance. Col., i, 27 ; I Tim, i, 1 ; Tit., ii, 13. — La patience est donnée comme l’un des fruits de l’espérance chrétienne, parce que la certitude de jouir d’un bonheur éternel nous aide à supporter avec courage les épreuves passagères de cette vie. Rom., viii, 25 ; I Thess., i, 3. Cette connexion entre la patience et l’espérance, dont elle est le fruit, est si grande, que dans l’énumération des vertus pastorales saint Paul inscrit la patience là où il semble que doive être mentionnée l’espérance, à côté de la foi et de la charité. I Tim., vi, 11 ; II Tim., iii, 10 ; Tit., ii, 2. Saint Paul voit d’autres fruits de l’espérance dans la joie spirituelle, Rom., xii, 12, et dans l’attachement inébranlable du chrétien à sa foi. Col., i, 23. — Voir O. Zockler, De vi ac notione vocabuli iXitii in Novo Testamento, Giessen, 1856. P. Renard.

    1. ESPHATHA##

ESPHATHA (hébreu : ’Aspafâ [cf. azpata, « cavalier, » J. Oppert, Commentaire du livre d’Esther, dans Annales de philosophie chrétienne, t. lxviii, 1864, p. 26] ; Septante : $a<T-f « )> troisième fils d’Aman, que les Juifs firent périr avec ses frères après la chute de leur jpère. Esth., IX, 7.

    1. ESPION##

ESPION (hébreu : meraggêl ; Septante : xccTctaxoitoc ; Vulgate : explorator), celui qu’on envoie en avant d’une armée pour observer secrètement la configuration d’un pays, les forces et les mouvements de l’ennemi, et tout ce qui peut être utile pour l’attaque ou la défense. — Les espions sont de tous les temps, et on les signale chez tous les peuples. 1° Les Égyptiens les connaissaient. Quand Joseph reçoit ses frères, par lesquels il lient à n’être pas reconnu, il feint de les prendre pour des espions « venus dans le but d’observer les points faibles du pays ». Gen., xlii, 9. Sur un monument d’un temple de Thèbes, on voit deux espions héthéens saisis et bâtonnés par les soldats de Ramsès II (fig. 605). Champollion, Monuments de l’Egypte et de la Nubie, pi. x ; Lepsius, Denkmàler, Abth. iii, Bl. 153. — 2° Chez les Hébreux, Moïse envoie des espions pour reconnaître la terre de Chanaan. Num., xm, 3, 17, 18, 22, 26, 33. Ceux-ci font un rapport très exagéré, qui excite les murmures du peuple. Josué et Caleb disent seuls la vérité. Num., xiv, 6, 7, 24 ; Deut., i, 22-26. Moïse fait de même explorer Jazer. Num., xxi, 32.

— 3° Josué envoie ses espions à Jéricho, Jos., ii, 16, où ils sont sauvés par Rahab, qu’ils sauvent plus tard à leur tour. Jos., vi, 22. — 4° Les Danites font explorer la montagne d’Éphraïm par des espions, afin d’étendre leur domaine de ce côté. Jud., xviii, 2, 14, 17. — 5° David a des espions qui surveillent la marche de Saûl, I Reg., xxvi, 4 ; ses